M. le président du Mfa, quelques jours après la formation du gouvernement le 1er juin, l’on a cru avoir perçu une certaine brouille entre le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et votre parti, le pour ne pas dire entre le Président de la République, Alassane Ouattara (membre du Rhdp) et Anaky Kobéna. Que s’est-il passé pour que le Chef de l’Etat vous reçoive avec une délégation du Mfa le mardi 6 septembre ?
Comme cela peut survenir dans tout partenariat, en politique, en affaires ou ailleurs, il y a eu incompréhension quant à la vision ou l’orientation de la formation du gouvernement. Le Rhdp est une alliance politique bien organisée et structurée, et la participation de tous ses membres au pouvoir et aux postes de responsabilité a été prévue et a fait l’objet de négociations et arrangements depuis des années. Mais au moment de l’application, il peut se trouver que les uns et les autres n’aient pas donné le même sens à telle ou telle clause. Cependant, à partir du moment où l’alliance n’est pas remise en cause et que la raison finit toujours par avoir le dessus, après ma rencontre avec le Chef de l’Etat, je peux dire aux Ivoiriens et à la grande famille du Rhdp qu’il n’y a jamais eu de rupture, ni de conflit et qu’il faut considérer que désormais tous les malentendus sont dissipés.
Sauf que le 13 juin, votre parti a fait une déclaration où il dénonçait le fait que le secrétaire général de votre parti, Philippe Légré, ait été coopté au gouvernement sans votre accord, et sans même que vous ayiez été consulté…
Sachez que sur ce sujet, les militants du Mfa ont spontanément fait passer à la direction du parti un mot d’ordre clair, presque une injonction : pas question d’engager une crise au sein du parti pour un problème de ministère, et pas question aussi d’être à l’origine d’un malaise au sein du Rhdp. Ils ont ainsi demandé au président du parti de transcender cet événement. Ils ont même dit à leur président, qui ne le savait pas, qu’il se pourrait que même au Pdci, la même situation ait été vécue. C’est une espèce d’ordre formel qui a été donné par nos militants et je l’ai suivi. Je peux donc vous assurer que les rapports du Mfa avec son secrétaire général, Philippe Légré, ministre des Sports et Loisirs, sont au beau fixe.
Dans cette même déclaration, votre bureau politique a posé, entre autres, les questions suivantes : «Veut-on encore ou pas du Rhdp ? Estime-t-on qu’une fois le régime de Laurent Gbagbo déchu, cette alliance n’a plus de raison d’être ?» Et a ajouté qu’elles étaient posées à tous les leaders du Rhdp, mais que c’est à la réponse du Président Alassane Ouattara que tout allait se décider. Ces questions ont-elles eu leurs réponses lors de votre rencontre avec le Chef de l’Etat mardi ?
Tout à fait. Je peux vous dire que la première réponse à ces questions, qui concerne la forme et à mon avis qui est fondamentale, est que le Président Alassane Ouattara, non seulement accepte, mais aussi encourage qu’au sein du Rhdp, nous puissions être les premiers à signaler et relever les dysfonctionnements de son pouvoir et de sa gouvernance et à l’interpeller chaque fois que nécessaire.
Pourtant, vous êtes membre du Rhdp.
Certes, nous sommes membres de la coalition au pouvoir, mais, chaque fois que nous penserons qu’il est important et utile que des travers ou abus soient relevés et portés à l’attention du Président ou de manière plus large à celle du public ivoirien, le Mfa le fera. Nous sommes d’avis que nous ne devons pas laisser cette place à la seule opposition Fpi ou Lmp (La majorité présidentielle qui a soutenu l’ancien Président Laurent Gbagbo à la dernière présidentielle. Ndlr) qui, du reste, pour le moment, est en train de chercher ses repères. C’est l’occasion pour moi de dire aux militants du Rhdp que le Président Ouattara a fort bien pris que nous ayons été les premiers à critiquer un certain nombre de choses et il nous y encourage vivement. En outre, il nous a encouragés à mettre le maximum de notre temps disponible à revivifier et faire revivre le Rhdp. Avec pour objetectif de mettre en place un Rhdp plus fort qu’avant la campagne présidentielle. Etant entendu que notre coalition n’a pas été créée dans le seul but de remplacer Laurent Gbagbo à la tête de la Côte d’Ivoire. Mais plutôt pour être une grande force politique qui va donner un nouvel élan et de nouveaux espoirs au peuple de Côte d’Ivoire. Je peux vous dire que désormais, nous allons tous nous atteler à revivifier et booster le Rhdp, le rendre plus fort, plus entreprenant et plus ambitieux que jamais.
De quelle manière ?
