Soir Info
Le secrétaire général du Pdci-Rda, le professeur Alphonse Djédjé Mady dans un entretien accordé à la Radio des Nations unies Onucifm, parle des prochaines législatives et de la jeunesse de son parti.
Comment va le Pdci après la crise post-électorale?
Alphonse Djédjé Mady: Le Pdci va bien. Il aurait pu aller mieux. On essaye de faire en sorte qu’il reste débout et qu’il affronte l’avenir de la Côte d’Ivoire.
Le »Pdci aurait pu aller mieux », c’est-à-dire?
A.D.M: Vous parlez de la crise post-électorale, mais vous savez bien que le Pdci a perdu le premier tour de l’élection présidentielle. Nous n’étions pas partis à l’élection présidentielle pour perdre. On a perdu au premier tour, il faut être bon perdant on l’a été. Mais, on aurait pu aller mieux, pour le moment on essaye de tenir debout.
Les législatives c’est pour bientôt. Elles se préparent avec les primaires au sein de votre parti, c’est nouveau n’est-ce pas?
A.D.M: C’est pas nouveau. C’est prévu dans les statuts du Pdci-Rda. La désignation des candidats aux élections d’État; le candidat à la présidence de la République est retenu par une convention qu’on tient à ce propos. Et les députés, les maires… sont choisis à partir d’une recherche de consensus s’il y a plusieurs candidats sur un poste. A défaut de consensus, nous organisons les primaires dont le collège électoral est connu par les statuts du parti et les dernières élections ont subi ce rythme.
Ce n’est donc pas nouveau, c’est peut-être aujourd’hui que tout le monde s’en rend compte.
C’est maintenant que vous le mettez en pratique…
A.D.M: Je vous dis qu’aux dernières élections législatives, il y a eu des primaires dans certaines circonscriptions. Quand vous avez deux militants méritants qui veulent postuler sur un seul poste de député, les deux ne seront pas candidats pour un seul poste. On essaye par le dialogue de les ramener à la raison pour qu’un puisse céder la place à l’autre. Mais si le dialogue n’aboutit pas et que personne ne veut céder, on consulte la base pour savoir de qui des deux militants, peut être investi par le parti. A moins que le parti ne décide d’autorité d’imposer un candidat. Mais cela a pour conséquence d’entraîner des candidats indépendants qui diminuent les chances du parti.
Est-ce que cela ne va pas risquer la cohésion sociale au sein du Pdci-Rda?
A.D.M: Il y a des passages obligés. Tous les candidats qui le sont et qui déposent leur candidature souhaitent être retenus. Mais, ils doivent comprendre que si ce ne sont pas eux qui sont retenus (…), dans un parti politique, il faut un minimum de discipline. L’essentiel est nous nous mettons d’accord sur des règles, qu’on les appliquent le plus honnêtement possible et que les résultats soient respectés. S’il n’y a pas de discipline à l’intérieur d’un parti, quand nous arrivons au niveau d’un État nous assistons à des crises post-électorales parce que personne ne veut accepter de perdre une élection. Or, quand nous allons à une élection, nous pouvons la gagner comme la perdre. Il faut partir avec l’esprit que nous pouvons gagner et nous devons tout faire pour la gagner. Mais si nous avons perdu, ce qui est humainement possible, nous devons accepter la défaite et la vie continue. Donc cela fait partie de la discipline du parti. Quand il y a un poste et qu’il faut retenir un, il y a des procédures pour qu’on puisse départager les uns et les autres. D’abord le dialogue, s’il n’aboutit pas, les primaires.
Les jeunes du Pdci veulent leur place au sein des nominés. Conflit de génération… comment ressentez-vous cela?
A.D.M: Les jeunes qui ont organisé leur séminaire à Bassam ont même pris la précaution de parler des jeunes cadres du Pdci-Rda. Ils n’ont même pas mis la Jpdci et ils ont eu raison parce qu’ils étaient en train de parler des jeunes de 35 ans et plus. Au Pdci, on appartient à la Jpdci jusqu’à 35 ans. Au-delà de 35 ans, on n’est plus de la jeunesse du parti on est jeune cadre du parti. Eux-mêmes dans leurs exposés, ils ont fait allusion à Obama. Certains d’entre eux auraient le même âge qu’Obama. Nous pensons que c’est des intentions louables. Nous encourageons les jeunes à compétir démocratiquement au sein du parti. Personne ne peut vouloir construire une nation, ou gérer un système comme le Pdci et créer des conflits de générations, pas du tout.
Moi qui vous parle, j’ai été député en 1980 à 35 ans. Ceux dont nous parlons ont plus de 35 ans. J’ai lu une interview de Kouadio Konan Bertin (KKB) le président de la Jpdci, qui disait que Bédié a été ministre à 30 ans. Les faits prouvent qu’au Pdci nous faisons tout pour éviter les querelles de générations. Nous pensons que tout doit se faire normalement et les ainés doivent passer la main progressivement aux plus jeunes. Ceux dont il s’agit aujourd’hui, pour moi, ce sont les jeunes cadres sur lesquels, le parti, la Côte d’Ivoire comptent et je pense que leurs ambitions sont légitimes. Il faut éviter les querelles de générations ce n’est pas nécessaire dans un parti politique.
Retranscrits par K.A.Parfait
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