Cet homme est le symbole du corrompu arrogant et sans état d’âme. Parce qu’il ne respecte personne d’autre que lui-même. Que dis-je ? Je me trompe probablement. Il ne respecte certainement personne d’autre que lui et son patron de tous les temps : Dramane Ouattara dont il est aujourd’hui le Directeur de Cabinet.
Quoi de plus normal ! Ne dit-on pas que « qui s’assemblent se ressemblent » ? Donc comme l’arbre et l’écorce, un lien de corps uni Dramane Ouattara et celui qui aura contribué pour beaucoup au financement du RDR et des voyages mafieux de Dramane Ouattara.
Débarqué au Ministère de la Construction et de l’Urbanisme comme Ministre RDR après les fameux accords de paix qui ont vu la création du Gouvernement dit de Sortie de Crise, Amon Tanoh va d’abord s’illustrer dans l’expropriation, au profit des chefs rebelles, des détenteurs de titres de propriété sur les terrains urbains dans les zones Centre Nord et Ouest (CNO) alors aux mains de la rébellion de Ouattara.
Ainsi des immeubles R plus 1 ou 2 en voie de finition en passant pas les domiciles rasés et les terrains nus en attente de leur mise en valeur occupés par la force, Amon Tanoh aidera les pontes de la rébellions à devenir les propriétaires de tout.
Annulation de lettres d’attribution, production de lettres d’attribution en doublon, annulation des actes de cession signés par les propriétaires terriens, etc. L’affaire rapporte gros, très gros, et permet en partie le recyclage rapide de l’argent volé ou engrangé avec le trafic illicite de métaux précieux, de carburant, du cacao, du bois, du coton et j’en passe, organisé par les chefs rebelles qui avaient pour clients les patrons de AQMI (Al-Qaida au Maghreb islamique).
Le problème, c’est que chaque jour, chaque semaine, chaque mois, le RDR et Ouattara s’arrangeaient pour que leurs besoins augmentent.
Alors Amon Tanoh le téméraire n’y allait plus avec le dos de la cuillère. Il vendait tout. Chaque signature, chaque courrier accusé de réception, chaque promesse de contrat, chaque lettre d’attribution.
Pour ce qui est des lettres d’attribution, en plus des frais administratifs officiels, la signature d’Amon Tanoh coûtait 250 000 francs CFA. No money, no signature ! C’était la devise du Ministère de la Construction et de l’Urbanisme géré par le « digne » militant du RDR.
Aujourd’hui, ceux qui n’ont pas voulu accompagner cette arrogante cupidité se chiffrent à environ 70 000. Car au moins 70 000 lettres d’attribution restent en attente d’être signées et cela commence à paralyser tout le secteur de la Construction et de l’Urbanisme en Côte d’Ivoire.
Mais comme cette forme de délinquance d’Etat est devenue la coutume au RDR, depuis leur entrée aux couleurs françaises à Abidjan, les terrains dont les lettres d’attribution sont en attente ou même des terrains avec des titres de propriété, ont commencé à être occupés par les FRCI avec les mêmes pratiques des zones CNO : occuper les terrains appartenant à d’honnêtes citoyens, les mettre en valeur avec l’argent volé en 2 ou 3 mois et passer au Ministère voir les alliés du RDR pour faire des mutations frauduleuses. Tout se passe en deux mots : annulation – réattribution. Et l’affaire est dans la poche. C’est cela la méthode Amon Tanoh. Et elle fait école.
L’homme était si excité et si surchauffé qu’il ira jusqu’à vendre des terrains purgés de tous les droits en 1999 dans le cadre du déguerpissement des personnes concernées par l’emprise du Troisième pont. Aujourd’hui ces acheteurs de bonne foi, croyant acheter des terres mises en réserve par l’Etat sont déguerpis, les immeubles et commerces détruits sans dédommagement.
Pendant ce temps, Amon Tanoh se la coule douce grâce cette manne qui en son temps, a donné un nouveau souffle au RDR, à Dramane Ouattra et aux autres vendus de la République du Golf.
Allez-y voir les promoteurs immobiliers. Sérieux comme vendeurs d’illusion. Leur terreur s’appelait Marcel Amon Tanoh. L’homme qui vole l’Etat, ternit l’image du pays et vous répond de façon arrogante que son père était riche et qu’il a le droit d’être riche.
Pendant les heures de « gloire » de cet homme de confiance de Dramane Ouattara, l’argent du vol empruntait plusieurs destinations.
C’est probablement ce qui a justifié l’ampleur de la corruption et aussi le fait que l’immense château en construction, selon nos sources, non loin de l’Hôtel Ivoire à Abidjan par Amon Tanoh, a connu quelque peu un léger retard de finition. Les nombreux sous-sols et la quasi-totalité des niveaux un et deux sont finis. Il reste quelques petits boulots de décoration et le tour est joué. Mais l’argent se fait rare, trop rare. Donc les entrepreneurs attendent pour ajouter les derniers luminaires et planter les fleurs. Des bidules que celui dont le père était riche, n’arrive pas à payer depuis qu’il est sorti du Ministère de la Construction et de l’Urbanisme.
S’il n’avait pas été dégommé de ce Ministère au profit de l’un de ses camarades du parti, à la faveur du remaniement qui a suivi la crise Beugré Membé à la CEI (Commission Electorale Indépendante), crise qui a aussi contaminé le gouvernement d’alors et, si son allié et patron savait comment mobiliser les ressources nationales, Amon Tanoh aurait pu construire au moins trois autres châteaux de la même taille.
Aujourd’hui, après de dignes et loyaux services, le temps de la récompense a réuni les deux hommes : le corrompu sans vergogne et son patron, deux êtres de la même espèce qui se font entièrement confiance.
Car les missions où un courrier d’accusé de réception, une promesse de contrat ou sa signature coûtent entre 50 millions et 100 millions de francs CFA renouvelables selon les besoins, Amon Tanoh en a l’art, le secret et l’audace.
A très bientôt.
Hassane Magued
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