En appelant toutes les formations du Rhdp et leurs alliés à comprendre qu’en politique, le plus important, c’est l’union, la solidarité entre les alliés par rapport aux objectifs communs. Il y a eu ici et là, ces dernières semaines, des sons de cloches qui pourraient paraître discordants ou même inquiétants, surtout qu’à un moment donné, des cadres de certains partis du Rhdp avaient laissé entendre que leur formation politique se donnerait les moyens, lors des élections législatives, de réaliser seule la majorité au parlement. Dans une alliance politique, c’est un mauvais signal, c’est même une fausse note. Car si dans une alliance quelqu’un arrive à être majoritaire, il n’est pas évident qu’il ait tellement besoin de ses partenaires. Or il y a longtemps qu’on sait qu’en Côte d’Ivoire, aucun parti ne peut gagner ni gouverner seul. Il faut donc amener nos militants à cultiver l’esprit Rhdp qui a prévalu sur le terrain ces derniers temps et qui a été déterminant dans la grande victoire électorale obtenue au second tour de la présidentielle. Ce serait politiquement irresponsable, et même criminel que le Rhdp donne des signes quelconques de division en ce moment.
M. Anaky, pour la présidentielle, vous aviez appelé, sans succès, vos alliés du Rhdp à une candidature unique. Aujourd’hui encore, vous vous battez pour des listes communes aux législatives. Pendant ce temps, certains de vos alliés préparent activement ces élections séparément. Pensez-vous que vous serez entendu ?
Si nous pensons tous que l’esprit Rhdp doit survivre et qu’il y va du développement de la Côte d’Ivoire et de la consolidation du pouvoir du Président Alassane Ouattara, nous ne pouvons qu’être entendus.
Comment, selon vous, le Rhdp qui regorge tant de cadres, devait-il procéder pour désigner ses candidats ?
Vous savez, que partout en Côte d’Ivoire, pour la campagne du second tour de la présidentielle, les responsables du Pdci, du Rdr, de l’Udpci et du Mfa, réunis en coordinations, se sont entendus et ont travaillé ensemble sur le terrain pour obtenir le résultat dont tout le monde est fier aujourd’hui. Alors, qu’est-ce que ça nous coûterait de leur demander, dans les différentes circonscriptions, de faire des propositions quant aux différentes candidatures ? On peut demander aux différentes coordinations de faire des propositions de noms tant pour les législatives, les municipales que pour les Conseils généraux. Une telle démarche reconnaîtrait et récompenserait mieux ceux des cadres de nos différents partis les plus représentatifs aux yeux des populations et les plus actifs sur le terrain et ferait baisser le stress qui amine les directions des partis face aux choix cornéliens devant la prolifération des intentions de candidature et au spectre des inévitables candidatures indépendantes des mécontents ou frustrés. Ce serait même dissuasif, et la victoire du Rhdp serait presque totale.
Pensez-vous qu’il puisse en être de même pour les grandes villes, Abidjan et Bouaké, pour ne citer que les deux plus grandes ?
Je suis assez réaliste pour reconnaître que la chose y sera moins aisée, même si cette unité du Rhdp sur le terrain, réalisée à l’intérieur, a été également effective à Abidjan. Mais Abidjan a le plus grand nombre de cadres, intellectuels, hauts fonctionnaires, chefs d’entreprise, professions libérales et les mettre en rang pour accepter la discipline des partis et le choix des dirigeants ne sera pas facile. Mais pourquoi en faire un drame ? L’on pourrait accepter qu’Abidjan, véritable «no man’s land», qui n’est le fief sociologique d’aucune des formations politiques, soit une arène ouverte, et que tous les gladiateurs que le parlement intéresse s’y affrontent. Pour l’essentiel, il faut piloter ces élections de manière à ne pas déstabiliser nos partis, ni surtout ébranler le grand ensemble Rhdp par rapport à sa grande mission à venir.
Vous dites grande mission à venir ?
Oui. Elle consistera d’abord et avant tout à reprendre le chantier de construction d’une véritable nation ivoirienne là où le Président Houphouet Boigny l’avait laissé. Et je crois qu’on peut même dire sur ses ruines, si l’on regarde ce qui s’est passé depuis sa disparition en 1993. Oui ! Il n’y a pas encore de nation ivoirienne et dans cette quête, nous avons même reculé.
Ne nous le cachons pas ! Le fait tribal ou ethnique est encore dominant dans les esprits et mentalités et à un degré plus fort que nous ne le pensions, si nous nous référons aux résultats de la dernière présidentielle. Comment comprendre que dans une élection, sur 14 postulants, trois rassemblent 95% des suffrages, sinon par le fait du fort enjeu régional et ethnique qui a prévalu par rapport à toutes les autres considérations ou programmes.
Vous en êtes surpris ?
