Retour des militaires exilés: Ça se mélange

Le Capitaine de Vaisseau-major (Colonel major) Konan Boniface est-il inculpé oui ou non ? En tout cas, une controverse au sommet de la hiérarchie militaire entoure cette question. En effet, le Commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire d`Abidjan Ange Bernard Kessi Kouamé, au cours de la présentation des résultats de ses enquêtes sur les événements postélectoraux, a fait une révélation de taille. Selon lui, le Capitaine de Vaisseau-major Konan Boniface, ancien commandant du théâtre des opérations (Comthéâtre), sous des ex Fds qui est rentré le vendredi 29 juillet 2011 de son exil au Ghana, est inculpé. De même que Vagba Faussignaux (ancien commandant de la Marine),

Capitaine Jean Noël Abéhi (ancien commandant de l`Escadron blindé de la gendarmerie nationale) et autres. « Le Colonel-major Konan Boniface et les autres officiers ont été inculpés avant leur retour en Côte d`Ivoire«  a-t-il déclaré au cours de sa conférence de presse le 11 août 2011, au Tribunal militaire au Plateau. Il précisera que « le procureur reçoit directement ses ordres du ministre de la défense. Si on me demande de ne pas arrêter quelqu`un, je répercute cette consigne au juge d`instruction, qui, lui, est libre de la respecter ou pas. Ces militaires qui sont rentrés ont consenti à se faire entendre devant le Tribunal militaire qui est leur Institution ». Le commissaire du gouvernement avait indiqué que le colonel major Konan Boniface avait accepté de se faire entendre devant le juge d`instruction au Tribunal. Il a ajouté que « la semaine prochaine, il répondra à la convocation du juge d`instruction« .
Le même jour, un autre son de cloche se fera entendre. Le ministre délégué à la défense Paul Koffi Koffi qui est l`un des artisans du retour des militaires exilés en Côte d`Ivoire a réagi. «  Aucun militaire venu du Ghana n`a été inculpé. Aucun. Cela est une démarche régulière. Quand un militaire s`absente du pays pour un certain temps, à son retour, il fait une déposition pour information. C`est une démarche normale. Encore que pour nos frères venus du Ghana, obligation ne leur a pas été faite d`observer cette démarche. Ils étaient libres de faire ou de ne pas faire de déposition. Mais ils l`ont fait tout de même. En dehors de cela, plus rien ne leur a été demandé et personne n`est inculpée. J`insiste la dessus. (…) Ça ne peut-être une erreur (Cf. Fraternité Matin du 13 août 2011) », a-t-il précisé. Que se passe-t-il entre le Tribunal militaire et le ministère de la Défense pour laisser surgir de telles positions contradictoires ? Que cache-t-on aux Ivoiriens concernant ce processus de retour des exilés ? Tout se complique désormais pour ceux qui sont encore en exil. Cette confusion sème le trouble au sein des militaires exilés qui voulaient certainement rentrer après Konan Boniface et les autres avait pourtant rassuré au cours de sa rencontre avec les journalistes, qu`il ne travaillait guère sous l`influence du politique :« Nous n`avons aucune pression du politique. Le président de la République et le Premier ministre n`ont jamais appelé pour donner des consignes« . Cette confusion autour de l`affaire Konan Boniface donne à réfléchir. Rappelons que le président de la République Alassane Ouattara avait demandé aux militaires exilés de rentrer en Côte d`Ivoire avant fin juillet 2011, sous peine de se voir radiés de l`effectif de l`armée.

K.A.Parfait

Soir Info

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