L’ultime appel à rentrer. Voilà ce que le président Alassane Ouattara va lancer ce jeudi, à ses compatriotes à Accra où il effectue une visite d’amitié et de travail de 24 h. Hier en fin d’après-midi, l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Ghana a un visage des jours ordinaires. Aucune euphorie. Quelques compatriotes vont et viennent tandis que d’autres s’affairent à installer des chaises et des bâches dans la cour. Au premier étage du modeste bâtiment, l’Ambassadeur Ehui Koutouan Bernard a une bonne mine en dépit des multiples réunions qu’il a tenues. Pourquoi Ouattara vient-il à Accra? «Le Ghana a joué un grand rôle dans le rétablissement de la normalité en Côte d’Ivoire », jure-t-il. « Par ailleurs, ce pays a offert l’hospitalité à beaucoup de nos compatriotes. En plus les liens historiques qui unissent les deux pays les obligent à renforcer leur coopération» ajoute-t-il. Le Président Ouattara est donc enchanté de venir au Ghana ce matin. Et comme à son habitude, dès sa descente d’avion à 10 h son programme va s’enchaîner: Tête à tête avec son homologue John Atta Mils. Il est dans sa mission de Chef de l’Etat. Mais pour l’ambassadeur, il en ajoute «une dimension biblique». «Comme un bon berger, il veut rassembler tous son bétail. Le Chef de l’Etat n’entend laisser aucun de ses compatriotes à l’extérieur», est-il certain. C’est pourquoi, dès après sa séance de travail avec le Président ghanéen, il en aura une autre avec le Haut Commissariat des Refugiés (HCR). Il s’agira avec le Ghana, de trouver un «accord tripartite pour accélérer les retours des Ivoiriens en Côte d’ivoire», annonce le diplomate. Et Ouattara le dira dans l’après-midi de vive voix à ses compatriotes lors d’une rencontre organisée à la résidence de l’Ambassadeur. «Des gros morceaux se sont annoncés à la rencontre », affirme Ehui Koutouan Bernard sans plus. Il entendait sans doute parler de cadres politiques pro-Gbagbo. Toutefois, il préfère se concentrer sur la majorité des Ivoiriens. Il insiste que les délégués des Ivoiriens de Lomé et d’Accra seront présents. Mais aussi les délégués des réfugiés. Il les classe en deux groupes notamment : ceux qui sont dans les camps sous responsabilités du HCR et ceux qui sont présents dans les villes sous leur propre responsabilité. Il n’y a pas cependant que ceux-là. Il y a les délégués des Ivoiriens résidents et des élèves et étudiants. En clair, tous les Ivoiriens seront représentés. Il l’espère en tout cas. Afin que le président leur lance «son message de paix, l’appel au retour au pays». «La majorité des réfugiés craignent pour leur sécurité, est-il persuadé. Mais la situation s’est nettement améliorée. Après moi, le ministre d’Etat Hamed Bakayoko, le président de la République vient leur parler. C’est la dernière opportunité offerte pour rentrer sous la coupole de l’Etat». Des informations sur d’éventuels manifestants? L’Ambassadeur n’y croit pas. «Il y a des rumeurs, mais il n’y a aucune information crédible. Les Ivoiriens sont mobilisés pour accueillir leur Président», tranche-t-il. Il croit à la coopération ivoiro-ghanéenne. Il est convaincu que les six ministres qui accompagnent le Président vont avoir des séances de travail avec leurs homologues respectifs et que cela va faire avancer les choses. «La coopération entre les deux pays se renforçant, des solutions vont être trouvées progressivement aux différents problèmes» conclut le diplomate. Après ces différentes rencontre, le Président de la République regagnera le pays.
KIGBAFORY Inza,
Envoyé spécial à Accra
Le Patriote
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