Salut ô terre recolonisée !
Tes fils indignes ô chère Côte D´Ivoire
Aveuglés par l´avidité étourdissante du pouvoir,
Ont porté le glaive au sein de la mère patrie.
En ce cinquantenaire de ta factice indépendance,
Ils ont fait de toi un pays recolonisé.
Salut ô terre recolonisée !
Ils se sont alliés à tes fils adoptifs ingrats.
Remplis de concupiscence et de rage enivrante,
Abusant de ta traditionnelle hospitalité séculaire,
Pour commettre des atrocités inimaginables.
Et bafouer ainsi ta dignité, ô terre d´ébène.
Salut ô terre recolonisée !
En conspiration avec le néo-colonisateur
Avide de tes richesses végétales et minières,
Ils ont tramé la déchéance de tes régions.
Et ont vendu la peau de l´éléphant d´Afrique
Avant de l´avoir au bout des canons impérialistes.
Salut ô terre recolonisée !
Les guenilleux ont envahi tes terres verdoyantes.
Et ont surpris tes enfants en plein sommeil
Les ont pillés et dépouillés de leurs biens.
Ils ont violé les jeunes filles et leurs mères
Et ont mis le feu à la case du vieillard.
Salut ô terre recolonisée !
Ils ont égorgés hommes, femmes et enfants,
A la lisière de la savane arborée,
Au fin fond de la forêt tropicale,
Dans les rues de tes villes pétrifiées
Par l´horreur d´un cauchemar sans fin.
Salut ô terre recolonisée !
Ils ont souillé et dérobé les attributs royaux au centre.
Ils ont dévasté le teck et confisqué le coton au nord.
Ils ont envahi et imbibé de sang les terres fertiles de l´ouest.
Tels des criquets voraces avides du cacao du centre-ouest,
Ils ont ravagé le café et le cacao de l´est, liquidés à vil prix.
Salut ô terre recolonisée !
Cachés dans les chars onusiens, les voici au sud !
Armés et précédés par la Licorne au flanc de l´éléphant,
Ils ont instauré le chaos dans les villes et les hameaux.
Les leucodermes ayant désarmé les policiers et les gendarmes,
Pour confier la sécurité aux bandits des grands chemins.
Salut ô terre recolonisée !
Dans ce monde à l´envers des valeurs bafouées,
Les cris de tes enfants nuit et jour massacrés
Sont étouffés par leurs ricanements insensibles
Puis recouverts par le sarcasme de leurs médias
En ce vingt et unième siècle de la globalisation.
Salut ô terre recolonisée !
Et pourtant, elle est proche l´aube de ta dignité à relever
Par tes dignes fils vaillants aux murmures étouffés.
Afin que la flamme de leur liberté reconquise
Resplendisse dans l´Afrique toute entière.
Alors retentira le Salut à la Terre d´Espérance.
Apollinaire SÉRY
serylago@yahoo.de
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