Réfugiés au Ghana voisin, des partisans de Laurent Gbagbo y mènent diverses activités politiques allant jusqu’à la subversion. Sans que le pays de John Atta Mils réagisse.
C’est très rare dans l’histoire des relations entre les Etats. Alors que la Côte d’Ivoire vient de sortir d’une crise post-électorale particulièrement aiguë, son voisin, le Ghana, a accepté d’offrir le gîte et le couvert à des protagonistes de la palabre. Mais, contrairement à l’usage appliqué en pareilles circonstances, le Ghana n’a mis aucune borne à son hospitalité. Les partisans de Laurent Gbagbo qui ont trouvé refuge dans ce pays, y mènent toutes leurs activités, y compris les plus subversives. Du coup, les dignitaires du Front populaire ivoirien (Fpi) et des partis satellites s’emploient à transformer leur pays d’exil, en base arrière pour, espèrent-ils, porter l’estocade aux nouvelles autorités ivoiriennes. Face aux inquiétudes manifestées par celles-ci, relativement aux mouvements suspects des refugiés, le gouvernement ghanéen s’est empressé de rassurer son homologue ivoirien. Aujourd’hui, avec la réunion que la direction intérimaire a tenue avec les autres barons du parti, au nombre desquels, les plus irréductibles, des circonstances atténuantes accordées aux dirigeants ghanéens s’effacent automatiquement. Toute chose qui met les relations diplomatiques entre la Côte d’Ivoire et le Ghana dans une mauvaise posture. « Les autorités ghanéenne peuvent-elles laisser les tenants de l’ancien régime ivoirien déstabiliser la Côte d’Ivoire sans réagir ? Pourquoi le gouvernement ghanéen ne rappelle-t-il pas ses hôtes au devoir de réserve, de rigueur en pareil cas ? », s’interroge K. G. un cadre du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Des interrogations qui rejoignent la tribune publiée, hier, chez notre confrère du Nouveau Réveil par le Pr Vakaba Touré, vice-président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda). Face au pouvoir de John Atta Mils qui donne l’impression de cautionner les manœuvres déstabilisatrices des partisans de Gbagbo, certains proches du président ivoirien suggèrent diligemment une rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. « C’est seulement de cette façon que les autorités ghanéennes pourraient comprendre la gravité de leurs actes », soutient K. G. Les autorités ivoiriennes sont-elles prêtes à aller jusqu’à cette solution extrême ? On attend de voir.
Marc Dossa
Nord-Sud
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