Ouestafnews – Le marché mondial du cacao, caractérisé par une forte hausse de la production risque de connaître une forte récession dans les années à venir s’il n’y a pas une adéquation de l’offre et de la demande, prédit le directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao, (OIC) l’Ivoirien Jean-Marc Anga qui appelle à la tenue d’un « sommet » pour se pencher sur la question
Dans le but d’éviter un effondrement du secteur, « nous appelons à un sommet mondial du cacao à la mi-2012, regroupant les principaux intervenants dans l’écosystème du cacao » a notamment plaidé l’expert ivoirien dont dont le pays demeure le plus grand exportateur de fèves au monde.
« Notre véritable problème dans les prochaines années n’est pas la menace de l’approvisionnement en cacao mais plutôt le manque de vision stratégique et de coordination entre l’offre et la demande », a-t-il indiqué dans une tribune libre publiée par l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique dans sa dernière livraison.
Cette situation aura comme effet « d’alimenter la volatilité des prix et l’incertitude, menant à des pics suivis d’un effondrement… et c’est ce que nous devons éviter à tout prix », a ajouté M. Anga.
Le secteur du cacao se caractérise aujourd’hui par une forte production, boostée essentiellement par le Ghana qui avec plus de 900.000 tonnes, récoltées en 2011talonne désormais son voisin ivoirien, qui reste le leader mondial avec environ une production de 1,3 million de tonnes.
En plus de ses deux pays ouest africains, d’autres nations productrices visent aussi une augmentation de leur récolte, selon le directeur exécutif de l’OIC qui cite des acteurs comme le Nigeria, le Cameroun, l’Equateur et la Papouasie-Nouvelle Guinée.
Même si l’OIC prévoit « un excédent de près de 190.000 tonnes, voire plus pour cette année, la plupart des observateurs en particulier dans l’industrie du chocolat, croient que nous sommes dans une période de déficit structurel de l’offre qui pourrait durer des années », a averti M. Anga.
Selon lui, parallèlement à l’action des gouvernements, les fabricants de chocolat en compétition pour les fèves parrainent eux aussi des projets dans le but de permettre aux producteurs d’accroitre leurs récoltes. « Ces initiatives ne sont pas coordonnées et aucune tentative n’est faite pour éviter leur possible impact négatif sur les prix du cacao dans un avenir proche », a-t-il regretté.
Le sommet auquel le patron de l’OIC invite les acteurs de la filière devrait déboucher sur l’adoption d’un programme qui assurerait une économie cacaoyère mondiale durable et la mise en place d’un mécanisme visant à mobiliser les ressources nécessaires pour mettre en œuvre l’agenda mondial du cacao.
En attendant ce sommet, chacun des pays concernés affichent ses ambitions nationales : le Ghana vise une production de 1,2 million de tonnes en 2012 alors qu’il n’affichait que 600.000 tonnes en 2009, quant à l’Indonésie, elle veut passer d’un peu plus de 500.000 à 1,3 million de tonnes en 2013. La Côte d’Ivoire dont l’économie se remet petit à petit d’une violente crise socio-politique qui a duré une décennie n’a pas encore dévoilé ses intentions.
Mardi 27 Septembre 2011
Ouestaf News
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