(Xinhua) — Une organisation ivoirienne de défense des droits de l’homme dénonce un « lobbying » pour traduire devant la Cour pénale internationale (CPI) à la Haye (Pays-Bas) l’ex-président Laurent Gbagbo assigné à résidence dans le nord de la Côte d’Ivoire depuis le 11 avril.
Cette dénonciation faite suite à une déclaration vendredi à Paris du ministre ivoirien des Droits de l’homme et des Libertés publiques qui affirmait qu’ »un transfèrement de l’ex-président Laurent Gbagbo à la Haye faciliterait le processus de réconciliation ».
L’Association pour la protection des droits de l’homme (APDH) a accueilli cette déclaration « avec surprise et consternation ». Selon elle, « il n’appartient pas au ministre des Droits de l’homme de se substituer a la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation pour se prononcer sur les actions idoines à poser pour la réconciliation nationale ».
« Cette déclaration, qui intervient avant même que le Bureau du procureur de la CPI n’ait eu l’autorisation d’enquêter en Cote d’Ivoire s’apparente en un lobbying orienté, de nature à influencer l’action de la CPI », indique un communiqué de l’APDH.
« Toutes choses qui pourraient laisser planer des suspicions sur les actions futures de la CPI et qui pourraient saper les chances de la Cote d’Ivoire de réussir la réconciliation par des poursuites impartiales et équitables », poursuit le communiqué.
Laurent Gbagbo, arrêté après la meurtrière crise post- électorale, a été inculpé par la justice ivoirienne de crimes de sang, de crimes économiques et d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Les partisans de l’ex-président font de sa libération un préalable à la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire.
Une Commission Dialogue, vérité et réconciliation mise en place par le président Ouattara pour panser les plaies de la crise politique et réduire la fracture sociale en Côte d’Ivoire a été officiellement installée jeudi à Yamoussoukro (centre, 230 km d’Abidjan).
L’APDH « attire l’attention de tous les Ivoiriens et surtout des autorités que le contexte délicat de sortie de crise et de réconciliation commande de la mesure et de la retenue ».
« Gbagbo au CPI » L’Apdh dénonce une sortie inopportune et inefficace de Gnénéma (ministre)
Hier samedi 01 Octobre 2011, il a été donné aux ivoiriens de lire dans les colonnes de quotidiens d’information et sur internet, M. Le ministre des Droits de l’Homme et des Libertés Publiques affirmer, après une rencontre avec le Président de la CPI a la Haye « qu’un transfèrement de l’ex Président Laurent GBAGBO à la Haye faciliterait le processus de réconciliation ».
L’APDH a accueilli cette déclaration avec surprise et consternation.
D’abord, l’APDH estime qu’il n’appartient pas au Ministre des Droits de l’Homme de se substituer à la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation pour se prononcer sur les actions idoines à poser pour la réconciliation nationale.
Ensuite, l’APDH estime que la Cote d’Ivoire attend beaucoup de l’action de la Cour Pénale Internationale. Il aurait été sans doute été plus opportun pour M. le Ministre de plutôt inciter la CPI à conduire des enquêtes impartiales afin de situer les responsabilités, toutes les responsabilités sans exclusive depuis Septembre 2002, et de poursuivre les principaux responsables.
Cette déclaration, qui intervient avant même que le Bureau du Procureur de la CPI n’ait eu l’autorisation d’enquêter en Cote d’Ivoire, s’apparente en un lobbying orienté, de nature à influencer l’action de la CPI. Toutes choses qui pourraient laisser planer des suspicions sur les actions futures de la CPI, et qui pourraient saper les chances de la Cote d’ivoire de réussir la réconciliation par des poursuites impartiales et équitables.
En tout état de cause, L’APDH attire l’attention de tous les Ivoiriens et surtout des autorités, que le contexte délicat de sortie de crise et de réconciliation nous commande de la mesure et de la retenue.
Enfin, l’APDH voudrait exhorter M. Le Ministre des Droits de l’Homme et des Libertés publiques a être plutôt regardant sur la situation sécuritaire et des Droits de l’Hommes a Tai et dans tout le moyen Cavally, afin d’y poser des actes dans le sens de rassurer les populations meurtries et désemparées.
Fait à Abidjan, le 02 Octobre 2011,
Pour l’APDH,
Le Président du Bureau Exécutif National
Éric-Aime SEMIEN
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