Bingerville Après le meurtre de 2 transporteurs – Les populations exigent le départ des Frci

Source: L’Intelligence d’Abidjan

Les transporteurs de Bingerville ont encore manifesté hier pour exiger le départ des Frci (Forces républicaines de Côte d’Ivoire), qui ont donné la mort à deux des leurs, le lundi 10 octobre.

Le drame est survenu le lundi dans la soirée. Profondément bouleversés par l’assassinat de leurs camarades, chauffeurs et apprentis ont décrété une journée de grève à Bingerville hier. Et ce, pour interpeller les autorités et exiger le départ des éléments des forces républicaines de Bingerville qui ne sont pas à leur première bévue. «Ce n’est pas la première fois que les éléments des FRCI s’attaquent à des innocents. A deux jours du Ramadan passé, un élément des FRCI a menacé de m’abattre comme un poulet pour avoir défendu la cause de l’un de mes collègues qu’ils ont battu et dépouillé de son argent. Je lui ai dit simplement qu’ils ont trahi la lutte et que leur rôle c’est de garantir la sécurité des civils et non de les brutaliser. Ma chance ce jour-là a été que j’ai réussi à m’enfuir avant qu’il ne recharge son arme. Ils tiennent des armes alors qu’ils n’ont aucune formation. A la moindre altercation, ils ne tardent pas à appuyer sur la gâchette. Et ce sont les pauvres innocents qui font les frais de leurs émotions. Avec eux, nous pensions être vraiment sortis de l’auberge. Hélas ! C’est pourquoi nous lançons un appel pressant à nos autorités. Qu’elles prennent toutes les dispositions pour que de tels drames ne se produisent plus. Nous exigeons purement et simplement leur départ», s’est indigné Bamba Dramane, transporteur et habitant de Bingerville. Hier mardi 11 octobre, tous les acteurs du transport à Bingerville ont marché du Bandjidrome à la sous-préfecture pour exprimer leur ras-le-bol. «On ne veut plus de FRCI», scandaient-ils sans arrêt. La plupart de ceux qui n’ont pas de véhicules personnels n’ont pu regagner leurs lieux de travail hier matin. Face à l’ampleur de la situation, c’est le Préfet du Département d’Abidjan Diakité Sidiki qui a été saisi histoire de trouver une issue à la crise. Mais avant, Abdoulaye Sylla président de la Fédération nationale des Syndicats de Chauffeurs de Côte d’Ivoire, a fait des doléances aux autorités. «Les FRCI nous fatiguent. Nous exigeons leur encasernement pur et simple car tuer et brutaliser n’est pas ce que nous attendions d’elles. Les auteurs de ces deux meurtres doivent être radiés des effectifs de l’armée. Et nous demandons que les familles des victimes soient prises en charge», a exigé Abdoulaye Sylla. C’est en présence du Colonel Chérif Moussa, Chef de la Division Emploi-opération de l’état-major des FRCI, représentant le Chef d’état-major et le Lieutenant Konan, représentant le Commandant supérieur de la gendarmerie, le Préfet Diakité s’est adressé aux transporteurs. «Nous nous considérons comme les survivants d’une grave crise. On ne doit plus entendre parler de mort. Des jeunes ont perdu la vie. Ils n’auront plus l’occasion de vivre avec nous. Ça nous rend tristes. Nous souhaitons que le blessé puisse recouvrer sa santé. Quant à ce que vient de dire le représentant des transporteurs, qu’il soit rassuré de ce que le gouvernement réagira. Nous sommes dans un Etat de droit où on récolte ce qu’on a semé. La justice militaire fera son travail. Nous vous félicitons pour avoir dressé des barricades sans faire d’agressions. Merci pour cette maturité et sachez que ça ne sera pas gratuit. Je vous invite à un peu de patience car votre réaction aura une suite dans les plus brefs délais. Nous vous prions de bien vouloir reprendre le travail bien que ce soit difficile. Sachez que nous ressentons la douleur comme vous. Le maire conduira le gouvernement en temps opportun, vers les familles. Nous prions pour le repos de l’âme des disparus. Retenez que nous ne sommes pas venus pour parler en l’air», dixit le Préfet.
Y.K

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