Excellence monsieur le Président de la République du Ghana,
Excellence monsieur le Président de la République Fédérale du Nigéria,
Nos premiers mots sont à l’endroit de SEM ATTA MILLS, Président de la République du Ghana. Nous voudrions encore une fois vous dire toute notre reconnaissance à vous et à tout le peuple ghanéen pour l’hospitalité et l’attention que vous n’avez cessez de nous accorder depuis que, par milliers, nous sommes venus trouver refuge dans votre pays. Nous vous remercions également pour tous les efforts que vous déployez pour la paix en Côte d’Ivoire. La présente rencontre en est une illustration parfaite.
Nous voudrions saluer son excellence M. GOODLUCK JONATHAN, pour sa présence.
Quant à M. Alassane DRAMANE OUATTARA nous sommes heureux de sa présence qui nous donne l’occasion de nous adresser à lui.
Nous sommes venus lui dire que nous sommes pour la paix, mais une paix qui réconcilie les ivoiriens, à l’exemple de Laurent GBAGBO, qui a œuvré pendant dix ans pour ramener la paix en Côte d’Ivoire. On citera entre autres actions: le financement des partis d’opposition lorsqu’il a accédé au pouvoir en 2000 et qui a permis au RDR qui n’y avait pas droit, de bénéficier d’une subvention annuelle de 800 millions de francs CFA ; le retour d’exil de MM OUATTARA et BEDIE dans le cadre du forum pour une réconciliation inclusive en 2001 ; la décision de 2005 qui a rendu éligibles MM OUATTARA et BEDIE aux élections présidentielles de sortie de crise, suite à l’Accord de Pretoria ; la prise d’une loi d’amnistie pour les rebelles qui ont attaqué la Côte d’Ivoire en septembre 2002 ; la signature de l’Accord politique de Ouagadougou avec la rébellion armée et la nomination au poste de premier ministre du chef des rebelles, M. SORO.
La crise ivoirienne n’a pas commencé le 28 novembre 2010 contrairement à l’opinion courante, elle a commencé le 19 septembre 2002 par un coup d’Etat manqué qui s’est mué en une rébellion armée, organisée et planifiée par la France.
L’élection du 28 novembre 2010 devait mettre fin à cette longue et grave crise mais hélas, elle l’a aggravée et prolongée.
Le refus des résultats du Conseil constitutionnel proclamant le Président Laurent GBAGBO vainqueur a entrainé un contentieux électoral qui n’a pas été vidé par le recomptage des voix, comme préconisé par le Président Laurent GBAGBO, ni par la solution politique négociée proposée par l’Union Africaine et acceptée par le Président Laurent GBAGBO. En lieu et place, la rébellion, appuyée par la France et l’Onu a déclenché la guerre qui a abouti à l’arrestation le 11 avril 2011 du Président Laurent GBAGBO par les forces française qui l’ont remis aux rebelles. Au cours de cette guerre, les forces rebelles ont perpétré des massacres politiques et ethniques, comme le génocide du peuple wè dans l’ouest de la Côte d’Ivoire et l’exécution sommaire de centaines de jeunes à Adjamé et Yopougon.
Le Président Laurent GBAGBO est aujourd’hui détenu à Korhogo dans des conditions indignes et humiliantes d’un Président de la République et traité moins bien qu’un vulgaire délinquant de droit commun. Nous avons appris que suite aux démarches entreprises par les autorités ivoiriennes et françaises auprès de la CPI (Cour Pénale Internationale) les tractations sont en cours en vue de traduire le Président Laurent Gbagbo devant cette juridiction.
Par ailleurs, depuis le 11 avril 2011, les tueries, pillages, viols, occupations de plantations et domiciles par les rebelles et les dozos rebaptisés FRCI sont ininterrompus et ont occasionné un exil interne et externe de plus de deux millions d’ivoiriens.
M. le Président ATTA MILLS, les milliers d’exilés que nous représentons refusent que la force soit utilisée pour imposer une solution à un camp.
Nous refusons l’instrumentalisation de la justice ivoirienne et la justice internationale pour exclure de la vie politique des adversaires.
Pour nous, la vraie solution à la crise ivoirienne, celle qui ramènera la paix définitive ne peut être qu’une solution politique. Cette solution commence par la libération immédiate du Président Laurent GBAGBO et de tous les prisonniers politiques, civils et militaires en vue d’un dialogue inclusif au sommet de l’Etat et entre les ivoiriens.
Le Président Laurent GBAGBO qui représente plus de 50% de la population, n’est pas, comme nous l’avons entendu dire, l’obstacle à la paix mais au contraire l’élément clé pour la paix en Côte d’Ivoire.
C’est pourquoi, pour nous, détenir le Président Laurent GBAGBO et ne pas le libérer c’est faire obstacle à la paix.
Transférer le Président Laurent GBAGBO à la CPI alors que les criminels notoires sont en liberté et ne sont pas inquiétés, c’est hypothéquer définitivement la paix en Côte d’Ivoire.
Nous sommes pour notre part dans l’attente d’initiaves africaines allant dans le sens de la paix véritable en Côte d’Ivoire. Celle-ci ne peut intervenir que par la libération du Président Laurent Gbagbo et l’instauration d’un dialogue direct entre lui et M. OUATTARA.
C’est pourquoi nous vous saluons encore une fois Messieurs les Présidents pour cette initiative et vous remercions de nous avoir écoutés.
Dr ASSOA ADOU PRESIDENT ET PORTE PAROLE DE LA COORDINATION FPI EN EXIL
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