Le discours du Président Alassane Ouattara a adressé á la nation á la Veille du 51eme anniversaire de ľ indépendance de notre pays a fait ľ objet d’observations, de scralutations et de commentaires divers, de l’intérieur, ainsi que de l’extérieur de la Côte d’ Ivoire.
Ce grand intérêt est incontestablement dicté et suscité par la volonté de comprendre :
1.Après un long conflit électoral, violent et barbare, où va la Côte d’ Ivoire?
Peut-elle, ou a- t-elle encore les moyens et les ressources, d’emprunter le chemin de
la sagesse, de la réconciliation, et de l’apaisement ?
2.L’Homme installé à l’exécutif, après avoir fait évincer le Président Laurent GBAGBO, 5 mois après:
-Que dit-il?
-Que fait-il?
-Que propose t-il?
-Fait-il ce qu’il dit?
-Dit-il ce qu’il fait?
Chacun y a certainement découvert de la matière pour édifier, fortifier ou contrarier son opinion.
S’agissant, par exemple, de la réconciliation, qui apparait de tout temps comme un des socles de base d’une nation, celle-ci étant définie par Renan Comme « une Commune Volonté de Vivre ensemble » d’un groupe de populations, on peut à priori, se féliciter de la main tendue que le Président Alassane Ouattara se propose de tendre aux exilés et aux cadres L M P ayant cherché refuges dans les pays limitrophes notamment au Ghana, suite aux persécutions et tortures vécues en Avril 2011.
En effet, cette main, si elle est effectivement tendue, sans arrières pensées, et si elle n’est destinée á jeter de la poudre aux yeux des Occidentaux et de leur presse, pour uniquement les éblouir, peut se révéler annonciatrice d’un début d’apaisement.
Certes le Président Alassane Ouattara a fait la promesse que son gouvernement entreprendra ce qui est nécessaire pour la sécurité des exilés de retour.
Mais le meilleur gage de sécurité qu’ il puisse offrir aux exilés, et les motiver á rentrer au bercail, c’est incontestablement la libération de tous ceux qui croupissent actuellement dans les geôles disséminées sur toute l’étendue septentrionale de la Côte d’Ivoire.
Concernant ces cas-ci, l’inculpation de 12 nouvelles personnalités, dont le Président Affi N’guessan du F P I, intervenue peu après la déclaration d’Alassane Ouattara, jette une ombre opaque sur la sincérité de ce bras tendu qui risque d’apparaître plutôt comme une main qui étrangle.
Cependant, ainsi que l’a déclaré le Président Laurent Gbagbo dans son adresse aux Ivoiriens le 5 août dernier, “ il faut libérer tous les prisonniers politiques”. Ceux- là qui, dit-il, “on tout perdu et vivent dans le dénuement total pour n’avoir rempli que leurs devoirs”. C´est en élargissant ses reclus qui doivent naturellement, entrer en possession de leurs biens confisqués ou gelés, vaquer librement, à leurs activités citoyennes et politiques, pleines et entières, et en prenant des initiatives pour l’avènement d´un cadre sécuritaire et sécurisé, à l’abri des exactions politico-militaro judiciaires sans fondements, que les nouveaux dirigeants pourront convaincre les exiles à regagner, sans hésitation aucune, la mère patrie.
Parce qu’ainsi que nous le savons tous, les exilés, en l’état et dans l’environnement
actuels de la Côte d’ Ivoire, sont des morts ou des prisonniers en sursis. Ils n’ont eu leur vie sauve, et leur liberté que grâce à un peu plus de chance ponctuée d’aventures douloureuses et indicibles, ainsi que l’hospitalité des pays voisins dont le Libéria, le Togo, le Benin, le Mali et surtout le Ghana. C’est l’occasion, surtout, de remercier les autorités Ghanéennes et toutes celles qui ont accueilli très fraternellement des centaines de milliers de citoyens ivoiriens exilés sur leur territoire.
C’est une première dans l’histoire de la Côte d’ Ivoire de voir une si importante frange de la population se refugier à l’extérieur pour cause de violence. Cependant tous, autant qu’ils sont, ont la ferme volonté, et le désir de retourner au bercail, pour participer à la construction de leur pays, en se mobilisant autour de notre constitution pour l’avènement d’une nation réconciliée, solidaire, pacifique, prospère, libre ou chacun s’occupe quotidiennement et paisiblement des activités citoyennes et politiques de son choix, sans entraves et sans pressions.
Telles sont les démarches, et seulement ces démarches, qui doivent constituer aujourd’hui, l’intérêt focal:
– des populations ivoiriennes,
– des hommes et des femmes en charge de l’exécutif,
– du devenir de la nation Ivoirienne elle même.
Le retour à la paix, accéder à la réconciliation doivent être une volonté partagée par
tous les ivoiriens, toute fois l’initiative, la bonne initiative, en revient aux gouvernants.
Ouattara Gnonzié
Ministre de la communication dans le gouvernement sortant du Président GBAGBO,
Secrétaire Général du RPP en exil au Ghana,
Membre de L M P
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