Factuel – Par Géraldine Diomandé
Le commandant Issiaka Ouattara, plus connu sous le petit nom de « Wattao » est rentré vendredi dernier à Abidjan, après un séjour d’environ un mois aux Etats-Unis d’Amérique. Un retour qui n’est pas passé inaperçu en raison des commentaires et autres rumeurs de toutes sortes qui ont accompagné le déplacement du concerné à l’extérieur. Mais aussi, en raison des relations sulfureuses que le commandant en second de la garde républicaine entretient avec le camp du chef de l’Etat et les barbouzes françaises du palais présidentiel qui régentent la politique sécuritaire du nouveau régime. C’est pour taire tous les bruits qui courent sur son compte que le chef de guerre s’était promis de faire une déclaration à la presse, à sa descente d’avion. Il en a été empêché par une note de service prise la veille par l’état major des FRCI, interdisant désormais aux éléments de la troupe de s’ouvrir aux médias sans autorisation préalable des services du général Soumaïla Bakayoko. Une mesure qui cache mal le climat exécrable qui règne entre les différentes composantes des FRCI. Car en dépit des apparences soignées, de grande cohésion, offertes en public, la méfiance, la suspicion et la haine sont reines dans les rangs des vainqueurs du 11 avril 2011. Ce n’est un secret pour personne que Wattao et Chérif Ousmane se vouent une haine mutuelle. Mais aussi que le n°2 de la garde républicaine est dans le viseur des Français qui font pression sur Ouattara pour obtenir la tête de ce dernier. C’est pourquoi, le retour au pays du grand Calife d’Abidjan-Sud a été aussi mouvementé. De sources proches de l’homme, on indique que le voyage du vendredi dernier, vers Abidjan n’était pas évident. Il a fallu que les différentes parties intéressées par l’affaire Wattao, parviennent à un accord minimum sur le sujet. Ainsi donc, face à la grogne montante des éléments du « chef Anaconda », qui menaçaient de faire parler la poudre au cas où leur patron restait longtemps encore bloqué à l’extérieur, le chef de l’Etat et les faucons du sérail, ont consenti à démarcher le premier ministre, qui lui, passe pour le mentor de Wattao, à l’effet ramener son poulain à Abidjan. Dans la foulée, les demandeurs se sont engagés à ne rien faire qui puisse attenter à l’intégrité physique du commandant Issiaka Ouattara. Guillaume Soro, de bonnes sources, n’a pas fait de difficultés pour signer le gentlemen agreement, heureux en son for intérieur d’un tel dénouement qui lui sert à plus d’un titre. Car sur le plateau d’échecs où s’affrontent le chef d’Etat et son premier ministre, chacun pousse les pions et les pièces avec la plus grande minutie. Car avec le retour de Wattao dans la cité, Ouattara gagne l’accalmie au sein de la grande muette, quitte à céder plus tard aux pressions des barbouzes françaises qui s’accommodent mal de la présence de ce chef militaire au cœur de la République. Quant à Guillaume Soro, il conserve avec Wattao toute sa force militaire qui lui vaut d’être toujours craint dans l’entourage de Dramane Ouattara. En attendant donc le grand orage, c’est pratiquement à une veillée d’armes que l’on assiste en ce moment entre les deux tenants du pouvoir à Abidjan. Qui aura raison de l’autre ? Les prochaines semaines nous l’indiqueront.
Source: Aujourd’hui
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