Par – Ismaël Dembélé
Mady Ouédraogo, homme d’affaires d’origine burkinabé et DG de l’entreprise ayant obtenu la concession pour le transport des pèlerins ivoiriens, à savoir la STMBS, (agence voyages) a été conduit à la Police criminelle hier jeudi 27 octobre 2011 à son arrivée à Abidjan en provenance de Ouagadougou. La veille, c’est son collaborateur N’Diaye Yacouba, frère cadet du Ministre Salif Ndiaye qui a été interpellé et placé en garde à vue sur ordre du Ministère d’Etat, Ministère de l’Intérieur et du Procureur de la République qui veulent voir clair dans le dysfonctionnement enregistré. C’est une prestation d’environ trois milliards de francs CFA qui a été octroyée à Mady Ouédraogo, qui malgré le nom, n’est pas celui qui avait créé Western Union.
COMMENT UNE COMPAGNIE répu- tée crédible et sérieuse comme Ethiopian Airlines, peut-elle être incapable d’assumer ses obligations, en ne respectant pas le chronogramme établi pour le transport des pèlerins ? Les soupçons d’opacité des pèlerins contre le commissaire général du Hadj sont-ils fondés? N’y a-t-il pas une odeur d’affairisme autour de l’organisation du Hadj cette année? C’est pour avoir des réponses à ces questions que le chef de l’Etat a instruit les ministères concernés de procéder à une enquête complète. Il ressort des premières investigations que ce n’est pas l’Etat qui a directement contracté avec Ethiopian Airlines, mais plutôt un groupe d’opérateurs privés, à qui l’Etat a octroyé une concession d’exclusivité en matière de transport et aussi d’organisation sur place en Arabie Saoudite. Pour l’heure, il n’y a aucune plainte des premiers pèlerins ivoiriens arrivés sur les terres du prophète Muhammad (paix à son âme). C’est au niveau du départ et du planning des avions que le problème se pose. L’Etat ivoirien a-t-il été abusé? Ceux qui ont prétendu être en mesure de garantir des avions disponibles ont-ils surestimé leur capacité? Abus de confiance, escroquerie et détournement de deniers publics, voici les charges qui pourraient être retenues contre les responsables des déboires des musulmans si les enquêtes établissent leur mauvaise foi. Lorsque l’Etat avait affirmé avoir tout repris en main au niveau de l’organisation du Hadj, pour justement mettre fin au risque de désagré- ments et de pagaille en cours, les démarcheurs et intermédiaires habituels, priés de se tenir loin du premier pèlerinage de l’ère Ouattara, n’avaient pas manqué d’émettre des réserves et des protestations. «C’est une troïka qui a fait main basse sur le Hadj et qui, par affairisme et pour des questions de commissions, a concédé un marché de gré à gré à une agence de voyage (la STMBS) qui devrait co-traiter avec Ethiopian Airlines. Il n’y a jamais eu d’appel d’offres auquel aurait soumissionné Ethiopian Airlines ou tout autre opérateur. Sinon, les organisateurs pour le compte de l’Etat auraient déjà dénoncé le contrat et réclamer réparation du préjudice. C’est cela la vérité qu’on cache aux Ivoiriens et aux pèlerins», ont réagi des organisateurs privés écartés de l’édition 2011 qui avaient déjà tiré la sonnette d’alarme après l’annonce du choix de la STMBS-Ethiopian Airlines qui, selon eux, n’a jamais été fait sur une base «de rigueur et de transparence» comme l’affirme le commissaire Krouma Mamadou. Hier, le cinquième vol qui était prévu n’avait pas encore décollé au moment où nous mettions sous presse. Les passagers de ce cinquième vol qui étaient encore à l’enregistrement, lorsque ceux-ci étaient pressentis pour les vols suivants (6e, 7e, 8e, 9e, 10ème) ont investi les lieux pour tout bloquer. Ils exigent des garanties d’être transportés effectivement à 48 heures de la date butoir des arrivées en terre sainte, date fixée au dimanche 30 octobre. Ce qui veut dire que les cinq vols doivent quitter Abidjan en deux jours. Cette situation fait déjà craindre une fin de pèlerinage et un retour mouvementé au pays si les leçons ne sont pas tirées à temps en vue de corriger le dysfonctionnement.
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Source: L’Intelligent d’Abidjan
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