Bouaké, 6 août (AIP) – A la veille du 51ème anniversaire de l’Indépendance de la Côte d’Ivoire, les populations de la Vallée du Bandama bien qu’impatientes de vivre ce moment n’affichent pas la ferveur des grands moments, a constaté l’AIP.
Ce manque d’enthousiasme des populations à la célébration de la fête nationale est dû à la cherté de la vie et à la pauvreté grandissante dans le pays, expliquent certains nostalgiques rencontrés vendredi et samedi à Bouaké.
« Avant, la vie était moins chère et personne presque n’avait de réel soucis et tout le monde pouvait s’acheter de quoi s’habiller et se nourrir, et donc célébrer et participer avec joie aux festivités de la fête de l’Indépendance de la Côte d’Ivoire », a fait savoir dame Maoua, la cinquantaine, fille d’un ancien combattant.
Elle a souhaité que les nouvelles autorités penchent surtout sur le problème de la cherté de la vie pour éviter qu’à la longue, la situation de pauvreté ne constitue un obstacle à la participation massive des populations aux festivités de l’Indépendance et transforme « ce grand événement si cher à la Côte d’Ivoire en un simple jour férié et affaire des seules autorités ».
« A notre temps, il y avait déjà à la veille même de la fête de l’Indépendance, la ferveur dans nos villes et villages et l’ambiance partout dans les chefs-lieux de département où devrait se tenir le grand défilé (…) qui rassemblait toutes les communautés ethniques et même les étrangers sans distinction, avec nos mamans en complet pagnes en tenues traditionnelles », a poursuivi dame Maoua.
« Ah la fête de l’Indépendance, belle époque hein ! » s’exclame Siaka Bamba, conseiller pédagogique à la retraite qui se dit toujours admiratif et nostalgique de l’époque du « grand Houphouët-Boigny ». Il conte ses souvenirs des défilés militaires, de la gendarmerie des différents services et secteurs d’activité, y compris le monde agricole avec toutes ses productions.
« D’abord au niveau de l’administration tenue par la plupart par des Blancs, tout était bien organisé. Les drapeaux étaient visibles partout sur les toits des maisons et des immeubles et même des les plus petits hameaux. Chacun voulait montrer sa fierté d’appartenir à la Côte d’Ivoire, son indépendance et célébrer l’événement », fait savoir le conseiller à la retraite.
« Sous la guidée des préfets et sous-préfets, tout était fin prêt des jours avant dans nos villes et villages pour le défilé à la place publique ou pour la ville hôte où sont transportés gratuitement les participants pour la célébration officielle de la fête nationale », se rappelle M. Bamba, nostalgique.
Selon lui, les danses folkloriques de toutes les régions du pays venaient rivaliser d’ardeur. « Il y avait aussi des jeux, les courses à vélo, les courses à sac pour les enfants, la montée des mâts pour décrocher les cadeaux suspendus à un cerceau au sommet ou encore le jeu du canaris où les individus aux yeux bandés sont récompensés par le contenu du canaris suspendus qu’ils auront cassé », a énuméré le vieux Siaka
« Tous ces jeux vous paraissent certainement aujourd’hui archaïques, villageois. Mais je pense qu’on peut trouver des jeux adaptés à votre époque pour une concurrence saine et faire de vous des héros de votre village ou de votre circonscription comme ce fut pour les vainqueurs de notre époque », a suggéré Bamba. Siaka.
Il a fait remarquer que également que les fêtes tournante ont été bénéfiques pour la Côte d’Ivoire en ce qu’elles ont permis de doter les villes hôtes en infrastructures hôtelières, scolaires, sanitaires et touristiques et de bitumer la plupart des principales routes de la Côte d’Ivoire, sous Houphouët-Boigny.
« Vivre de telles festivités avec faste et magnificence en union dans la ferveur contraste avec les célébrations actuelles de l’Indépendance en Côte d’Ivoire », a déploré le doyen Bamba. En effet, cette année, à la veille de l’événement, Bouaké, la capitale du centre semble marquer le pas avec les rares drapeaux visibles seulement à quelques endroits malgré les appels du préfet, Konin Aka.
Le comité d’organisation des festivités du 7 août de Bouaké à pied d’œuvre depuis un mois pour peaufiner les derniers détails sur la grande voie bordant le stade de la paix de Bouaké, lieu de célébration de la fête de l’Indépendance, a déclaré à l’AIP vendredi le préfet de région de la Vallée du Bandama, Aka Konin.
L’administrateur dit placer « cette première célébration de la fête de l’Indépendance sous l’ère du président Ouattara, après près de dix ans de division et de conflit en Côte d’Ivoire » , sous le signe de la réconciliation et de la paix retrouvée.
(AIP)
nam/cmas
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