De fait, l’état des lieux des transports en Côte d’Ivoire est des plus désespérants. Le secteur des transports routiers est délabré. Les acteurs et le secteur des transports sont pour la plupart loin du professionnalisme. Dans la majorité des cas, les entreprises se réclamant professionnelles sont minoritaires et sont en général envahies par des transporteurs débrouillards ne sachant pas l’importance de leur secteur d’activité, sauf qu’il faut faire des recettes. Dans un tel environnement, selon des observateurs, le ministère des Transports devra lancer la modernisation de façon générale. Il s’agit de réhabiliter le secteur des transports routier avec l’organisation et la professionnalisation du secteur et des acteurs, le renouvellement du parc auto, des investissements massifs dans le secteur du transport, notamment au niveau des routes et la construction de gares routières. Le niveau social n’est pas exclu avec la couverture médicale universelle.
• Les interlocuteurs, les comportements, les financiers… changent La modernisation et l’organisation du secteur des transports routiers portent sur la création d’entreprises de Transport (sociétés individuelles, SARL-SA-GIE, coopératives) qui seront les seuls interlocuteurs des pouvoirs publics. Cela commence par l’organisation d’élections transparentes pour élire des représentants légaux des transporteurs au niveau de chaque département. Le ministère des Transports estime ceIa nécessaire pour avoir des interlocuteurs légaux. Ainsi, les délégués élus constitueront l’Assemblée générale de la Fédération des entreprises de transport de Côte d’Ivoire.
Cette assemblée, selon nos sources, élira le président de la fédération des entreprises de transport de Côte d’Ivoire qui formera son bureau. La fédération s’emploiera à instaurer l’ordre et la discipline dans le secteur du transport terrestre. La modernisation passera également par le renforcement des capacités des transporteurs, la formation des transporteurs, des chauffeurs, de leurs assimilés ainsi que tous les autres auxiliaires. Autres attentes majeures de la modernisation du secteur des transports en Côte d’Ivoire sont la valorisation et la professionnalisation des transporteurs.
Outre ce volet, il est prévu l’amélioration de la qualité des services rendus par la tutelle technique des transporteurs par la fixation par arrêté de délais maximum de traitement des demandes des différents dossiers. Ceci concerne la délivrance des permis de conduire ainsi que toutes les pièces afférentes aux véhicules. Par exemple, le permis de conduire sera délivré en 72 heures au plus. Et tous ces délais seront confirmés par arrêté du ministre des Transports. « Nous ne pouvons accepté que le ministère des Transports soit l’un des services les plus corrompus en Côte d’Ivoire. Tous les agents du ministère qui se retrouveront en situation avérée de corruption seront sévèrement sanctionnés et les directeurs seront tenus pour responsables de l’agissement de leurs agents. Nous mettrons à la disposition des usagers, un service de réclamation afin de dénoncer les pratiques illicites. La population peut compter sur nous pour contribuer à la réduction du racket », soulignait le ministre des Transports dans l’une de ses sorties. Dans la dynamique de la modernisation, le parc automobile ivoirien chiffré à 398.000 véhicules et qui est vieillissant à 80% doit être renouvelé. » L’Etat ne jouera qu’un rôle de facilitateur pour créer la concurrence entre les transporteurs et les partenaires (établissements financiers, constructeurs, concessionnaires de véhicules …), précise Ie ministère des Transports dans une communication. En effet, avec les représentants officiels des transporteurs, la sélection de véhicules types adaptés aux conditions d’exploitation en Côte d’Ivoire par catégorie de transport sera effectuée.
Il est également prévu le regroupement des commandes des transporteurs pour réaliser des achats importants par type de véhicules auprès des constructeurs et obtenir ainsi des remises conséquentes. Pour la structuration du crédit pour minimiser les risques et créer la confiance entre les constructeurs, les institutions financières et les transporteurs, le gouvernement s’engage à faciliter les relations avec les financiers et les transporteurs. Ce, pour la mise en place de lignes de crédits auprès des institutions financières sélectionnées. Ainsi, depuis quelque temps, une première banque (Sib) s’est inscrite dans ce plan de sauvetage du parc automobile des transporteurs. Outre les facilités pour le financement, le gouvernement a pris des mesures relatives à la réduction sensible des droits et taxes sur l’importation de véhicules neufs. L’objectif est qu’il y ait moins de carcasses faisant du transport sur les routes ivoiriennes. Cela pour sauver des vies et sauvegarder l’économie nationale.
• Le social : Au niveau social, selon nos investigations, un important projet est prévu. Toute la communauté des transporteurs en Côte d’Ivoire (toutes associations confondues) a déjà échangé avec le premier responsable du ministère des Transports. Le message de la modernisation du secteur étant lancé, une campagne d’information et de sensibilisation des acteurs et auxiliaires du transport sur la nécessité d’adhérer à un système de couverture médicale universelle est en cours. Pour la professionnalisation du métier de chauffeur et autres assimilés, une négociation avec les compagnies d’assurances est également en cours en vue de la signature de convention assurant aux transporteurs l’accès aux soins de base contre paiement de la somme de 1000 francs CFA par personne et par mois. La déclaration des chauffeurs à la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) est l’un des points essentiels de ce programme social. Pour ce vaste programme de modernisation, des partenaires sont déjà prêts à accompagner le processus. Selon des sources informées, l’Union européenne accorde 46 milliards de francs CFA de financement. L’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) elle, accorde 1 milliard de francs CFA pour la construction de stations de pesage qui débutera incessamment après le dédommagement des propriétaires terriens concernés par cette construction.
Source : Soir Info n° 5076
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