Commission électorale indépendante – Le Fpi renie-t-il ses représentants ?

Le Fpi renie ses représentants par Nord-Sud

Un flou règne actuellement autour du “bras de fer’’ qui oppose le Front populaire ivoirien (Fpi) à la Commission électorale indépendante (Cei). Alors que le premier soutient à cor et à cri qu’il n’a plus de représentants au sein de l’institution chargée d’organiser les élections en Côte d’Ivoire, cette dernière soutient le contraire. Hier, à la faveur de la prestation

de serment des nouveaux membres de la commission centrale que la Cei a accueillis en son sein, il a été donné de constater que toutes les parties composant la commission centrale étaient représentées, hormis le Fpi et l’Assemblée nationale. Renseignements pris auprès de la Cei, ces deux entités n’auraient pas désigné de nouvelles personnes pour les représenter. En d’autres termes, leurs anciens représentants sont toujours à leurs postes. Il s’agit, en l’occurrence, de Salomon Bayoro Dagrou et de Tapé Kipré pour le compte du Fpi et de Gbané Boureïma pour celui du président de l’Assemblée nationale. Et, chaque fois que la Cei s’est réunie, ceux-ci ont représenté leurs mandants. D’où vient-il alors que le Fpi se plaint de n’être pas représenté ? « Ils étaient nos représentants jusqu’à ce qu’il y ait eu tout ce que nous connaissons. On ne sort pas d’une telle crise pour faire comme si de rien n’était. On n’a pas de représentants à la Commission électorale indépendante. Nous attendions qu’on puisse discuter, mais, nous n’avons discuté avec personne », a déclaré le secrétaire général par intérim du Fpi, Laurent Akoun. Au vu de tout ce qui précède, on est en droit de se demander qui les sieurs Salomon Bayoro Dagrou et de Tapé Kipré représentent-ils véritablement à la Cei ?

MAE
Nord-Sud

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Le FPI coincé par L’Inter

Pour les élections législatives à venir, le Front populaire ivoirien (Fpi), ancien parti au pouvoir, semble prêcher dans le désert. En tout cas, sa requête pour la recomposition de la Commission électorale indépendante (Cei) dans le cadre de l’organisation de ces élections prévues pour la fin de l’année 2011, et d’autres préoccupations nées du changement de régime le 11 avril dernier, ne trouvent pas encore d’écho favorable. Le parti à la rose a déjà introduit à cet effet, plusieurs demandes d’audience – précisément trois – auprès du président de la République, Alassane Ouattara, afin de discuter de certaines questions. Dont celle de la récomposition de la Cei pour les législatives à venir. Le chef de l’Etat n’a cependant pas encore donné son accord pour cette rencontre. Miaka Oureto, actuel président du Fpi, et ses camarades ne se sont pas arrêtés là. Ils s’en sont remis au doyen Henri Konan Bédié, à qui le président Ouattara prête une oreille attentive. Ils ont plusieurs fois effectué le déplacement de Daoukro, pour lui poser leurs problèmes, dans l’espoir d’infléchir la position des dirigeants actuels. Mais rien n’y fit. En tout cas, pas encore. Mais sur la question singulière de la recomposition de la Cei avant les législatives, les carottes semblent plutôt cuites pour le Fpi. Comme toute réponse à cette requête, c’est un niet catégorique que les refondateurs reçoivent de toutes parts. Recevant ses partenaires financiers le mercredi 24 août dernier, le président de la Cei, Youssouf Bakayoko s’est voulu clair sur la question, soulignant que « la Commission électorale indépendante est restée conforme à la lettre et l’esprit de l’accord de Pretoria ». Une précision qui indique que la composition de la structure restera inchangée, à savoir que l’on y retrouvera les représentants de tous les signataires de l’accord politique de Marcoussis, et donc le Mpci, le Mjp et le Mpigo, les trois entités de l’ex-rébellion réunies au sein des Forces nouvelles. Le Fpi qui a donc voulu mettre un terme à la présence de ces démembrements de l’ex-rébellion au sein de la commission électorale, devra encore compter avec leur présence. Le lundi 29 août dernier, joignant l’acte à la parole, le président de la Cei a bouclé son équipe. 31 membres respectant la repartition definie par l’accord de Prétoria, avec la présence des démembrements de l’ex-rébellion. Une situation que le parti de Pascal Affi N’Guessan (en prison) déplore et trouve injuste, et surtout que cela introduit, pense-t-il, un déséquilibre au sein de la structure électorale. Pour Alphonse Djédjé Mady, secrétaire général du Pdci, président du directoire du Rhdp, et adversaire du Fpi pendant ces élections, « on ne change pas les règles du jeu pendant le jeu ». Intervenant sur les ondes de la radio Onuci Fm le mardi 22 août dernier, le secrétaire général du Pdci a indiqué que les législatives font partie des élections de sortie de crise en Côte d’Ivoire pour lesquelles les accords ont été signés. Ce qui fait obligation à tout candidat à ces élections de se conformer aux règles établies. Tout se verrouille donc autour de l’ancien parti au pouvoir. C’est alors un Fpi coincé, beaucoup affaibli qui devra aborder les élections législatives, s’il décide d’y aller en dépit de la situation. « Maintenant, à l’impossible nul n’étant tenu, si nous faisons le constat que les gens veulent aller aux élections sans nous, le Fpi avisera », a laissé entendre Laurent Akoun, secrétaire général par intérim et porte-parole du Fpi, dans les colonnes du quotidien « Aujourd’hui », le samedi 20 août 2011. Une sorte d’aveu qui traduit l’impuissance de l’ancien parti au pouvoir face au régime en place. Les difficultés du Fpi avant les prochaines législatives sont aussi d’ordre sécuritaire. La quasi totalité des cadres de ce parti, candidats potentiels aux élections, se trouve soit en exil, ou caché. Beaucoup sont en ce moment les cibles de l’appareil judiciaire du nouveau régime, qui est prêt à les écrouer. Le retour au pays de ces cadres, encore à l’extérieur craignant la prison, est pourtant indispensable pour une bonne organisation de ces élections au niveau du Fpi. Il y a également ceux qui sont actuellement en prison , sans compter les militants qui ont encore la peur au ventre, après les violences de la présidentielle. Autant de problèmes, auxquels il faut ajouter la destruction de son siège et QG de campagne, qui plombent le parti frontiste avant les élections à venir.

Hamadou ZIA

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