CHEICKNA D. Salifou – Fratenité Matin
« Nous serons rattrapés chacun par ce que nous disons et écrivons », a prévenu Zio Moussa, président de l’Observatoire pour la liberté de la presse, l’éthique et la déontologie (Olped) le mercredi 24 août, à Abidjan, à l’occasion d’un séminaire de formation des journalistes ivoiriens organisé par l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire et le Comité international de la croix rouge (CICR)
Abordant, le « rôle des médias en période de conflit armé », il s’est penché sur la question de l’influence des médias à travers quelques exemples dont celui du Rwanda. Aux journalistes, il a dit : « Le génocide Rwandais nous interpelle.» Et d’attirer leur attention sur la re sponsabilité qui est la leur dans la crise postélectorale qui a fait officiellement 3000 morts.
« Les médias ivoiriens sont taxés de haine (…) Ils ont leur part de responsabilité dans la crise et doivent l’assumer », a déclaré le président de l’Olped. Situant l’état d’esprit de certains journalistes, il a révélé : « J’ai entendu des confrères dans une boite où j’ai travaillé pendant 30 ans dire : il nous faut une bonne petite guerre. »
Poursuivant, il a déploré qu’après les bonnes intentions relatives au respect de l’éthique et de la déontologie, les journalistes une fois dans leurs différentes rédactions deviennent des « militants têtes plates.» Selon lui, les instances de régulation, Conseil national de la presse, Conseil national de la communication audiovisuel (Cnca) devenu la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca) et d’auto-régulation, Olped, ont fait ce qu’il faut pour prévenir. Hélas, « nous avons promis et signé des textes que nous avons oubliés», a-t-il déploré.
Avant de leur demander d’être à la hauteur des textes – code d’éthique et de déontologie, plateforme avec la Commission électorale indépendante (Cei) – signés.
Par ailleurs, il a noté que la loi de 2004 sur la presse qui met fin à la suppression des peines de privation a créé chez des journalistes un sentiment d’impunité.
Au regard de la grille de lecture de l’Observatoire qui est passé de 6 à 21, il reconnaît qu’une grande partie des journalistes ivoiriens ont choisi de ne pas respecter l’éthique et la déontologie. Mais de courir après les honneurs. « C’est pourquoi les hommes politiques nous détestent », a-t-il soutenu.
Avec la verve qu’on lui connaît, il dira : « Le confort digestif a remplacé l’éthique et la déontologie. Moi, j’ai fait le vœu d’être pauvre. Mon confort digestif m’importe peu ».
Pour terminer, il a annoncé le retour des communiqués de l’Olped suspendus pour protéger les journalistes et surtout pour ne pas les livrer à la vindicte populaire. Et cela, vu l’interprétation que des lecteurs se faisaient de ces communiqués
CHEICKNA D. Salif
salifou.dabou@fratmat.info
Fratenité Matin
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