Sur une superficie de 322.462 kilomètres carrés, cinq forces armées mènent une ‘’campagne’’ de stabilisation, protection, et d’urgence. Dans quel pays sommes-nous ? C’est en Côte d’Ivoire, où cette expérience étrange se passe. Voici les cinq forces armées, que je vais citer sans me tromper : l’armée française, les FDS, les Forces Onusiennes, les Forces nouvelles, les Frci. Bien entendu, tous ces militaires disent observer la pratique démocratique en Côte d’Ivoire, et protéger les populations. Mais, avec plus de passion, ces cinq entités armées se ‘’surveillent mutuellement’’ dans une image de complexité sécuritaire. Cette situation militaro-militaire a modifié, depuis quelques années, la physionomie générale de la Côte d’Ivoire. On retrouve partout en Côte d’Ivoire, des soldats français, des militaires onusiens, des Frci, des soldats des Forces nouvelles, qui patrouillent au Nord, à l’Est, au Sud, au centre de la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est loin, très loin de l’accueil triomphal réservé à Félix Houphouët-Boigny, en août 1960, quand il disait « en vertu des droits inaliénables des peuples et en ce jour béni du 7 août 1960, je déclare l’indépendance de la Côte d’Ivoire ». Pendant 40 ans, les Ivoiriens sont restés attachés à cette « liberté » acquise de haute lutte politique. Avec des hommes de conviction tels que Mathieu Ekra, Anne Marie Rajie, Coffi Gadeau, Boka Méné, Sidibé Ladji, Biaka Boda, Lamine Fatiga qui ont su s’imposer aux colonisateurs. Depuis le 19 septembre 2002, la Côte d’Ivoire est frappée des séquelles d’une longue et guerre continue d’alimenter toutes sortes d’expériences diplomatiques, constitutionnelles, politiques. Dans cette situation où personne ne dit la vérité. Aucun Ivoirien ne sait le rôle exact des cinq armées sur les 322.462 kilomètres carrés du territoire ivoirien. Mais la plupart des Ivoiriens, quelles que soient leurs préférences partisanes, sont convaincus, que seul un désarmement d’envergure peut rassurer l’opinion ivoirienne. Cinq forces armées sur un territoire de 322.462 kilomètres carrés, un gros risque pour la Côte d’Ivoire, visiblement très fragile. De sorte que les élections législatives, municipales ou régionales sont dans l’hypothèse les plus critiques. On retrouvera les mêmes ‘’disparitions’’ d’urnes, des candidats tabassés, comme les dernières consultations présidentielles. La présence de cinq armées sur le territoire ivoirien inquiète et appelle à la réflexion de la classe politique. Parce que tout simplement la Côte d’Ivoire est aujourd’hui, un pays malmené par les limites des hommes politiques ivoiriens, et les insuffisances d’une communauté internationale qui, sous toutes ses formes, joue toutes sortes d’expériences et d’influences en Côte d’Ivoire. Mais pourquoi personne ne se soucie de cet ‘’envahissement’’ militaire, qui de manière particulière, comporte de lourdes conséquences, synonyme de désastre historique de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Bien entendu, en Côte d’Ivoire, soldats onusiens, soldats français, forces nouvelles sont fortement présents. En clair, nous sommes loin d’une vraie sociologie militaire en Côte d’Ivoire. Mais d’une façon particulière, je connais le secret : la Côte d’Ivoire est un pays économiquement riche. C’est tout.
Par Ben Ismaël
L’Intelligent d’Abidjan
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