Désormais, en Côte d’Ivoire, il y a un avant et un après Choï. De l’ex-hôtel Sebroko à Abidjan, siège de l’ONUCI, à ses multiples déplacements sur le terrain, celui qui fut mandaté le 18 octobre 2007 par Ban-Ki Moon, Secrétaire général de l’ONU, comme son représentant en Côte d’Ivoire aura payé de sa personne pour un retour à la normale dans ce pays.
« Les résultats annoncés le 2 décembre 2010 par la CEI ne changent pas, ce qui confirme que le candidat Alassane Ouattara a remporté le scrutin ».
Ces propos de Choï Young-Jin résonneront pendant longtemps dans la tête des Ivoiriens, car ils ont scellé et le destin de Gbagbo et celui d’ADO.
Ayant fait le sale boulot, l’homme du « pays du matin calme » est rentré définitivement le 31 août 2011 à New-York.
Le Hollandais Gérard Albert Koenders qui l’a remplacé a posé ses pénates hier 24 octobre sur les bords de la lagune.
En raison de son franc-parler, il n’est pas aisé de succéder à un Choï qui aura marqué de son empreinte, indélébile, la crise pré et surtout le conflit postélectoral ivoirien. Mais la Côte d’Ivoire de décembre 2010 n’étant plus celle d’octobre 2011, les choses sont moins corsées actuellement, et le Néerlandais hérite d’une Nation où certes la paix est toujours fourrée, mais qui, progressivement, retrouve les marques d’un Etat de droit.
En vérité, le défi qui se pose au nouveau patron de l’ONUCI, c’est les législatives du 11 décembre 2011. Il faut doter le pays de députés, car, depuis 2000, seul un parlement estropié, dont le mandat d’ailleurs a échu depuis belle lurette, joue le rôle de représentation nationale. [Mission accompli pour le Sud-Coréen Choi Young-jin ]
L’ONUCI sera encore à la baguette à ce scrutin : la sécurisation du matériel électoral et des bureaux de vote. Autant la présidentielle était redoutée pour les questions d’arithmétique électorale, autant ces législatives s’annoncent à haut risque, car les circonscriptions sont les départements et les communes, où s’affronteront des candidats aux relations exécrables. La guerre civile est passée par là.
Le FPI du président déchu Laurent Gbagbo ira-t-il à ces élections ? Si oui, seul ou en alliance ? Si le parti frontiste boycotte ce vote, que va-t-il faire ? L’union de raison qui prévaut au RHDP tiendra encore à ces législatives, disent en chœur les premiers responsables de ce regroupement. Des réponses à ces questions, entre autres, dépendent un peu le déroulement paisible de cette compétition politique. Et l’ONUCI devra jouer à la sentinelle sur le terrain.
Elle aura immanquablement à assurer le service après-vente (SAV) et Koenders devra poursuivre l’œuvre de son prédécesseur.
Déjà la ronde hebdomadaire des patrouilles mixtes (casques bleus et FRCI) pour protéger les personnes et les biens des pillages des soudards résiduels constituent des répétitions générales pour ce scrutin majeur de mi-décembre.
Gérard Albert Koenders n’a peut-être pas l’entregent de Choï, mais pétri d’expériences comme il est avec un quart de siècle dans les affaires internationales, notamment en Afghanistan, au Tchad et en RD Congo, il devrait tirer son épingle du jeu pour le bonheur des Ivoiriens et de la sous-région.
Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana — L’Observateur Paalga
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