Le 31 août prochain, le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Young-Jin Choï quittera définitivement ce pays après 4 ans de service. En particulier, après avoir géré le processus électoral et surtout la crise qui a suivi le scrutin du 28 novembre 2010. Avant de retourner à New York, il est venu, hier 18 août à Ouaga pour dire merci et ses adieux à un autre cogestionnaire de cette crise : le Facilitateur Blaise Compaoré.
Difficile pour Laurent Gbagbo et les siens d’oublier ce 3 décembre 2010 où ce « démon » de Choï a certifié les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI), au détriment de ceux du Conseil constitutionnel.
ADO aura aussi l’image de cet homme gravé dans sa mémoire pour longtemps, car il aurait suffi que Choï dise autre chose, ce jour-là, pour qu’il ne s’asseye plus jamais sur le fauteuil présidentiel. Dans la vie, il suffit souvent de si peu de choses…
S’agissant de la situation en Côte d’Ivoire, l’illustre personnalité du pays du matin calme a laissé entendre que : « Comme vous le savez la crise postélectorale est terminée… On avait des doutes, mais maintenant l’ordre est restauré, un nouveau chapitre s’ouvre avec beaucoup de promesses… tout cela grâce au Facilitateur Blaise Compaoré, sans sa clairvoyance à l’égard de la Côte d’Ivoire, on n’en serait pas là… Depuis 2000, cela fait 10 ans qu’il travaille pour la Côte d’Ivoire et même pour la sous-région… nous venons le remercier pour tous ses efforts ».
L’encore patron de l’ONUCI félicitera au passage le ministre Djibril Bassolet et le représentant du Facilitateur en Côte d’Ivoire, Boureima Badini.
Selon toujours l’intraitable Choï, un nouveau chapitre s’est ouvert au pays d’Houphouët, lequel chapitre se décline en 4 chantiers :
la restauration de l’ordre et de la stabilité ;
la réconciliation entre Ivoiriens ;
les législatives ;
la relance économique.
Optimiste, l’émissaire onusien en Côte d’Ivoire, lâchera aussi que « toutes ces 4 tâches marchent dans la bonne direction sous le leadership du président Alassane Dramane Ouattara ». Du reste, sur le président ivoirien, Choï ne tarit pas d’éloges.
La normalité est revenue au pays sauf quelques « éléments de déstabilisation dans l’Ouest », une situation qui sera réglée, foi de Choï, en collaboration avec le gouvernement libérien, avec lequel travaillent ADO et Soro.
Interrogé sur les chances de réussite d’ADO, on a senti encore affleurer le Choï du 3 décembre 2010 qui affirmera : »Non seulement le président Ouattara pourra tenir, car les forces de M. Gbagbo ont disparu… à cause de son insistance à s’accrocher au pouvoir et à utiliser les militaires, Gbagbo a perdu le cœur des Ivoiriens.
Le président Ouattara tiendra, mais il pourra même être un grand leader pour la Côte d’Ivoire ».
ADophile, Choï ? Peut-être ! Mais incontestablement sur cette crise, il a joué le rôle (trop ?) à lui assigné par Ban Ki-moon.
Par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
L’Observateur Palga
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