Un livre, une exposition et trois films racontent, à partir du 3 novembre La France noire : trois siècles de présence des Noirs en France.
Une histoire « longue et sinueuse » qui continuera de s’écrire puisqu’« il n’y a plus de retour possible au bled. »
Ce programme, mis en place par le groupe de recherche ACHAC (Association pour la connaissance de l’histoire de l’Afrique contemporaine), se situe au carrefour de plusieurs commémorations : le cinquantenaire de la fin de la guerre d’Algérie, le 65e anniversaire de la départementalisation des « vieilles colonies » (Antilles, Guyane et Réunion), le 80e anniversaire de l’Exposition coloniale (1931) et le 10e anniversaire de la loi Taubira (2001) reconnaissant les traites et les esclavages comme crime contre l’humanité.
Le cheminement des populations
Ouvrage collectif agrémenté de 750 illustrations (photographies, gravures, peintures), La France noire, réalisé sous la direction de l’historien Pascal Blanchard, retrace en huit chapitres l’histoire des populations d’origine afro-antillaise en France du XVIIe siècle à aujourd’hui.
Historiens, sociologues, politologues et spécialistes de la littérature afro-française croisent leurs regards pour retracer le cheminement des populations afro-caribéenne, afro-américaine et de l’océan indien en France, depuis le temps où elles formaient des cohortes d’esclaves assujettis au Code noir (1685).
Aujourd’hui, « il serait temps que nous acceptions cette simple idée que l’on peut être noir et français sans équivoque », exhorte l’ouvrage, qui sort en librairie le 3 novembre.
À partir de décembre et tout au long de l’année prochaine, une exposition itinérante va parcourir les grandes régions hexagonales, les Antilles et parvenir jusqu’en Afrique (Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire et Madagascar) pour raconter « l’histoire des Afro-antillais en France ».
Une série de trois documentaires
L’exposition se présente sous la forme de 15 panneaux richement illustrés, structurant le récit en plusieurs époques. « Un focus spécifique est proposé, sur chaque période, sur les lieux de mémoire majeurs de cette histoire, à Paris et en province », selon les organisateurs.
Et à partir de janvier sera diffusée sur la chaîne France 5 puis en DVD une série de trois documentaires coécrite par l’historien Pascal Blanchard et le cinéaste Juan Gelas. Le temps des pionniers (1889-1939), Le temps des migrations (1940-1974) et Le temps des passions sont le fruit du visionnage de 400 heures d’archives et des interviews entrecroisées d’une quarantaine de témoins (artistes, sportifs, homme et femmes politiques illustres ou inconnus).
Le collectif ACHAC, qui organise ces manifestations, est un groupe de chercheurs qui travaille depuis 1989 sur les représentations et les imaginaires coloniaux et post-coloniaux, ainsi que sur les immigrations des Suds en France.
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