Quelques jours seulement après leur rencontre avec le président de la République, le parti de Laurent Gbagbo et sa mouvance, le Cnrd, ne semblent plus être sur la même longueur d’onde. Selon des indiscrétions et des sources bien introduites auprès de la famille des refondateurs, la rencontre avec Alassane Ouattara est diversement appréciée en leur sein. A la sortie d’une réunion, dite de « recadrage et d’analyses » qui a eu lieu juste au lendemain du rendez-vous du Palais, des échanges ont été houleux entre le secrétaire général par intérim, Laurent Akoun et certains cadres du Fpi-Cnrd. En effet, selon nos sources, il a été vertement reproché à Laurent Akoun d’avoir utilisé au sujet d’Alassane Ouattara, le terme de président de la République », en lieu et place, dit-on, de chef de l’Etat. A en croire les membres de l’ex-parti au pouvoir, le fait de nommer ainsi le président de la République est une « erreur politique qui pourrait être évitée ». On se rappelle qu’au sortir du huis clos avec Ado, récemment, Laurent Akoun avait dit en substance : « Nous venons de rencontrer le président de la République ». Un aveu, ou une simple reconnaissance de la victoire d’Alassane Ouattara, alors qu’il était contesté par le camp Gbagbo ? Tel est le point de discorde qui n’arrangerait pas les choses au Fpi. Depuis lors, des brouilles se font entendre et Laurent Akoun, l’auteur du « totem » des frontistes est au banc des accusés. Avec, à leur tête, le jeune et tonitruant intérimaire de Konaté Navigué (en exil), Koua Justin. Clouant au pilori tous les principes moraux, le nouveau porte-étendard de la JFpi s’en est pris à Laurent Akoun, sans faux fuyants. Pour lui, il est inconcevable que AKoun joue à cache-cache avec le Fpi et le Cnrd. « Il a fallu Yao Yao Jules et Amani Michel pour sonner la mobilisation alors que vous autres étiez terrés », a dit en substance Koua Justin, à l’endroit des membres réunis au cours de cette réunion. Mais, contre toute attente, le jeune frontiste a été lui-même rappelé à l’ordre sur sa manière « guerrière de mobiliser les militants et sympathisants de l’ex-parti au pouvoir ». Annoncé pour le 15 octobre, à Yopougon, le « meeting de libération de la Côte d’Ivoire » de la JFpi divise aussi la direction. D’un côté, ceux qui optent pour la modération dans le choix du thème et d’autre part, les pro-Koua qui jurent par tous les moyens de ne rien changer d’un iota dans le slogan, laissant transparaître deux camps au sein du Fpi qui ne parlent plus le même langage.
Sefora Etrano
Le Démocrate
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