Bamba Sinima aux populations de Man : “En attendant l’arrivée des forces régulières, acceptez de payer les taxes aux ex-forces nouvelles” / Bamba Sinima joue contre Guillaume Soro
Le Nouveau Réveil
Le directeur de cabinet du Secrétaire général des ex-Forces nouvelles, Bamba Sinima, qui rencontrait, vendredi les populations de Man, au complexe audiovisuel de la cathédrale Saint-Michel, a longuement expliqué à ses hôtes la nécessité de continuer à cohabiter paisiblement avec les éléments des ex-Forces nouvelles qui assurent la sécurité de la ville, en attendant le déploiement effectif des gendarmes et policiers dans la cité des Montagnes. « En attendant la mise en place effective de la Police et de la Gendarmerie, les ex-Forces nouvelles ne peuvent pas abandonner les populations. Les jeunes continueront de faire le travail qu’ils faisaient », a indiqué Bamba Sinima, ajoutant que les usagers de la route devront contribuer à payer les taxes perçues par la régie de l’ancien mouvement rebelle. « A partir de maintenant, il est demandé aux régisseurs d’arrêter de percevoir les frais des motocyclistes. C’est une décision du Secrétariat général des ex-Forces nouvelles. Pour les laissez-passer des véhicules, nous avons constaté le paiement de taxes multiples dans la même zone. Nous demandons qu’il soit mis fin à cela. Les usagers ne doivent payer qu’une seule fois dans une zone ». Selon lui, il s’agit là de la contribution des populations des Montagnes à l’entretien des éléments en charge de leur sécurité. « En attendant l’arrivée des forces régulières, acceptez de payer ces taxes. Dès que les structures de l’Etat chargées de la sécurisation des personnes et des biens seront déployées, tout ce système disparaitra », a rassuré le collaborateur du secrétaire général des ex-Forces nouvelles pour qui les habitants de Man doivent « gérer »l’attente de la régularisation totale de la vie publique « avec intelligence ». « Nous n’en avons plus pour longtemps ». Le préfet du département de Man, Amani Yao Michel, a appuyé cette demande en invitant notamment directeurs et chefs de service à patienter encore un peu avant de retrouver les locaux et la plénitude de leurs attributions. Au sujet des maisons des particuliers toujours occupées par des éléments se réclamant des ex-Forces nouvelles, Bamba Sinima a rappelé que le secrétaire général, Soro Guillaume, a décidé depuis plus de deux ans que « toutes les maisons privées occupées doivent être libérées au profit de leurs propriétaires ». Il a réitéré cet appel et souhaité que les intéressés se mettent en rapport avec les occupants de leurs biens immobiliers ou leur hiérarchie. Au nom des populations, le 4e adjoint au maire de Man, Gueu Sahi Pascal, a publiquement félicité les ex-Forces nouvelles pour la sécurisation réussie de la ville de Man et demandé à tous de s’inscrire dans la « logique irréversible de changement porté par le président Alassane Ouattara ».
JEAN MARC SAHI
Bamba Sinima joue contre Guillaume Soro
Les habitudes ont parfois la peau dure et bien souvent ce qui fait plus de mal à nos Etats africains en quête de démocratie et de développement est le grand écart entre les discours et les faits de nos autorités.
M. Bamba Sinima est un officier supérieur de l’ex-rébellion qui vient d’être élevé en grade dans le cadre de la nouvelle armée unifiée. Logiquement, il ne devrait agir que dans le cadre de celle-ci et pour la République de Côte d’Ivoire. Mais au détour d’un séjour dans la capitale des 18 Montagnes et aussi surprenant que cela puisse paraitre, celui qui continue de se présenter comme le directeur de cabinet du secrétaire général des Forces nouvelles demande aux populations des zones CNO et particulièrement de Man de continuer à verser des taxes à la régie mise en place par l’ex-rébellion.
Doit-on en déduire que le pays n’est pas unifié après la mise en place de la nouvelle armée et que les populations ivoiriennes sont toujours sujettes à des régimes de contribution spécifique d’une zone à une autre, à des taxes parallèles ? Ce discours ne prend-il pas totalement à contre-pied la politique du gouvernement de M. Guillaume Soro ? Qu’est-ce qui retarde aujourd’hui encore le redéploiement des ex-FDS dans les zones du nord ? Pourquoi ne pas demander à des éléments FRCI de retourner assurer la sécurité au nord au lieu de recourir à des jeunes non pris en compte par le budget national pour faire ce travail ? Et pour payer ces jeunes, ce sont les populations qui doivent mettre la main à la poche. Et puis, enfin depuis quand en Côte d’Ivoire, pour voyager d’une ville à une autre des automobilistes doivent payer des taxes ? N’est-ce pas l’institutionnalisation du racket dont on dénonce tant les effets ? Il faut arrêter ça !
Akwaba Saint Clair
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