Election à la FIF – Que le jeu aille jusqu’à son terme ! Par D. Bony (L’Inter)

Alors que l’échéance du 10 septembre approche à grands pas, l’idée d’aboutir à un consensus autour de l’homme qui va présider aux destinés du sport roi ivoirien tarde à se réaliser. Comment arriver à hisser à la tête de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF), un homme dont le choix ne créera pas de friction au sein de la famille sportive ivoirienne et par ricochet dans la grande famille politique du RHDP qui gouverne le pays? Bien difficile cette équation, dans la mesure où les deux candidats qui aspirent à gérer le football ivoirien, sont tous des proches du chef de l’Etat. Mais que cherche la politique dans une arène sportive? S’interrogent bien de personnes qui suivent avec un certain étonnement, tout ce bouillonnement autour du choix du futur patron de la FIF. Le football par la passion qu’il suscite dans tous les pays du monde, mérite bien son nom de sport-roi. En Côte d’Ivoire singulièrement, elle déchaîne autant de passion que la politique. Au plus fort de la crise ivoirienne, les cadres du football ivoirien évoluant en Europe n’ont-ils pas joint leurs voix à celles de tous ceux qui appelaient les leaders de la scène politique ivoirienne à la raison? A l’heure de la réconciliation, le sport a encore été invité sur la scène politique. Didier Drogba, l’attaquant vedette des Eléphants de Côte d’Ivoire n’a t-il pas été choisi comme membre de la Commission dialogue, vérité et réconciliation? Sidy Diallo n’est pas plus proche d’Alassane Ouattara que Salif Bictogo. Lorsque son fils a voulu se jeter dans la bataille pour la présidence de la FIF, le vieux Abdoulaye Diallo de Djékanou, un très proche d’Houphouët et bien connu de Ouattara et Bédié, est venu, comme le veut la tradition akan, en informer les deux héritiers politiques de son défunt maître qui en ont pris acte chacun. Salif Bictogo, lui, n’était pas candidat au début. Dirigeant de club, il était prêt à soutenir Anouma au cas où celui-ci se représentait. C’est lorsque le président sortant s’est désisté, qu’il a décidé de briguer la présidence de la FIF, fort du soutien de ses homologues. Tout comme Sidy, il a aussi ses entrées au plus haut niveau de l’Etat. Son jeune frère Adama Bictogo est à la fois un proche de ADO et de Soro. C’est ce qui a fait dire à un proche du Premier ministre que c’est un mauvais procès qu’on fait à Soro en affirmant qu’il soutient un candidat au détriment de l’autre. Devant une telle situation, on peut imaginer l’embarras du président Ouattara qui connaît aussi bien le vieux Abdoulaye Diallo que Adama Bictogo son ministre de l’Intégration africaine, premiers soutiens de Sidy et de Salif. La présidence de la FIF n’est pas un poste administratif de DG ou de PCA où le président de la République nomme qui il veut. Il s’agit ici d’un poste électif, c’est pourquoi certains estiment que le chef de l’Etat, qui veut être en phase avec la nouvelle ère démocratique qu’il prône, doit laisser la compétition aller jusqu’à son terme, c’est-à-dire aux élections. Pour les tenants de cette position, rien ne sert de rechercher avec acharnement un consensus qui ne profitera pas vraiment au football ivoirien, comme ce fut le cas des gouvernements dits de consensus qui n’ont vraiment pas prouvé leur efficacité. Que ce soit Sidy ou Salif l’heureux élu après le scrutin du 10 septembre, Alassane ne perd absolument rien, les deux hommes sont de sa grande famille politique: le RHDP. La FIF qu’ils vont diriger ne sera pas une poche de résistance contre son pouvoir. Place donc au jeu électoral et que le meilleur gagne.

D. Bony L’Inter

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