C’est la fin de l’affaire DSK, du moins de son volet pénal. Le juge américain Michael Obus a officialisé, mardi 23 août, l’abandon des poursuites contre Dominique Strauss-Kahn pour crimes sexuels, accédant à la demande du procureur, qui avait recommandé la fin du processus judiciaire. L’audience, très attendue, a duré une quinzaine de minutes. Devant le juge, le bureau du procureur a réitéré les raisons qui l’ont poussé à abandonner les poursuites, à savoir « trois versions contradictoires » de ce qui s’est passé après sa rencontre avec Dominique Strauss-Kahn.
Pendant l’audience, Kenneth Thompson, avocat de Mme Diallo, a fait appel de la décision du juge de refuser la nomination d’un procureur spécial en remplacement de Cyrus Vance Jr. Cet appel a empêché M. Strauss-Kahn de récupérer immédiatement son passeport, mais la Cour d’appel de New York, qui disposait de 30 jours pour examiner la requête, l’a rejeté. Cette dernière étape judiciaire terminée, Dominique Strauss-Kahn peut donc récupérer son passeport et quitter les Etats-Unis s’il le souhaite.
« CAUCHEMAR »
A sa sortie du tribunal, M. Strauss-Kahn n’a fait aucune déclaration devant la presse. Rattrapé par les journalistes devant son domicile, il a remercié « tous ceux qui l’ont soutenu » et a souligné qu’il a « encore quelques petites chose à faire avant de partir ». « C’est la fin d’une épreuve terrible et injuste (…) je m’exprimerai plus longuement quand je serai de retour en France », a-t-il ajouté.
Peu de temps avant cette intervention, ses services avaient diffusé un communiqué similaire. L’ancien directeur général du FMI évoquait « un cauchemar pour [lui] et [sa] famille ». « Je veux remercier tous les amis en France et aux Etats-Unis qui ont cru en mon innocence et les milliers de gens qui m’ont fait connaître leur soutien personnellement et par écrit (…) Je suis profondément reconnaissant à ma femme et à ma famille qui ont traversé cette épreuve avec moi », pouvait-on lire.
La bataille judiciaire devrait tout de même continuer sur le volet civil. Les avocats de Mme Diallo ont lancé au début du mois une procédure civile devant un tribunal du Bronx, quartier populaire de New York, pour obtenir des dommages et intérêts après l’agression « violente et sadique » de leur cliente. Au pénal, la culpabilité doit en effet être établie au-delà de tout doute raisonnable. Au civil, en revanche, la personne se disant victime d’une agression sexuelle doit simplement apporter plus d’éléments en sa faveur que la défense, ce qui s’appelle « prépondérance de preuves ».
De plus, les avocats ont confirmé avoir déposé plainte pour subornation de témoin en France contre un adjoint du maire de Sarcelles, François Pupponi. Cette plainte concernerait une jeune femme de Sarcelles, ville dont DSK a été maire, dont le témoignage « abondait pleinement » dans le sens de celui de Nafissatou Diallo. Après avoir été entendu par un avocat américain, « un proche de cette femme a été contacté par un adjoint du maire de Sarcelles » qui lui aurait demandé « combien fallait-il pour qu’elle se taise ».
LEMONDE.FR
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