Ouverture de la 2e session parlementaire : Sans tenir compte de la procédure, le Groupe parlementaire a voulu tenir une session pour destituer le perchoir le président Koulibaly / Echec total / Le coup d’Etat du Fpi contre Koulibaly échoue
Le coup de force du Fpi contre le président de l’Assemblée nationale, Koulibaly Mamadou a été déjoué. L’ancien parti au pouvoir voulait tenir une session parlementaire. Son groupe dans l’hémicycle n’a pas voulu respecter la procédure. A preuve, aucun communiqué par voie de presse n’a été fait pour inviter les députés au travail. Tout comme la réunion des Groupes parlementaires qui doit précéder cette rencontre n’a pas eu lieu. N’empêche, à l’ouverture de cette 2e session ordinaire du groupe parlementaire du Fpi, le président Koulibaly Mamadou devait être démis de ses fonctions. Heureusement pour le député de Koumassi cette session n’a pas se tenir. Alors que les élus de l’ancien pouvoir s’apprêtaient à avoir accès à l’hémicycle, ils ont été surpris de trouver des portes closes. Sur la terrasse, les députés déambulent. Chacun s’est interrogé sur ce qui a bien pu se passer. De même les députés bleus se sont demandés sur l’auteur du blocage. Prévue pour 10 h, jusqu’à 11h la rencontre n’a pu avoir. Les visages sont devenus graves. La vice-présidente de l’Assemblée nationale, Agoh Marthe, après une concertation éclair avec ses collègues, confie sa colère à la presse. Remontée, elle a vertement accusé le président Koulibaly d’avoir fermé les portes de l’hémicycle. Puis, elle a qualifié par la suite, cet acte de coup de force. « Je vous remercie d’être venus pour l’ouverture de la 2e session ordinaire 2011. Nous sommes venus conformément à l’article 70 qui donne le droit à l’Assem
blée nationale de se réunir de plein droit en deux sessions. Et malheureusement, l’hémicycle est fermé. J’ai pu avoir quelques membres du personnel qui disent qu’ils ont reçu l’ordre de ne pas ouvrir l’hémicycle. C’est certainement Koulibaly Mamadou, le président de l’Assemblée nationale qui a donné cet ordre. C’est un coup d’Etat et nous en prenons acte », a accusé la porte voix des parlementaires Fpi, avant de de rappeler qu’elle a suivi la procédure pour avoir la 2ème session. Agoh Marthe a tenu à prendre à témoin les Ivoiriens: « Je voudrais que vous informiez le peuple de Côte d’Ivoire qui a eu confiance en nous et qui nous a élus. Parce qu’un député représente toute la nation ». A la député de Bingerville, explique que cette volonté du président de l’Assemblée nationale à s’opposer à ses « frères » d’hier, traduit sa détermination à empêcher le fonctionnement du Parlement : « Le président Koulibaly qui a été élu par les députés refuse de faire fonctionner l’Assemblée nationale. C’est ce que nous constatons ». Pour ces élus bleus, ce blocage pourrait avoir un sérieux impact sur le bon fonctionnement du gouvernement. Agoh Marthe est revenue sur la suspension de l’Assemblée nationale. A ce sujet, elle a indiqué qu’aucune annonce s’appuyant sur la Constitution n’a été faite pour les tenir informés. Emboîtant le pas à la vice-présidente, Yoro Charles, député d’Issia, président du Groupe parlementaire Fpi, a tablé sur la suspension de la rémunération salaires des députés. Il s’est appesanti sur les nombreuses difficultés que cela leur cause au niveau social.
Sylvain Beugré
L’Expression
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Encadré de Soir-Info
Le piège tendu aux députés
L’information nous a été soufflée par des sources bien informées et qui ont suivi de très près la révolte des députés, hier mercredi à l’Assemblée nationale. Le président Mamadou Koulibaly a fait appel à des huissiers. Discrets , ces auxiliaires de justice, qui ne se sont pas du tout fait remarquer, ont assisté de bout en bout, ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale. Aussi avaient-ils pour rôle d’enregistrer tous les faits et gestes des parlementaires. Au cas où ces derniers s’étaient hasardés à forcer les serrures des portes de l’hémicycle, un procès-verbal de constatation aurait été fait pour y être recouru en cas de poursuite judiciaire contre ceux d’entre eux qui auraient forcé les entrées de l’hémicycle. Malheureusement pour les huissiers et celui qui les a commis, et heureusement pour les députés, ces derniers sont restés loin des baies vitrées, n’ayant visiblement pas l’intention d’user de la force.
