Grève contre les Frci: Les malades fuient le Chu de Treichville

Fraude sur la gratuité des soins: N’dri-Yoman a-t-elle renvoyé 2 agents de l’Agefosyn ?

Suite à l’enquête menée par notre confrère de Fraternité Matin, avant-hier, barrant à la  Une « Gratuité des soins : ça coince », la ministre de la Santé, N’dri-Yoman, a effectué une
visite inopinée à l’Association pour la gestion de la formation sanitaire communautaire de Yopougon Niangon (Agefosyn), citée comme centre de santé réfractaire à la mesure de la
gratuité des soins promulguée par le président de la République, Sem. Alassane Ouattara.

Au terme de cette visite, deux agents ont été virés par la ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida. Tous deux étaient absents de leur poste pendant que les patients eux les y attendaient.

Il s’agit d’un échographiste et d’un gynécologue, ordonnés de ne plus faire partie du personnel du centre de santé, sur instruction de Mme le ministre de la Santé au Pca, Yao Bi
Djè. A cette occasion, Pr. N’dri-Yoman a passé en revue les différents services de l’Agefosyn pour s’assurer du non respect de la mesure de gratuité des soins. Le constat était alarmant au regard des différents témoignages des patients. Au service Gynécologie, les malades rencontrés ont clamé le paiement des consultations à hauteur de 3.000 F, d’autres se plaignent du mépris du personnel de santé à leur égard. Ils attendent pendant des heures avant que leurs bons soient remplis afin de payer leurs médicaments. Au service des Consultations prénatales où s’est rendue, par la suite, Mme le ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida, la sage- femme informe que les actes sont gratuits. Cependant, il n’y avait aucune patiente pour en témoigner. La salle d’à côté à savoir le service de la Maternité, est également passé au scanner. Une dame enceinte de quatre mois, allongée sur le lit, attend désespérément un gynécologue. Ce dernier n’est pas présent à son poste. En revanche, les patientes sont confrontées à l’achat des gants et au paiement de la somme de 10.000 F à l’accouchement. « Comme les médecins, vous avez prêté serment. Vous êtes payées par la Fonction publique. Le taux de mortalité maternelle est très élevé en Côte d’Ivoire. 543 décès pour 100.000 naissances vivantes. Le taux élévé de la mortalité maternelle est lié au comportement des agents. (…) », a martelé Pr. N’dri-Yoman aux sages-femmes. Les examens sont également payants comme l’attestent les documents trouvés au laboratoire tenu par un vacataire, absent à son poste. Selon le directeur de l’Agefosyn, les vacataires rentrent dès qu’il n’y a plus de patients. « Il y a le service privé dans le public. Le vacataire vient et se fait de l’argent sur le dos des malades », s’est-elle plaint. Avant de pilonner à l’issue de la réunion de travail convoquée précipitamment avec le personnel de l’Agefosyn que « le temps de la sensibilisation est terminé. Tous les responsables répondront de leurs actes à travers des demandes d’explication et seront sanctionnés ». Dr. Coulibaly Soltié et Yao Bi Djè respectivement directeur District sanitaire Yopougon Ouest-Songon et Pca, ont reconnu effectivement ces dysfonctionnements en rassurant Mme le ministre de mettre tout en œuvre afin de ne plus observer ces comportements inadéquats.

Morgan Ekra
Le Nouveau Réveil

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Grève contre les Frci : Les malades fuient le Chu de Treichville

La grève des urgences médicales du Chu de Treichville s’est étendue, hier, à tous les services de l’hôpital. Faute de soins, les malades ont commencé à quitter les lieux. Le personnel exige des excuses publiques.

