Recomposition du bureau de la CEI: Youssouf Bakayoko répond au FPI: « Rien ne va changer » !

L’expression

Une réunion s’est tenue hier, au siège de la commission électorale indépendante (Cei) entre le bureau de cette institution et les partenaires internationaux qui interviennent dans le processus. Cette réunion a permis de découvrir les dessous du chantage que le Fpi fait sur la recomposition de la commission centrale de la CeiL’expression

Depuis quelques, le Fpi réclame à cor à cris la recomposition de la Commission centrale de la Cei. Dans une récente sortie dans les médias, le président par intérim du parti fondé par Laurent Gbagbo, Sylvain Miaka Oureto a indiqué que la satisfaction de cette exigence est une condition sine qua non pour la participation du Fpi aux législatives. Les frontistes réclament une recomposition paritaire à raison de 15 membres pour le Rhpd et 15 pour la Lmp avec un représentant du président de la République. Ce qui revient à un total de 31 commissaires. Mais à la vérité, c’est un chantage honteux que cette formation fait au président Youssouf Bakayoko et aux autorités du pays. Conscients de la bérézina qui s’annonce pour eux aux prochaines élections législatives, le Fpi passe par des subterfuges pour ne pas participer à ces élections pour éviter la honte. Intervenant sur les ondes de la radio Onuci Fm, Augustin Guéhoun, secrétaire national à la communication du Fpi a exigé purement simplement la dissolution de la commission centrale actuelle après l’avoir accepté pour l’organisation du scrutin présidentiel, la plus importante consultation électorale en Côte d’Ivoire. « On a l’impression que les gens veulent tout faire sans nous. Dès lors que la guerre est terminée, le Mpci et le Mpigo n’existent plus de fait. Pourquoi alors continuer à leur concéder des sièges ?», s’est interrogé Augustin Gehoun oubliant du coup que la guerre dont il parle a pris fin bien avant l’organisation du premier tour de l’élection présidentielle. A cette époque, le Fpi et son candidat Laurent Gbagbo qui avaient parcouru le pays du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest en passant par le Centre pour annoncer sur tous les toits la fin de la guerre n’avaient pas jugé utile de reformater la Cei. D’où vient-il que cette exigence, du reste, farfelue, revienne au goût du jour après l’organisation de la présidentielle? C’est ce qu’on appelle une fuite en avant. Mais au cours de la rencontre qu’il a eue hier, avec les différents partenaires qui interviennent dans le processus, le président Bakayoko a été très claire : Pas question pour lui de céder aux chants des sirènes du Fpi. « En raison des changements politiques intervenus, nous avons adressé aux institutions, administrations et partis politiques représentés à la Cei, une correspondance à l’effet de les inviter à confirmer ou infirmer leurs représentants à la Commission centrale de notre Institution. C’est sur la base des réponses obtenues que nous avons soumis au Président de la République un projet de décret aux fins de nomination des quatorze nouvelles personnalités désignées par leurs mandants. Le décret a été signé le 10 août, et les personnalités nommées sont sur le point de prêter serment le 29 août prochain devant le Conseil Constitutionnel. C’est d’ailleurs le lieu de rappeler que la composition de la Commission électorale indépendante est restée conforme à la lettre et l’esprit de l’Accord de Prétoria. Toutes les sensibilités politiques y demeurent tant dans les organes délibérants que dans les organes exécutifs. Nous allons donc pouvoir poursuivre notre tâche avec l’ensemble des commissaires », tranché le président de la Cei, détruisant du coup la thèse de correspondance non reçue avancée par les dirigeants actuels du Fpi.

Mauvaise foi et diversion

Au surplus, cet argument semble être une fourberie de trop. Comment se fait-il que toutes les autres institutions et partis politiques ont reçu ce courrier et le Fpi soit le seul à ne l’avoir pas reçu ? C’est d’ailleurs sur la base de cette correspondance que le Pit a remplacé ses deux représentants que sont Mohamed Charles et Gouanou Goué Séraphin. La présidence de la République en a fait autant en nommant Jean Baptiste Gomis comme son représentant au sein de cette institution. Idem pour le ministère de l’Intérieur qui a remplacé le truculent Damanan Pickass par Bamba Cheick Daniel. Les mouvements de l’ex-rébellion dont parlent Gehoun Augustin ont aussi remplacé certains de leurs éléments que sont Coulibaly N’Fougo Issouf qui a été nommé ambassadeur en Guinée, Coulibaly Gneneman qui est rentré au gouvernement et Sess Soukou Mohamed, alias Ben Souk qui a annoncé sa candidature à la députation de Dabou. Le Rdr, pour sa part, a rappelé le vice-président Amadou Soumahoro dont le remplaçant doit rejoindre Diarrassouba Soumalaye. De tous les signataires de l’Accord de Pretoria, seul le Pdci a conservé ses deux représentants que sont le président Youssouf Bakayoko et Mme Lynda Dadié Sangaret. Au total, toutes les institutions, partis politiques et ministères techniques qui siègent à la Cei ont reçu le courrier de la Cei. Selon nos investigations, c’est seulement le Fpi et l’Assemblée nationale qui n’ont pas répondu au courrier de Youssouf Bakayoko. Mais fait curieux, le représentant nommé par le Fpi à la Cei, Bayoro Dagrou Salomon qui est le secrétaire permanent adjoint de cette institution a assisté en personne, hier, à la réunion qui a eu lieu dans les locaux de la Cei. Au total, les revendications de l’ancien parti au pouvoir puent la mauvaise foi et la diversion. En 2000, l’actuel parti au pouvoir a décidé en toute responsabilité de boycotter les législatives après le rejet d’une seule candidature, celle de son président. Le Rdr a payé rubis sur ongle sa non participation à cette élection et en a tiré toutes les conséquences. Aujourd’hui, la situation s’est renversée et le Fpi doit assumer ses choix au lieu de se cacher derrière des arguments qui ne tiennent pas la route. Miaka Oureto et Augustin Gehoun doivent se rendre à l’évidence que comme l’enseignent les juristes, nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Le Fpi a signé un accord, a même joué la première mi-temps du match et demande une modification des règlent du jeu. Un accord est un accord. Soit le Fpi continue le jeu ou il signe forfait pendant qu’il est encore temps. La Côte d’Ivoire veut se relever très vite, elle n’a donc plus besoin perdre inutilement du temps sur des sujets qui n’en valent pas la peine.

Kra Bernard

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