Crise postélectorale: De nouveaux mandats d’arrêt lancés

Crimes économiques, de sang, atteintes à la sûreté de l’Etat, assassinats et enlèvements du colonel Dosso Adama, de l’étudiant Habib Dodo et des quatre Français. Face aux journalistes qu’il a reçus dans son cabinet, hier, le parquet d’Abidjan-Plateau a annoncé des faits nouveaux dans certaines procédures judicaires nées de la crise postélectorale. Ainsi, de nouveaux mandats d’arrêt internationaux ont été lancés par l’Etat dans le cadre des infractions économiques contre les dirigeants du défunt régime. Adressés par la voie du garde des sceaux, ils sont destinés aux autorités judiciaires du Liban, d’Afrique du sud, des Usa, de l’Angola, des Emirats arabes Unis, et de la Chine. Ces mandats d’arrêts internationaux s’ajoutent à ceux déjà soumis aux pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de ceux du Canada, de la Suisse, du Brésil, d’Israël et de l’Italie. Comme les autres, ces mandats sont accompagnés de commissions rogatoires.

Objectif : identifier les biens meubles ou non des 405 personnes concernées, dont 17 personnes sont en détention préventive, les rendre disponibles et les geler. Fait nouveau aussi : depuis le 3 Août, un mandat d’arrêt national a été lancé contre Koné Mamadou plus connu sous le nom de Koné Malachie, cet homme de Dieu qui voit nuit et jour le retour de l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo comme pour se racheter de n’avoir pas prédit sa chute.

« Un sulfureux pasteur dont les prétendues prophéties jettent l’émoi dans la population », selon le procureur Koffi Simplice. Depuis le 3 Août également, une équipe des médecins légistes est à pied d’œuvre à Daoukro pour examiner les corps de six personnes tuées lors des affrontements. Des enquêteurs se rendront « incessamment » sur place, selon le parquet, pour entendre d’éventuels victimes, sachants ou mis en cause. Dans l’affaire de Habib Dodo, du nom de cet étudiant leader du mouvement jeunesse communiste de Côte d’Ivoire assassiné le 23 juin 2004 par des membres présumés de la Fédération estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), M. Koffi a annoncé qu’un « témoin majeur » a été auditionné.

Ce qui a permis « d’élucider les circonstances du crime » lors des investigations qui se poursuivent. Quant aux enquêtes sur les enlèvements suivis de séquestration puis d’assassinat du colonel ivoirien à la retraite Dosso Adama, du Français Ives Lambelin et de ses compagnons, elles n’ont pas connu de faits. Notons que dans le premier cas, 12 personnes sont écrouées préventivement. Notamment, un commissaire de police, six militaires de l’ex-garde républicaine, un élément des sapeurs pompiers et cinq miliciens.

Dans le second cas, deux mandats d’arrêt courent contre deux ex-gardes du palais, tandis que quatre de leurs compagnons sont en détention préventive

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Par Benoit HILI

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