Kadhafi mort, Syrte libérée… Et demain ? (Vidéo)

Par Catherine Gouëset

REUTERS/Ismail Zitouny

Les rebelles du CNT avaient reporté la formation d’un « gouvernement transitoire » à la « libération » du pays. C’est chose faite. Gouvernement de transition, élections, Assemblée constituante… Quelle sera la suite du calendrier politique en Libye?

La mort de Mouammar Kadhafi et la chute de Syrte, région natale et dernier bastion du dictateur déchu, vont permettre au Conseil national de Transition (CNT) de proclamer la « libération totale » de la Libye. Un moment important, qui va marquer l’ouverture des discussions pour un gouvernement de transition, jusqu’aux élections.

Après la prise de Tripoli en août, la reconnaissance du CNT comme « seul gouvernement légitime en Libye » par la communauté internationale, et le déblocage de 15 milliards de dollars pour reconstruire le pays, les rebelles ont rendu public, début septembre, une « déclaration constitutionnelle », feuille de route vers une nouvelle « Libye libre ».

Ce document prévoit la mise en place d’un gouvernement de transition dans un délai d’un mois maximum après la proclamation de la libération. Le CNT avait alors commencé des tractation en vue de la formation de ce gouvernement de transition. Mais les négociations, qui ont duré tout le mois de septembre, n’ont pas abouti.

« Libération » complète avec la chute de Syrte

Finalement, début octobre, le CNT a jeté l’éponge et l’exécutif provisoire a été prolongé, jusqu’à la « libération » complète de la Libye. Celle-ci serait effective dès la chute de Syrte, indiquait alors le CNT, « même si l’autre gros bastion de Bani Walid, reste sous le contrôle des pro-Kadhafi ». Or les rebelles ont annoncé mardi avoir entièrement pris le contrôle de Bani Walid. Et ce jeudi, donc, Syrte.

Le chef de l’exécutif, Mahmoud Jibril, avait conservé sa place et devait rester à son poste jusqu’à cette « libération ». Cible de vives critiques au sein du CNT, notamment de la part des islamistes, ce libéral avait renoncé à démissionner parce que cela aurait pu « affecter l’unité nationale ». « J’ai repris ma démission, mais elle deviendra effective à la libération du pays », soulignait cet interlocuteur privilégié de la communauté internationale. Il faudra donc trouver un nouveau chef pour le CNT.

Vers une nouvelle constitution

Selon le calendrier annoncé début septembre, une fois formé, le gouvernement de transition aura huit mois pour organiser des élections générales.

« Durant huit mois, le CNT dirigera la Libye avant qu’une assemblée élue par le peuple » ne prenne les commandes du pays pour rédiger une Constitution, et « au bout d’un an (…), des élections seront organisées », expliquait alors le représentant du CNT au Royaume-Uni, Guma al-Gamaty à la BBC. « Avec un peu de chance, après environ 20 mois, le peuple libyen aura élu les dirigeants qu’il souhaite » concluait-il.

La nouvelle constitution devrait être rédigée par une assemblée de 200 membres avant d’être soumise à référendum. Dans son premier discours public à Tripoli, le chef des autorités de transition, Moustapha Abdeljalil, a affirmé que l’islam serait « la principale source de législation » dans la nouvelle Libye.

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