A peine une enquête a-t-elle été ouverte par la police pour déterminer les circonstances et les causes exactes de l’accident meurtrier du vendredi 5 aout dernier, qui a endeuillé la Côte d’Ivoire, que le quotidien proche du nouveau pouvoir «Le Patriote» pointe un doigt accusateur vers la Sotra et l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo.
« Un bus de la ligne 19 de la Sotra dans la lagune, hier. 37 morts dans la tragédie, chauffeurs inexpérimentés, bus défaillants importés par Gbagbo, pompiers démunis…ce qui peut expliquer le drame ».
Voilà le titre servi aux Ivoiriens en pleurs, le samedi 6 aout dernier, par « Le Patriote », quotidien proche du nouveau pouvoir. Et curieusement, à l’intérieur du journal, pas de textes sur les chauffeurs inexpérimentés de la Sotra, encore moins sur les «bus défaillants importés par Gbagbo».
Si l’organe officiel du RDR avait seulement mis en relief, preuves à l’appui, l’inexpérience de certains machinistes, l’insuffisance de bus et la défaillance de quelques uns d’entre eux, de même que le manque d’équipement des pompiers militaires, on l’aurait peut-être compris et on n’aurait rien eu à redire.
Depuis janvier 1989, la Sotra n’avait pas encore enregistré un accident de bus aussi sanglant. Si c’est maintenant que cela se produit, Le Patriote devrait s’interroger sur les méthodes de gestion des nouveaux dirigeants du pays et de ceux qu’ils ont nommés à la tête de la société plutôt que d’accuser Laurent Gbagbo. En plus, « Le Patriote » sait, mieux que quiconque, qui a anéanti. Et puis, c’est quand même sous le régime Ouattara que pour la première fois, cinq bus de la Sotra ont été volés et retrouvés à la casse déjà démontés. Les auteurs de ce vol historique n’ont jamais été inquiétés puisque les nouvelles autorités les connaissent.
Le Patriote sait-il ce que d’autres disent à propos de cet accident. On entend aussi parler de sacrifice rituel, de pratiques franc-maçonnes etc. Mais ce serait vraiment ne pas s’associer à la douleur des familles endeuillées que d’entrer dans des polémiques politiciennes qui ne contribuent pas à atténuer le drame des dizaines de familles.
Il y a des gens qui ont acquis le pouvoir au prix du sacrifice de milliers de vies. Qu’ils le gèrent donc. Et qu’ils laissent Gbagbo là où il est.
Sam K.D
Notre Voie
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Accident de Bus sur le pont Houphouët-Boigny, Le bilan s`alourdit : des corps encore repêchés , Des corps non encore retrouvés
Soir Info
Au lendemain du drame causé par l’autobus de la Sotra de la ligne 19 (Vridi-Adjamé) immatriculé 7006 EU 01 qui a occasionné officiellement 37 morts, les autorités ivoiriennes et les responsables de ladite société ont continué le décompte macabre. A 12h53mn, le lundi 8 août 2011, le corbillard immatriculé 6482 FH 01 fait son entrée avec six (6) dépouilles qui font partie de l’accident mais entrainés par le courant d’eau le jour du drame. Visages ensanglantés, le corps blanchis, les dépouilles ont été en partie identifiées par les nombreux parents qui ont pris d’assaut ladite morgue. Aux environs de 14h10mn, le fourgon immatriculé 8637 EJ 01, à son tour dépose deux autres corps qui avaient été conservés le matin au Chu de Treichville. Les parents se précipitent et reconnaissent Silimane Mahamad et Djoman Adjé Nestor. C’est la consternation. Une heure vingt minutes plus tard (à 15h 30mn), le premier corbillard revient avec le corps d’Ekissi Mathurin Ahipo. Selon les morguiers, les plongeurs jusqu’à 17 h étaient aux prises avec un autre corps qui a été repéré mais dont la prise est délicate, eu égard au courant d’eau qui l’entraine dans quasiment tous les sens. Ces découvertes macabres alourdissent le bilan qui passe officiellement de 37 à 47 corps. Mais cela ne suffira pas pour savoir le nombre exact de passagers ayant pris place ce vendredi, à bord du bus de la mort. Car à notre présence, les parents de Koné Mamadou, Koffi Kouassi Paul (infirmier), Degbey Mahoulawe Damien, Gbato Zadi, Koffi Madeleine et Toulo Mathurin étaient sur place et soutenaient que ces derniers ont effectivement emprunté le fameux bus. Toutefois, ils ont fait enregistrer les noms du supposé disparu en laissant également leur contact à la cellule mise en place qui a reçu les familles des défunts le samedi matin. Munies de la liste des premières victimes, les responsables de la morgue du Chu de Yopougon reçoivent calmement les parents, après vérification des identités, leur indiquent si oui ou non, celui ou celle recherché (e) fait partie des victimes. C’est le cas du géniteur et de l’épouse du militaire Marin-commando, Sery Bito Alexis qui se sont présentés à 15h00mn, le samedi 6 août. Effondrés et en pleurs, ils ont été informés que l’ex-élément des Forces de l’ordre n’a pas survécu au drame et qu’il est actuellement conservé dans un casier de la morgue. La cellule de crise de la Sotra qui a mis également en place un numéro vert (8.000.000) était assisté par un détachement de la Police nationale qui est arrivé sur les lieux à bord d’un cargo immatriculé D 48 074 qui veille à toute éventualité.
M’BRA Konan
Liste des victimes retrouvées, hier lundi
Ouédraogo Souleymane
Tiéné Daouda
Nadi Bi Koulé Faustin
Silimane Mahamad
Djoman Adjé Nestor
Ekissi Ahipo Mathurin
Trois corps non identifiés
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