A. BOUABRE
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Révolte des députés – L`Assemblée nationale fermée, hier . Mamadou Koulibaly accusé
Soir Info
Une dizaine de députés ivoiriens (Fpi), peu avant midi, le mercredi 4 octobre 2011, font leur entrée dans la cour de l’Assemblée nationale au Plateau. Arborant leur écharpe, les démarches rassurantes et les visages fermés, ils disent être là pour prendre part, contre vents et marées, à la session ordinaire du Parlement, comme il est de coutume tous les premiers mercredis du mois d’octobre. Ces députés sont tout de suite reconnus. Marie-Odette Lorougnon, Yao Yao Jules, Guipié Charles, Djédji Amondji, Amani N’Guessan Michel, Agoh Marthe (1ere vice présidente de l’Assemblée nationale)…Il s’agit de ceux du groupe parlementaire du Front populaire ivoirien (parti d’origine de Laurent Gbagbo, le président ivoirien déchu le 11 avril 2011). Une fois dans le grand hall, ils constatent, surpris, que les portes de l’hémicycle sont hermétiquement closes. Ils s’adressent alors au personnel administratif présent afin que leur soient données les raisons pour lesquelles le Parlement est cadenassé. » Nous avons reçu des instructions fermes de n’ouvrir les portes à personne, quel qu’en soit le motif », répond, d’un ton ferme, celui qui semblait être le responsable de ce personnel aux députés Fpi. Le ministre Amani N’Guessan demande alors à voir le député Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée nationale, présent à son bureau. Ce dernier n’y voit aucun inconvénient. Les deux hommes échangent, loin des micros, des cameras…et des plumes. Des indiscrétions rapportent cependant que le ministre Amani a expressément demandé à Mamadou Koulibly de faire ouvrir les portes de l’Assemblée, afin que se tienne la session ordinaire. Le président oppose à son contradicteur le non respect de la procédure en la matière. Les deux hommes se séparent sur leurs désaccords. Révoltés par la réaction de Mamadou Koulibaly, la poignée de représentants du peuple décide d’une concertation. Et la résolution est prise de faire une déclaration devant la presse. » J’ai écrit au secrétaire général (Sg) du Parlement conformément à ses attributions pour qu’il puisse préparer la conférence des présidents. Moi, je supplée le président de l’Assemblée dans ses tâches, dans toutes ses fonctions et habituellement, je rappelle à l’ordre le Sg pour qu’il prépare les sessions. C’est ce que j’ai fait parce que je n’arrivais plus à le joindre depuis un certain temps. Donc, j’ai été obligée d’écrire, d’envoyer un courrier depuis le 22 septembre et jusqu’aujourd’hui, plus rien, personne ne s’est présentée, de surcroît, il a donné l’ordre à la personne qui détient la clé de ne pas ouvrir l’hémicycle. Moi, je voudrais que vous informiez le peuple de Côte d’Ivoire qui nous a élus, qui a eu confiance en nous, parce qu’un député représente toute la nation, que le président de l’Assemblée nationale (…) refuse de faire fonctionner l’assemblée nationale…Si le gouvernement aujourd’hui prend des décisions qui ne sont pas de son domaine, ce serait de la faute de l’Assemblée nationale qui aurait ainsi trahi le peuple de Côte d’Ivoire; tous les députés qui sont là ont voulu remplir leurs obligations parce que le peuple les a élus pour le représenter, contrôler le pouvoir exécutif; et nous sommes venus et il se trouve que c’est le président de l’Assemblée nationale en personne qui bloque le fonctionnement de l’institution », laisse entendre, l’air déçu, la députée de Bingerville, Agoh Marthe, première vice-présidente de l’Assemblée. Au nom du groupe parlementaire Fpi, Guipié Yoro Charles exprime la colère des parlementaires de son parti. La presse l’entoure. La nervosité dans la voix, le député d’Issia indique que les »honorables » ne perçoivent plus de salaire depuis 7 mois; ce qui rend leur condition de vie difficile. » On ne nous paie pas, on ne peut pas avoir des découverts au niveau des banques, les comptes sont gelés, on emprisonne des députés alors que ceux là sont encore sous le joug de leur immunité et bref, on piétine, on humilie les gens, on les méprise; nous n’avons, en face de nous, aucun interlocuteur. C’est pour cela que nous sommes venus ici pour ouvrir le parlement et parler de nos problèmes » souligne-t-il, puis s’emporte » : c’est inhumain ». Selon Guipié, si des »gens » gouvernent aujourd’hui la Côte d’Ivoire, c’est bien parce que les députés ont joué leur rôle. Pour lui, l’Assemblée nationale doit fonctionner parce qu’aucun décret, aucune ordonnance ne mettent fin à l’exercice de cette institution. Ces déclarations faites, les députés quittent progressivement les lieux, profondément indignés, pendant que Mamadou Koulibaly encore à son bureau, indifférent, vaque à autre chose.
Alain BOUABRE
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