Parlement Panafricain – Jerry John Rawlings, invité d’honneur de la Conférence 2011

Parlement Panafricain (PAP) / Son Excellence Jerry John Rawlings, invité d’honneur de la Conférence 2011 des Présidents des Assemblées Nationales et des Sénats d’Afrique
Mardi 18 octobre 2011

JOHANNESBURG, Afrique du Sud,

18 octobre 2011 / African Press Organization (APO)

Dans son discours d’ouverture de cette 3ème conférence des Présidents des Assemblées Nationales et des Sénats d’Afrique, le Président du Parlement Panafricain (PAP), Moussa Idriss Ndélé, a exprimé sa profonde gratitude à l’invité d’honneur, Haut représentant de l’Union Africaine (UA) pour la Somalie et ancien Président du Ghana, Son Excellence Jerry John Rawlings pour avoir bien voulu honorer de sa présence cette conférence.

L’Honorable Moussa Idriss Ndélé a saisi cette occasion pour rappeler que le Président Rawlings a reçu le mandat de mener une campagne de mobilisation de ressources financières et de besoins nécessaires pour aider les populations de cette région. Cette campagne s’adresse à tous les États africains pour qu’ils manifestent leur solidarité envers leurs frères et sœurs de la Somalie. D’ailleurs, le Parlement Panafricain a transmis une correspondance à tous les parlements nationaux pour les inviter à sensibiliser leurs gouvernements sur l’impérieuse nécessité de sauver ces millions de vie dans la corne de l’Afrique. Aussi, le PAP a ouvert un fonds de solidarité aux fins de la contribution, aussi modeste soit-elle, des membres du Parlement et de son personnel pour montrer leur solidarité à l’endroit des populations concernées.

Le Président du PAP a ensuite fait part de son espoir de voir cette conférence marquer une fois de plus un tournant important dans l’avenir du PAP, rappelant combien cet organe de l’UA était préoccupé par les développements socio-économiques et politiques très forts sur le continent.

Ainsi, lors de la 5ème Session Ordinaire du PAP qui vient de se terminer et après avoir débattu des rapports consécutifs aux missions dâ ˜information envoyées sur place, la Plénière a adopté des recommandations et résolutions sur la Libye, la République Sahraouie Démocratique et la Tunisie ainsi qu’une recommandation sur la Côte- d’Ivoire. Fort de tout ce qui précède, le Parlement Panafricain continue de suivre attentivement l’évolution des situations de crises sur le continent.

Cette conférence, a poursuivi l’Honorable Moussa Idriss Ndélé, est organisée en application de l’article 18 du Protocole du Parlement Panafricain qui dispose que « le Parlement Panafricain travaille en étroite collaboration avec les Parlements des Communautés Économiques Régionales et les Parlements ou tous autres organes législatifs nationaux des Etats membres ». Le Président du PAP a réitéré ses sincères remerciements aux Parlements nationaux pour le soutien apporté à l’Assemblée Panafricaine, notamment en facilitant la présence régulière de leurs membres aux sessions ordinaires, aux travaux des commissions permanentes et aux caucus régionaux, et cela en dépit des contraintes budgétaires que connaissent les États africains.

Une opportunité pour faire le point sur la révision du Protocole et sur la ratification de la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance

Cette 3ème conférence, a poursuivi le Président du PAP, offre aussi l’opportunité d’informer les participants sur l’état de révision du Protocole instituant le Parlement Panafricain et la ratification de la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance. Après sept ans d’existence, le PAP n’a que des pouvoirs consultatifs à ce jour. Prenant en considération les dispositions de l’article 25 du Protocole au traité instituant la Communauté Economique Africaine (CEA) relatif au Parlement Panafricain, l’institution a procédé à son auto-évaluation des cinq premières années de son existence et a préparé une contribution comportant des amendements audit Protocole reflétant ainsi la vision future d’un parlement assumant un rôle législatif. Aussi, l’implication des Parlements nationaux et régionaux dans la sensibilisation sur la révision du Protocole et sur la nécessité pour le PAP d’avoir des pouvoirs législatifs afin de renforcer son efficacité en tant qu’organe de supervision et en tant qu’organe en charge de l’harmonisation des lois du continent, seront la preuve de la reconnaissance de la place que doit occuper le Parlement Panafricain. Notons que cette transformation est tout un processus qui ne pourra se réaliser que progressivement avec, dans une première phase, une compétence législative limitée à des domaines qui ménageront la souveraineté des Etats (démocratie, gouvernance et droits de l’homme, libre circulation des biens et des personnes).

De l’avis de l’Honorable Moussa Idriss Ndélé, le processus de révision du Protocole a enregistré des progrès notoires depuis la précédente édition de cette Conférence des Présidents des Assemblées Nationales et des Sénats d’Afrique, en octobre 2010. En effet, sur les 28 articles du projet de révision du Protocole, 26 ont fait l’objet de débats et ont été déjà adoptés par la réunion des experts gouvernementaux. Néanmoins, les articles 8 et 11 demeurent une pierre d’achoppement et ont été déferrés pour permettre une consultation des experts avec leurs Etats respectifs. La feuille de route du processus de révision prévoit après la réunion des experts, une consultation sur le projet de Protocole des Procureurs Généraux et des Ministres de la Justice des Etats membres de l’UA, avant de le soumettre aux organes de l’UA, à savoir le COREP et le Conseil Exécutif. Ce dernier devrait le soumettre, à son tour, à la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernements fin Janvier 2012.

