Les ex-combattants qui ont déposé le «Machiavel des lagunes» ne supportent plus d’être ignorés. Samedi, alors qu’ils espéraient se faire enrôler, les ‘‘Môgôba’’ ont constaté que la priorité est donnée à ceux qui n’ont pas réellement combattu. «Ils ont les foutaises. Des personnes qui n’ont rien à voir avec nous sont déjà enrôlées pendant que les vrais combattants ne figurent même pas sur les listes», se plaint un chef de guerre à Abobo. Après plusieurs blocages, le profilage qui a repris mercredi concerne 2.500 éléments. Un chiffre loin d’être raisonnable, selon notre interlocuteur. Il estime que les recrutements parallèles ont permis à certains commandants d’insérer leurs protégés sur les listes. Un fait confirmé par le commandant Konaté Adama, n°2 du camp commando d’Abobo. Celui-ci impute le dysfonctionnement observé dans le processus aux chefs de troupes. Pour lui, le désordre est parti des listes transmises par les chefs de guerre qu’il accuse d’avoir fait des «recrutements par complaisance». Chaque camp rejette la responsabilité du désordre sur l’autre. Pour Konaté Adama, les ex-combattants doivent faire preuve de modération dans leurs revendications au risque d’être mis au pas. «Ceux qui vont se révolter seront matés», menace-t-il. Le commandant Traoré Salif dit ‘‘Tracteur’’, coordonnateur des combats d’Abidjan, n’entend pas résoudre le problème de cette manière. Hier, aux environs de 17h, il a rassuré les chefs de troupes et leurs éléments au cours d’une réunion au camp commando d’Abobo. «Le profilage va reprendre mardi (demain, ndlr) pour prendre fin dans un délai de 48 h. Nous prendrons toutes les dispositions pour que les éléments qui ont combattu ne soient pas oubliés», a-t-il-expliqué. Deux heures de conciliabules auront été nécessaires pour ramener le calme dans les rangs des Frci.
Stéphane Assamoi
L’expression
Les commentaires sont fermés.