Nous croyions la Côte d’Ivoire en avance sur ce phénomène, mais hélas ! Nous nous sommes trompés et nous sommes encore loin d’une nation. Or il se trouve que, même s’il est implanté sur l’ensemble du territoire, le Pdci est le bloc de référence des Akans et assimilés, tandis que le Rdr est celui des Mandingues, Sénoufo et assimilés. Cela donne le tableau suivant : nous avons en gros le Sud forestier face au Nord des savanes. Le centre-ouest et l’ouest, eux, surfent entre l’opposition (le Fpi) et l’une des compositions du Rhdp : l’Udpci. Mais cela ne change rien aux deux grands piliers de l’édifice Ivoire. Par ailleurs, Il y a également une grande composante à intégrer, car lorsque l’on parle des nordistes, que fait-on de la grande population immigrée ouest-africaine présente sur notre territoire, totalement intégrée, et qui finira, un jour, par avoir la nationalité ivoirienne ? Le Guinéen, le Malien, le Burkinabé, le Nigérien, de par la culture et la prédominance de l’Islam, se rapprocheront et s’assimileront plus facilement aux nordistes ivoiriens qu’aux Akans. Tandis que les immigrés du Ghana ou du Togo, quoi qu’en nombre beaucoup inférieur, pourraient plus aisément s’apparenter aux Akans. Nous avons donc en Côte d’Ivoire, deux grandes composantes, les nordistes et les sudistes, qui s’équilibrent tant bien que mal. Et il importe que ce pays soit géré dans le souci constant de les réunir, les amener à s’accepter et à participer, dans la justice et l’équité, à la vie du pays. Je pense que toute rupture de ce délicat équilibre nous coûtera cher et générera des crises aux conséquences incalculables et qui tireront l’attelage Ivoire vers le bas. C’est la raison pour laquelle la Côte d’Ivoire a besoin que le Pdci et le Rdr soient toujours dans la barque du Rhdp.
Vous êtes très attaché à l’idée du Rhdp. Mais certains observateurs craignent que cela n’entraîne la Côte d’Ivoire dans une sorte de pensée unique.
Il est évident qu’on peut se demander si le Rhdp qui, du point de vue démographique ou sociologique, regroupe au moins 70 à 80% de la population, ne pourrait pas se constituer en bloc monolithique et si l’on ne devrait pas craindre les réflexes du parti unique d’antan. Mais il y a deux parades pour ne pas tomber dans une telle situation. La première est qu’au sein même du Rhdp, il y aura des voix libres et autonomes pour porter la critique chaque fois que ce besoin s’en fera sentir. L’une de ces voix sera celle du Mfa. L’autre est que la Côte d’Ivoire a une opposition qui ne sera pas du tout faible. Elle sera même forte. Car, contrairement à ce que l’on pense, le Fpi et La majorité présidentielle (Lmp) ne sont absolument pas finis. C’est une force politique qui dispose au moins de quatre à cinq quotidiens pour porter sa voix et sa cause. Ce n’est pas rien. Car la politique est avant tout la communication. Leurs leaders, pour la plupart de ceux qui sont connus, sont certes, soit en détention, soit en exil. Mais le potentiel dans leurs rangs est encore bien fourni. Dans le passé, le Fpi a déjà montré que lorsqu’il est en situation d’opposition, il a beaucoup de ressources, d’imagination et de détermination. Ajoutez à cela le président de Lider, Mamadou Koulibaly, qui peut nous surprendre, et vous comprendrez qu’il n’y aura plus de pensée unique en Côte d’Ivoire, malgré le raffermissement du Rhdp que j’appelle.
Quel regard jetez-vous sur les 100 premiers jours du gouvernement Alassane Ouattara ?
Je pense que, contrairement à une tradition qui s’est instaurée partout, 100 jours ne suffisent pas pour juger un gouvernement, surtout l’actuel gouvernement ivoirien arrivé au pouvoir dans les conditions que l’on sait. C’est trop peu. Les 100 premiers jours devraient plutôt servir à évaluer les dégâts causés par Laurent Gbagbo et son système, surtout dans la période de crise post-électorale, à partir du moment où ils ont compris qu’ils avaient perdu l’élection et qu’ils devaient partir, ce qu’ils ne pouvaient accepter.
Pour autant, pour les 100 premiers jours du gouvernement, on peut déjà constater la nouvelle manière de diriger l’équipe gouvernementale. On sent qu’il y a plus de rigueur, une volonté de performance, plus d’engagement et de souci du résultat ; ce qui n’était pas le cas sous Gbagbo. Il y a aussi que toute l’administration a désormais le souci de la ponctualité et du travail bien fait (parce que le Chef en donne l’exemple). C’est un très bon départ. En outre, l’environnement s’améliore, les routes et les rues deviennent plus praticables, ce n’est pas gros, mais cela masque. En somme, quelque chose de bon et de grand est en train d’être fait. Mais il reste évident que les véritables résultats de la gouvernance Ouattara ne pourront être évalués que dans six ou neuf mois, lorsque nous verrons les premiers signes de la reprise économique véritable.
