« Par mon intermédiaire », « cinq chefs d’état africains -Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et, bien sûr, Omar Bongo (Gabon) ont versé environ 10 millions de dollars pour cette campagne de 2002 ». C’est en ces termes que l’avocat Robert Bourgi a accusé dimanche dernier, Jacques Chirac et son ex-Premier ministre Dominique de Villepin d’avoir perçu de ses mains des sommes en liquide provenant de plusieurs présidences africaines.
Ces déclarations de Robert Bourgi selon lesquelles les anciens président Jacques Chirac et Premier ministre français Dominique de Villepin auraient bénéficié de financements de leur politique, de chefs d’Etats africains dont celui du Burkina Faso, Blaise Compaoré sonnent comme un scandale dans le milieu de la politique aussi bien français qu’africain.
Une main mise à peine voilée dans les affaires africaines
Cette affaire, si elle s’avérait réelle, ébranle non seulement le milieu politique français mais en outre, les chefs d’Etat africains visés aussi, qui ne sont pas forcément ‘’roi’’ chez eux. Avec des économies grelottantes, quelque fois foudroyées par la récession, les crises financières internationales, ils auront assez de difficultés à se faire comprendre. A peine si leur comportement ne frise pas le cynisme. L’envie de conserver leur pouvoir avec la bénédiction et souvent même l’appui de l’ancienne puissance coloniale n’est surement pas étrangers à cette générosité mal orientée.
La main mise étrangère est clairement perceptible surtout hexagonale dans les affaires intérieures des pays africains, ancienne vache laitière aujourd’hui source d’espoir et de stabilité des économies de la métropole. Parfois, c’est du gagnant-gagnant égoïste et éphémère.
Le Burkina Faso qui se retrouve indexé dans ces révélations, lui qui vient de sortir d’une crise sociale et politique la plus virulente de son histoire. Plusieurs questions se posent dès lors où le citoyen se serait attendu au contraire.
Alors qu’en Côte d’Ivoire, ces allégations sont soutenues par le président de l’Assemblée nationale, ici au Faso, le porte-parole gouvernement burkinabè dément celles-ci, les qualifiant de grotesques. On se rappelle toujours l’affaire des biens mal acquis qui toucheraient certains des mêmes chefs d’Etats africains possédant de gigantesques biens mobiliers et immobiliers dans l’hexagone.
Sarkozy, ou la politique de l’éléphant
Cette affaire de financements occultes exige donc une analyse assez pointue de ce que font les dirigeants africains, certains des biens publics de leurs pays. L’on pourrait se demander quels sont les mobiles de ces agissements d’autant plus qu’il est difficile de les justifier. Il y a peut-être qu’ils chouchoutent la France ‘’colonisatrice’’ (mais est-il nécessaire) afin de bénéficier de ses soutiens contre toute émergence d’une force capables de les évincer l’avidité du pouvoir.
Sur ce point précis de il n’y a pas que les chefs d’Etat africains qui s’accrochent à leur fauteuil et le font à l’excès, mais partout ailleurs on se le permet dans la limites de ce qui est possible. La politique de l’éléphant, qui consiste à écarter par tous les moyens, les obstacles sur son chemin tant que le chemin est bien là.
D’aucuns lieraient cette affaire, ou du moins pour ce qui est de De Villepin, à une manie de Sarkozy aux fin de le discréditer lui qui prévoit se présenter à l’élection présidentielle de l’année prochaine ; ainsi, il (Sarkozy) aurait devant un boulevard dégagé.
L’affaire DKS est également jugée similaire, lui, Dominique Strauss Kahn probable candidat du Parti socialiste, en son temps hyper favori à la course vers l’Elysée. Cependant, M. Bourgi assure ne rouler pour personne. Et il aura du mal à faire avaler cette couleuvre à une bonne partie de la classe politique française.
Par Dieuson, Rédacteur en Chef Adjoint de Burkina 24
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