Le leader de Lider (Liberté et démocratie pour la République) était le samedi 17 septembre 2011, à Marcory, dans le cadre de l’investiture des cellules de son parti. Mamadou Koulibaly a saisi cette lucarne pour se prononcer sur l’actualité sociopolitique notamment l’augmentation des députés par le Chef de l’Etat.
«On a une Assemblée nationale et le Président de la République décide que cette institution n’existe plus et puis tout le monde ne dit rien. Il décide un autre jour que l’Assemblée nationale existe et qu’il va payer une partie des salaires. Hier, encore, il prend une ordonnance illégale pour augmenter le nombre des députés. Mais c’est la loi qui doit faire cela et non le Chef de l’Etat. Ce sont les députés réunis qui doivent dire, après un recensement général, la population a augmenté et qu’aujourd’hui chaque député doit représenter cent (100) mille Ivoiriens. On fait les calculs et on dit voilà le nombre des députés qui doivent siéger à l’Assemblée nationale. Ce n’est pas au Président de la République de faire cela », a fustigé Mamadou Koulibaly. Pour lui, c’est le régime « présidentialiste » qui favorise « ces dérives ». C’est pourquoi, il a réaffirmé sa volonté de voir la Côte d’Ivoire adopter le régime parlementaire. Un régime, dira-t-il, qui fait du Chef de l’Etat, un serviteur du peuple « et non un véritable roi ou le maître des populations comme c’est le cas avec le régime présidentialiste ». La question foncière occupe une place de choix dans la vision que le président de Lider a pour la Côte d’Ivoire. Mamadou Koulibaly a beaucoup insisté sur le fait qu’un développement harmonieux du pays passe par la remise des terres aux propriétaires initiaux. Le président de l’Assemblée nationale a donné sa recette pour dynamiser la politique de décentralisation. « Il faut que l’argent récolté dans chaque commune reste dans la cité après avoir restitué la part de l’Etat. C’est parce qu’on emmène tout au Trésor que nos communes ont des difficultés pour se développer », a-t-il fait savoir. Quant aux relations avec l’ancienne colonie, Mamadou Koulibaly a souhaité que les contrats, signés dans les années 60, soient rediscutés « parce qu’ils ne s’adaptent pas aux réalités d’aujourd’hui, puisque la Côte d’Ivoire de 3 millions d’habitants est passée à 20 millions d’habitants ». Toutefois, le chef de Lider a souligné que les discussions doivent se faire sans animosité, sans injure, « sans insulter Nicolas Sarkozy ». Ce rendez-vous qui se déroulait à deux jours de la date du 19 septembre a emmené Mamadou Koulibaly a dit ceci, à ses militants : « N’oubliez pas cette date, j’espère que vous vous en souviendrez de ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire ». Ce sont 50 cellules de Lider de la commune de Marcory qui ont été investies par le chef de ce parti. Un engagement que Mamadou Koulibaly a salué surtout, a-t-il révélé, à un moment où Lider n’est pas en possession de tous ses documents administratifs.
R.Dibi
L’Intelligent d’Abidjan
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Axe paris-Abidjan: Koulibaly demande la révision des accords
La situation difficile que vit le peuple de Côte d’Ivoire avec le pays de Nicolas Sarkozy est simple pour le Professeur Mamadou Koulibaly. Selon lui, il s’agit d’un contrat qui n’a pas été bien défini entre les deux parties. Il l’a dit le samedi dernier, au cours de la cérémonie d’investiture des cellules issues de son parti, Lider, à l’Injs. «Tous les pays sont ouverts. Et il n’y a pas de pays qui doit être fermé et resté la chasse gardée d’un autre, a-t-il martelé. C’est la règle du jeu mondial. (…). C’est un contrat que nous avons signé. C’est un papier qu’on a signé. Il est là. Je l’ai publié. On a discuté, vous êtes tous au courant. Si nous décidons de le changer, on le change. Il n’y a pas de palabre. Il ne s’agit pas d’insulter Sarkozy, les Français. Mais de leur rappeler que nos parents ont signé dans les années 1950 ans, un contrat au moment où nous avions une population de 3 millions d’habitants. Aujourd’hui, nous avons un peu plus de 20 millions d’habitants. Les réalités ne sont plus les mêmes». Pour lui, il faut donc penser à redéfinir ces contrats. De la même manière, on change la constitution, pense-t-il, c’est de cette même manière que les relations devraient évoluer. «Ces contrats n’arrangent plus les ivoiriens», a-t-il insisté. Par ailleurs, il a expliqué les points qui fondent le socle de son programme de gouvernement. A savoir ; le foncier, le régime de gouvernement, c’est à dire le régime parlementaire, et la décentralisation. Ces points, le président de l’Assemblée nationale a instruit ses militants de les expliquer aux populations, partout en Côte d’Ivoire. Il a, en outre, demandé aux militants d’ouvrir Lider à tous. Parce que selon lui tous les partis que la Côte d’Ivoire a connus jusqu’à présent ont une connotation ethnique, ce qui a facilité la guerre entre les Ivoiriens. Le prof Mamadou Koulibaly a déclaré aussi que cette rencontre marque le départ d’’une série d’activités que son parti va organiser dans le pays profond. Benson De Gnacabi, président de la coordination de Marcory a appelé les militants à rester debout pour soutenir le combat de leur président. Le prof Madou Koulibally était accompagné pour la circonstance des membres fondateurs de Lider. A savoir le député Brissi Claude, MM. tapé Isaac, Sylvestre Koné et Gnagne Mireille.
Renaud Djatchi
Le Temps
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