Quels devront être ses signes ?
Je pense à la création de nombreuses entreprises génératrices d’emplois pour la jeunesse dans les domaines de l’industrie, des services et de l’agriculture.
Quelle analyse faites-vous du processus de réconciliation en cours ?
Je voudrais dire qu’il n’y a pas un peuple qui soit comme un autre peuple. Chaque peuple a sa spécificité et son essence propre. C’est le Créateur qui l’a voulu ainsi. Des processus de réconciliation ont été menés ailleurs. Mais en Côte d’Ivoire, les choses seront forcément différentes. Chez nous, la réconciliation se fera à la «sauce ivoirienne», comme l’a déjà dit le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, M. Charles Konan Banny. En Côte d’Ivoire, il y a un facteur très important qu’il faut retenir : la nature de l’homme ivoirien. L’Ivoirien n’aime pas les situations conflictuelles qui durent. L’Ivoirien aime la quiétude et le bon voisinage. Cela veut dire qu’en dépit de tout ce que nous avons connu comme drames ou horreurs pendant les quatre mois de forfaiture de Laurent Gbagbo, et malgré les 3 000 morts sinon plus, je pense que dans six mois, la plupart des Ivoiriens et l’Ivoirien moyen seront plus soucieux de retrouver une vie normale. L’Ivoirien verra si ses enfants vont à l’école, s’il arrive à les soigner, les nourrir, etc. Il ne passera pas son temps à s’acharner sur ce que deviennent ou ce que doivent devenir ceux qu’il considère aujourd’hui comme ses ennemis ou ses bourreaux. Ce facteur va énormément aider la Commission de M. Banny. Rappelez-vous l’arrivée des Forces nouvelles (Fn) à Abidjan et leur entrée au gouvernement en 2003 après les différents accords. Je ne me rappelle pas avoir vu des éléments des ex-Fds (Forces de défense et de sécurité) attendre ceux des Fn dans la rue pour les agresser. Il n’y a jamais eu d’animosité patente entre les Fds et les Forces armées des Forces nouvelles (Fafn), bien qu’elles se soient tirées dessus. C’est dire qu’en Côte d’Ivoire, il y a une grande disposition à l’oubli, à l’enfouissement des griefs et rancœurs. Et l’oubli précède le pardon. Je pense même que la Commission de M. Banny n’aura pas besoin de deux ans pour terminer totalement sa mission.
Quelle pourrait être la place des cadres de l’ancien régime qui sont en détention ou en exil dans le processus de réconciliation ?
Si vous vous référez à ce que j’appelle la forte capacité ou la capacité exceptionnelle des Ivoiriens à oublier et à se projeter dans l’avenir, sans se laisser bloquer par les douleurs du passé, je pense que les choses se résoudront avec le temps d’elles-mêmes. Certes, il y a peut-être les cas exceptionnels de Laurent Gbagbo et son épouse Simone, et dans une moindre mesure, de Charles Blé Goudé. Mais, même là, à un moment donné, je pense que le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation pourra peut-être faire des propositions pour que ces cas soient traités à l’ivoirienne pour que, dans quelques années, cela ne soit plus qu’un souvenir. Pas parce qu’on n’aura pas souffert. Pas parce qu’il n’y a pas eu de victimes (on parle de 3 000 morts sinon plus) ou qu’il n’y aura pas eu d’atrocité. Mais parce que, dans sa nature, l’Ivoirien est enclin à gommer le passé pour avancer.
M. Anaky, comment voyez-vous l’avenir des Forces nouvelles ?
L’on parle de plus en plus de la reconversion des Forces nouvelles en parti politique. Bien que la chose ne me concerne pas directement, en tant que Mfa, je pense que le contexte de leur naissance et leur mission historique particulière fait que, mission terminée, elles ne peuvent que s’évaporer. Se reconvertir en parti politique ne ferait qu’entretenir les souvenirs des années de braise que l’on veut désormais oublier en Côte d’Ivoire, quelle que soit la dénomination que l’on voudra donner à ce parti. Je pense donc qu’il vaut mieux que les Forces nouvelles anticipent leur propre dépérissement, disparaissent de la scène. En tout état de cause, je les invite à déposer leurs chaussures et leurs boucliers au bord du fleuve, comme le dit le negro-spiritual.
Qu’adviendrait-il alors pour ceux de leurs leaders ou cadres qui voudraient continuer de faire de la politique ?
Je ne dis pas qu’ils ne doivent plus faire de politique. Mais qu’ils se fondent dans les partis déjà existants.
Interview réalisée par PASCAL SORO
Fraternité Matin
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