Ce jeudi aux environs de 15 heures,

M. Mariam est devant les urgences chirurgicales du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Treichville. Elle attend sa sœur cadette partie chercher un taxi. Elles veulent évacuer leur père opéré d’une hernie, il y a quelques jours. « Nous l’envoyons au Chu de Cocody parce qu’ici le personnel est en grève », explique Mariam. Elle espère que là-bas, il y aura des médecins pour prendre soin du malade. Un peu plus loin, aux urgences médicales, le couple Ouattara évacue lui aussi une malade. Monique et son époux aident leur fille à s’installer à l’arrière d’un véhicule de type 4X4. Avec une perfusion dans la main, l’adolescente se tord de douleur en y prenant place. Le père visiblement en colère rouspète : « on ne peut pas se conduire d’une telle manière. Pourquoi frapper des médecins ? Maintenant, c’est nous qui prenons les pots cassés.» Dans les salles d’hospitalisation du service de médecine générale, c’est la débandade. «Rangez vite les affaires. Nous allons à Cocody », crie une dame à son fils malade. Elle a reçu une note du médecin traitant lui demandant de se rendre au Chu de Cocody pour poursuivre le traitement. Mais après tant de départs, la mère craint un manque de places au Chu de Cocody. Une ambulance est mise à leur disposition. Mais vu le temps que pourraient durer les formalités, elle préfère emprunter un taxi. Tout ce remue-ménage est dû à la grève illimitée déclenchée par la coordination du personnel de santé du Chu de Treichville. Elle proteste contre la bastonnade du personnel de garde des urgences médicales dans la nuit de lundi à mardi par des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Avant toute reprise du travail, Hamed Fofana, le porte-parole de la coordination, exige des excuses publiques de la ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida et la sécurisation du centre hospitalier. Pour la coordination, la violence à l’encontre des agents de santé est la conséquence des propos du Pr N’Dri Yoman qui les accuse de vols de médicaments « Nous ne pouvons pas travailler dans ce climat d’insécurité. Et nous ne le ferons pas tant que nous n’aurons pas gain de cause», tranche-t-il. Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat national des cadres supérieurs de la santé de Côte d’Ivoire (Synacass-Ci) et porte-parole national de la Coordination du personnel de santé, Atté Boka, estime que le plus important est la sécurisation du Chu pour permettre aux agents de travailler. Il annonce une réunion du directoire dans les jours qui suivent, afin de prendre des décisions face aux multiples agressions dont ils sont victimes. Selon une source proche du dossier, le Pr N’Dri-Yoman se rend aujourd’hui au Chu de Treichville pour une réunion avec le personnel en grève.

Adélaïde Konin
Nord-Sud

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Gratuité des soins : après la bastonnade d`agents de santé / Médecins et infirmiers en danger

Plusieurs médecins et infirmiers ont été bastonnés, dans les Chu de Cocody et de Yopougon par des éléments des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci), depuis que le gouvernement a pris la décision de soigner gratuitement les populations, dans les centres hospitaliers et de santé, en avril 2011. La dernière brimade remonte à lundi 10 octobre 2011, au Chu de Treichville où, une fois encore, le personnel de santé, aux urgences médicales, a subi la colère des hommes en tenue, pour avoir demandé à ceux-ci d`acheter des médicaments hors de l`hopital, en raison de leur non disponibilité, dans la pharmacie interne. Le jeudi 13 octobre 2011, nous nous sommes postés, un moment, devant la pharmacie du Chu de Treichville. En tout cas, les parents de malades qui sont arrivés avec des ordonnances n`ont pas été tous satisfaits. D`ailleurs, une liste de 61 médicaments en rupture y était affichée, de même que les pharmacies de garde, dans la zone. Le taux de rupture de médicaments, à en croire nos sources, est de 83%. Or, le Gouvernement, à travers la ministre de la Santé et de la lutte contre le sida, Thérèse N`Dri-Yoman, ne cesse de soutenir, à tous lesfora que la gratuité des soins court toujours. Du coup, les parents de malades qui se voient tendre une ordonnance parce que les médicaments ne sont pas disponibles, sont pris dans un tourbillon de colère. Conséquence, ils se déchargent sur les praticiens de santé. Et, le pire est à craindre, tant que le Gouvernement manquera de courage pour faire savoir aux populations que la gratuité en question est partielle. Le frictions entre les agents de santé et les parents de patients pourraient s`aggraver D`ailleurs, pour des médecins et infirmiers, le Gouvernement les a jetés en pature.«A part les locaux et la consultation qui sont gratuits, tout le reste est payant. Soyons réalistes. Dans aucun pays du monde, la gratuité dont on parle ici n`existe. Là où cela existe, il y a une cotisation, genre mutuelle ou assurance. Nous n`avons pas de gants. Nous en payons depuis cette affaire de gratuité des soins. Il y a rupture de papier d`ordonnance interne. Nous sommes obligés d`acheter, nous-mêmes, du papier duplicateur pour délivrer des ordonnances. Malgré les efforts que nous faisons, au quotidien, on nous dit que nous volons les médicaments. Allez dans tous les services.
Vous verrez qu`il n`y a pas de matériel. Il faut que nos ministres disent la vérité au Président de la République pour qu`il sache à quoi s`en tenir», relève un médecin,
très fâché, qui se pose la question de savoir s`il faut, pour ne pas se faire agresser, ne pas délivrer une ordonnance à un malade. «Quelqu`un était venu avec un syndrome
diarrhéique. Il fallait un perfuseur et des ballons (soluté). A la pharmacie interne, seule une séringue a été servie. Si les parents n`étaient pas allés acheter les produits
dehors, on n`aurait rien fait. Nos vies sont en danger avec la gratuité », note notre interlocuteur.

Dominique FADEGNON
Soir Info

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