Yéo Adama est le président national de la confrérie des dozos de Côte d’Ivoire. Outre cette fonction, cet homme au physique impressionnant fait office de Commandant de zone dans la commune de Port-Bouet, depuis la fin de la crise post-électorale qu’a vécue la Côte d’Ivoire. Récemment, il était dans nos locaux à Marcory Zone 4 C, où il a fait des révélations sur la mort du Sergent chef Ibrahim Coulibaly, sur celle du ministre Balla Kéita et donné les raisons qui l’ont poussé à s’engager militairement dans la crise qui a secoué la Côte d’Ivoire. «La mort d’IB était prévisible. Il n’a jamais respecté son serment. Il voulait être Président de la République par tous les moyens. C’est cette ambition démesurée qu’il nourrissait depuis longtemps qui l’a emportée», a-t-il indiqué, avant d’insister : «Je vous le dis aujourd’hui, quand on est un fils maudit, c’est ce qui nous arrive. Et c’est ce qui est arrivé à IB». Aussi a-t-il rappelé que celui qui réclamait la paternité du ‘’Commando invisible’’ était à l’origine de plusieurs coups dont la première attaque avortée lancée sur la Rti pendant la précédente crise post-électorale, où il avait à cœur de se proclamer Président de la République, le recrutement de miliciens pour constituer une autre rébellion. Le président des dozos va plus loin en lui imputant l’attentat manqué contre l’avion du Premier ministre Soro Guillaume, et le complot de la Mercedes noire. Bien avant, il est revenu sur les affres subies par sa corporation, après le décès du Président Félix Houphouet-Boigny. «Dans les années 95, nous avons souffert. Le ministre de l’Intérieur, Emile Constant Bombet, nous interdisait une libre circulation. On allait même jusqu’à nous traquer, en nous demandant de rester dans nos villages. Nous ne comprenions pas qu’en tant qu’Ivoiriens, nous ne soyons pas libres de circuler partout sur le territoire national », a-t-il noté, non sans expliquer que « pour montrer notre bonne foi, et avec l’onction du ministre Balla Kéita qui, dès le début, s’est constitué en notre défenseur, nous avons décidé de nous organiser en recensant tous les dozos de Côte d’Ivoire. Et lorsque Balla a approché le Président Bédié pour lui expliquer l’inopportunité de l’interdiction des dozos à Abidjan, les choses sont entrées dans l’ordre. » Toutefois, il a déploré : « Sous le régime de Gbagbo, plus 300 Dozos ont été portés disparus. Pis, des éléments de ‘’l’escadrons de la mort’’ étaient disséminés partout à Abidjan et dans certains villes de l’intérieur du pays, pour nous éteindre». Avant de confier que, «l’assassinat de Balla était la plus grosse erreur commise par la classe politique. Balla était notre éclaireur. Il n’était pas seulement un ministre. Lors de son enterrement, je suis entré dans son caveau et j’ai eu des révélations par rapport à l’attaque du 19 septembre 2002. C’est moi qui ait donné mon accord à cause des frustrations dont notre corporation aussi bien que les gens du nord étaient victimes. Nous étions taxés d’étrangers dans notre pays. C’était écœurant. L’acte que j’ai posé, je l’assume ». « Le Président Alassane Ouattara, doit faire attention » dans la gestion de l’après-crise avec le flux de volontaires engagés à sa cause pour l’instauration de la légalité en Côte d’Ivoire, a-t-il conseillé. Pour terminer, il a invité les Ivoiriens à la réconciliation et à la paix.
DIARRA Tiémoko
Soir Info
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