En outre, le PAP s’est engagé à accompagner, à faciliter et à accélérer le processus de ratification de la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance en organisant des réunions consultatives régionales dans quatre régions. Aussi, à Kampala, le PAP avait lancé une campagne « 11 avant 2011 » ; campagne qui a porté des fruits, car, de quatre pays qui avaient ratifié la Charte à l’époque, on atteint aujourd’hui une douzaine.

Pour le Président Jerry Rawlings, les Parlementaires doivent être la voix des peuples qui les ont élus

Quant au Président Rawlings, il a commencé par apporter son soutien à la révision du Protocole du PAP en vue de l’octroi de pouvoirs législatifs avant de rappeler aux parlementaires l’importance de leur rôle en tant que voix des peuples qui les ont élus. A cet égard, ils doivent contrôler l’exécutif et avoir la capacité de s’élever pour être les garants de la démocratie et de la justice qui sont bafouées ça et là dans le continent. Puis il a présenté la situation en Somalie en demandant une solidarité politique, morale et financière envers ce pays où quelques 2,5 millions de personnes souffrent de la famine en raison des conflits armés permanents, de la sécheresse et de la flambée des prix du pétrole et des denrées alimentaires.

Aussi, a insisté le Président Rawlings, il est temps que les Gouvernements africains prennent leur bâton de pèlerin pour garantir un agenda unique à la Somalie. Pour lui, la Somalie n’est pas un pays où tout espoir est perdu. Elle peut-être reconstruite et sécurisée à condition que l’Afrique soit unie et qu’elle ferme la porte aux ingérences étrangères. Mais, a-t-il martelé, il revient également aux Somaliens de prendre leurs responsabilités. Face à une telle situation, l’Ambassadeur Boubacar Diarra, Représentant Spécial du Président de la Commission de l’UA en Somalie, a préconisé l’élargissement de la base de la légitimité du gouvernement en place à des parties qui n’y participent pas actuellement, en attendant la fin de la transition programmée pour août 2012.

A son tour, le Professeur Kofi Kumado, Consultant de son état, a présenté le rapport intérimaire sur l’examen du Protocole au traité instituant la Communauté économique africaine relatif au Parlement Panafricain. Portant sur la transformation du PAP en un organe législatif, ce rapport a suscité plusieurs interrogations voire des critiques, notamment sur le quorum qui n’est pas souvent atteint, les élections directes par pays qui seront difficiles à organiser sur le plan logistique, le cumul qu’on voudrait impossible entre le mandat de député permanent du PAP et de parlementaire au niveau national. Et surtout, le rôle du Secrétaire Général (ordonnateur ou pas ?) ainsi que ses relations avec le Bureau du PAP et la Plénière.

Un représentant de l’Honorable Thokozani Khupe, Présidente du Réseau Global Power Women – Afrique et Vice-Premier Ministre du Zimbabwé, a informé l’auditoire de la tenue, du 28 au 31 mars 2012, à Victoria Falls (Zimbabwé), d’une conférence sur le rôle des femmes dans la lutte contre le VIH Sida, en invitant le PAP et les Parlements nationaux et régionaux à y participer. Il a fait remarquer que le VIH est une maladie de plus en plus pesante dans bon nombre de pays africains. D’où la nécessité d’une mobilisation collective pour lutter davantage contre cette épidémie mortelle.

Durban pour mieux protéger l’environnement

Puis, un représentant de l’Ambassadeur Nozipho Mxakato Diseko, a présenté un rapport sur la position africaine sur le changement climatique et sur la préparation de la COP17 (Conférence des Parties) prévue à Durban, en Afrique du Sud, fin novembre début décembre 2012, après celles de Mexico et de Copenhague qui ont été, de l’avis d’un député, un échec. Et ce, parce que, de réunions en sommets, les pays occidentaux ne respectent pas leurs engagements de réduire leurs émissions de gaz à effets de serre dont les conséquences néfastes sur l’agriculture, les ressources halieutiques et l’environnement ne sont plus à démontrer. L’intervenant a d’ailleurs fait remarquer que les Etats-Unis d’Amérique, plus grand pollueur de tous les temps, n’ont pas respecté leur engagement à limiter le taux de réduction des émissions mais, qu’au contraire, ils l’ont augmenté de 16 %. Ce qui a fait dire à un participant que l’Afrique devra parler d’une seule voix à Durban et cesser d’être en situation de faiblesse. L’intervenant a en outre rappelé que la question des changements climatiques repose sur deux axes, à savoir, l’axe scientifique et l’axe juridique. Lequel axe juridique devra être mis en avant lors de la conférence de Durban afin de pousser les pays pollueurs à respecter les conventions internationales signées à ce sujet. Une position remarquablement partagée par bon nombre de parlementaires ayant pointé du doigt les pays industrialisés qui ne cessent de signer des conventions sans jamais en tenir compte en réalité.

SOURCE : Pan-African Parliament (PAP)

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