L’opération pays propre initiée par le ministère de la Salubrité Urbaine est aux portes de la commune d’Adjamé. Avant les premiers coups de marteau sur le site de Roxy, dans quelques jours, FRCI et commerçantes ont annoncé les couleurs, le vendredi 2 septembre 2011.
L’ambiance des jours ordinaires a quelque peu changé à Adjamé-Roxy, laissant la place à une guéguerre à peine voilée. A l’origine de cette situation, l’annonce du déguerpissement de tous les commerçants des abords du boulevard Nangui Abrogoua. Le constat qui se dégageait à première vue, c’est que les éléments des FRCI et les commerçantes, vendeuses ambulantes de produits pharmaceutiques pour la plupart, ne sont plus en odeur de sainteté. L’illustration parfaite de cette inimitié, ce sont les propos virulents qui fusaient de toutes parts, hier. « Gbagbo nous a fatiguées, FRCI aussi va venir nous fatiguer, pour quelle raison ? », s’interrogeait une commerçante à notre arrivée. Selon elle, les déguerpissements annoncés concernent les abords du boulevard. Elle ne comprend donc pas l’acharnement des FRCI sur les pauvres commerçantes de Roxy, d’autant plus qu’elle estime qu’elles ne sont pas sur le boulevard Nangui Abrogoua. Au même moment, une autre commerçante, toute dépitée, lance sans hésiter : « C’est à cause de leur méchanceté qu’ils ont fait dix ans avant de venir au pouvoir ». Ces propos ont été tenus par ces commerçantes, suite à des échauffourées avec des éléments des FRCI, quelques minutes avant notre arrivée. Au commissariat du 3ème arrondissement où nous nous sommes rendus pour confirmation des déguerpissements, les FRCI présents au poste attestent qu’ils auront bel et bien lieu. Des hommes en pleine action de démolition de magasins attirent notre attention, à quelques mètres de là, sous le contrôle de quelques éléments des FRCI. Renseignements pris, cette démolition n’a pas de rapport avec l’opération dénommée pays propre initiée par Mme Anne Oulotto, ministre de la salubrité urbaine. « C’est une affaire entre les propriétaires du terrain et des Libanais », révèlent-ils sans donner plus de détails sur les noms des protagonistes. « L’affaire remonte au temps de Gbagbo. Les propriétaires du terrain ont signé un contrat de bail avec les Libanais, mais le délai a expiré. La dame veut récupérer son terrain, mais les Libanais s’opposaient. Avec l’arrivée du Président Ouattara, les juges ont fait leur travail et ils ont donné raison à la dame. C’est elle qui a donc engagé les travaux de démolition », ont-ils poursuivi. A la question de savoir s’ils sont informés du déguerpissement à Roxy, ces éléments des FRCI ont répondu par l’affirmatives, annonçant même que certains commerçants ont déjà commencé à plier bagages.
Olivier D.
L’Intelligent d’Abidjan
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