Les urgences médicales du CHU de Treichville sont fermées depuis le mardi 11 oc-tobre 2011 jusqu’à nouvel ordre. Cette décision prise au terme d’une réunion de crise
du personnel médical et paramédical, fait suite à la bastonnade de médecins et infirmiers en service dans cette unité de soins, qui a fait trois blessés graves. Une énième attaque
physique contre des personnels de santé, survenue dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 octobre 2011, par trois éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), de pas-
sage dans cet établissement sanitaire de niveau 3 lors d’une visite à un malade. DES ÉLÉMENTS FRCI ont à nouveau négativement fait parler d’eux en milieu hospitalier. Après le cas retentissant du Chu de Cocody où des praticiens de soins avaient été agressés en mai 2011, ils se sont signalés hierau CHU de Treichville. Précisément au
service des urgences médicales où médecins et infirmiers ont été molestés. Parmi les blessés, l’on note le Dr Djiha Narcisse (médecin interne), Dr Konan Serges (médecin de garde) et Assofoué Akadjomou Eric (infirmier de garde). La rixe survenue à partir de 22 heures, selon des témoins, est partie d’un différend lié à la prescription d’une ordonnance médicale relative à l’achat de médicaments supplémentaires hors de la pharmacie du CHU et de gants réclamés par l’infirmier major de service au moment des faits. « Les éléments des FRCI qui avaient à leur tête le commandant d’une compagnie sont venus rendre visite à un malade interné au service des urgences. Le malade en question a été bien reçu et le personnel médical en place s’est bien occupé de lui. Mais les visiteurs se sont énervés parce que tout simplement, l’infirmier de garde a demandé que les parents achètent des gants pour les soins. Cela n’est pas un dysfonctionnement ou un racket car le CHU ne dispose pas de gants qu’il met à la disposition des pra- ticiens de soins. Par ailleurs, d’autres se sont plaint du fait qu’on ait demandé à leurs malades d’aller acheter les médicaments qu’ils n’avaient pas à la pharmacie du CHU dans les officines privées et hors du CHU. Ces deux faits
ont suffi pour s’en prendre à nos camarades qui ont été injuriés et roués de coups», a expliqué l’aide soignante de garde qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité. La
même raison a été évoquée par des parents de malades qui ont par ailleurs ajouté que d’autres FRCI se sont déployés dans le périmètre du service des urgences pour sécuriser les
agents. «Mais les auteurs de la bastonnade qui ont menacé de leur tirer dessus s’ils avaient leurs armes, étaient déjà partis après leurs forfaits», ont-ils précisé. Mécontent de cette énième agression contre les agents de santé sur leurs lieux de travail, Fofana Ahmed, secrétaire général du Mouvement des Infirmiers diplômés d’Etat de Côte d’Ivoire (Mideci), a interpellé la ministre N’Dri Yoman Thérèse sur les accusations publiques de détourne- ments de médicaments par les praticiens de soins. Ce qui les livre à la vindicte populaire».
L’Intelligent d’Abidjan
Par M Tié Traoré
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