Dossier Abidjan – Accident de bus, 35 corps formellement identifiés

Reuters / Luc Gnago

Côte d’Ivoire – Accident de bus, 35 corps formellement identifiés
afreekelection.com
Trente cinq corps ont été formellement identifiés sur les 37, suite à l’accident du bus survenu hier vendredi sur le Pont Félix Houphouët-Boigny. Ce matin neuf familles, certaines que des proches ont pris le bus hier, se plaignaient de ne pas retrouver leurs corps.

Une cellule de prise en charge psychologique a été mise en place ce matin par le Ministre de la Santé. Sur le terrain du drame, les recherches se poursuivent par les sapeurs pompiers.

Le bilan n’a pas évolué : 37 morts, 10 rescapés.

40 personnes tuées dans un accident d’autobus
Pana – Abidjan, Côte d’Ivoire – Une quarantaine de personnes sont mortes vendredi dans l’accident d’un autobus de la Société de transports abidjanais (SOTRA) qui s’est renversé dans la lagune Ebrié, selon un bilan officiel.

Un communiqué de la cellule de crise mise en place par le gouvernement ivoirien indique que 49 corps ont été repêchés dont 40 personnes décédées et 9 personnes blessées, évacuées dans les centres hospitaliers.

Le communiqué précise que des recherches sont en cours pour retrouver d’autres victimes.

L’accident de cet autobus assurant la liaison Vridi-Adjamé serait dû à une manœuvre pour éviter un véhicule en stationnement sur le pont Houphouët-Boigny.

Pour traduire sa compassion aux familles des victimes, le gouvernement a décrété trois jours de deuil national à compter de samedi.

Par ailleurs, le gouvernement a annoncé une enquête pour déterminer les causes de ce drame à la veille de la célébration du 51ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.

Djédjé Fabrice, le héros !
Le Mandat
Fabrice Djédjé est l’un des neufs rescapés de l’accident du bus de la Société de Transport Abidjanais (Sotra), qui s’est retrouvé, hier matin, dans la lagune Ebrié. Ce garçon a posé un acte de bravoure qui a permis de sauver des vies. Il s’est ouvert une issue pour sauter avant que le mastodonte ne chute et se retrouve au fond de la lagune. Par la grâce de Dieu, il a pu nager pour atteindre l’autre rive. Mais, épris de compassion, il a vaincu la peur. Il a ainsi rebroussé chemin et a pu sauver la vie de deux femmes. Il aurait pu sauver d’autres vies s’il n’avait pas été gagné par la fatigue. Il risquait de ne plus regagner la rive s’il récidivait. Les usagers témoins de cet acte l’ont salué à sa juste valeur. Le drame d’hier a été marqué par l’exploit de Djédjé Fabrice.

Sergent N’Cho Vincent Raymond de la plongée : «Ce n’était pas facile…»
Nord-Sud

Dans le feu de l’action, nous avons tendu le mirco à un plongeur, N’Cho Vincent Raymond. Entre deux plongées, il explique comment il vit ce vendredi noir.

Comment vivez-vous cette folle journée dans l’eau ?
La plongée n’est pas bonne parce qu’il y a assez de courants marins qui nous empêchent de travailler correctement pour repêcher les corps. Néanmoins, nous faisons ce que nous pouvons. Nous avons déjà remonté plusieurs corps.

Tous ces corps que vous remontez, n’est-ce pas dur ?
La plongée est un métier noble que nous faisons. Mais il faut avoir le courage et la volonté pour le faire, parce que ce n’est pas facile, avec tout ce que nous avons vu. Personnellement, j’ai aimé ce que j’ai fait aujourd’hui, mais je compatis pour les familles.

Vous n’avez pas peur?
Il y a longtemps que je n’ai plus peur quand je plonge. J’ai 15 ans de métier. Maintenant, c’est le courant d’eau que m’inquiète quand je plonge, il est féroce même le bon plongeur y passe.

Ce n’est pas votre première expérience, alors!
Le 21 novembre 2009, j’ai vécu cela. Un 4X4 était tombé par-dessus le pont. Seulement, contrairement à aujourd’hui, il y avait seulement un mort. Quand le Kenya Airway a fait son crash dans la mer, j’y étais également pour repêcher des corps.

En tant qu’Ivoirien, pensez-vous que ce drame aura une incidence sur le pays ?
Je ne le pense pas, c’est Dieu qui l’a voulu.

Deuil national / Vendredi noir à Abidjan L’Intelligent d’Abidjan

Un bus de la SOTRA déverse ses passagers dans la lagune

Les Ivoiriens ont été réveillés tôt le vendredi 5 août 2011, au matin, par une terrible nouvelle, à la veille de la célébration du 51ème anniversaire de la Côte d’Ivoire : un bus, de type TATA de la Société de transports abidjanais (SOTRA), n°2726 enregistré au dépôt 3 de Yopougon-Andokoi, a fini sa course dans la lagune Ebrié. Le bilan provisoire de cet accident fourni par les sapeurs-pompiers, est de 37 décès, dont les dépouilles ont été transférées au CHU de Yopougon, 9 personnesblessés ont été évacuées à la PISAM et un rescapé.

Reuters / Luc Gnago

C’est aux environs de 6 heures que l’accident s’est produit. Parti du quai de Vridi, selon un technicien de la Sotra avec 50 passagers, le bus 19, qui avait son bord des vendeuses de poissons, des élèves, des étudiants, des manœuvres et des fonctionnaires, a fait une plongée spectaculaire dans la lagune au niveau du pont Félix Houphouët-Boigny, 30 minutes après, suite à une crevaison de l’une des roues arrières gauches. Selon un agent, c’est le deuxième accident pareil que vit la SOTRA depuis sa création. Ayant perdu le contrôle du mastodonte sur le pont Félix Houphouët-Boigny, le chauffeur, M. Assemian n° matricule 12942, n’a pu éviter de percuter la voiture d’un particulier, de marque Toyota Yaris, immatriculée 7064 FH 01, conduite par Mme Sako Nabintou, médecin de son état, avant de finir sa folle course dans la lagune Ebrié. Informé de la situation, le Président de la République arrive sur les lieux, quelques instants après l’arrivée des sapeurs-pompiers. L’espace est rapidement bouclé et les secours commencent aussitôt. A 10h 51 mn, 21 corps ont pu être repêchés, à l’arrivée d’autres membres du gouvernement, notamment Adama Bictogo, ministre de l’Intégration africaine, le Pr N’dri Yoman, ministre de la Santé, Diakité Coty Souleymane, ministre de la Communication et Touré Gaoussou, ministre des Transports. « Selon nos statistiques, un bus assurant la ligne 19 peut contenir jusqu’à 150 personnes au moins, et pour le moment, le nombre de victimes qu’on a pu retrouver est peu », révèle un agent de la SOTRA. Les corps sans vie des passagers sont regroupés au sein de la gare lagunaire du Plateau avant leur évacuation à la morgue du CHU de Yopougon. Lors de la remontée des corps, un gendarme qui a reconnu son épouse parmi les victimes, a même failli se suicider, tandis que la logistique pour tirer l’autobus de l’eau se mettait en place. L’ONUCI et la force Licorne ont apporté leur soutien aux sapeurs-pompiers militaires et aux plongeurs de la Marine nationale, de la Gendarmerie nationale, de la Sotra et d’une société privée de sauveteurs, à travers la mise à disposition d’une grue et des zodiacs. 47 personnes ont pu être repêchées, dont 37 décédées (22 hommes et 15 femmes), 9 ont été évacuées à la PISAM et un rescapé. Les recherches se poursuivront pendant deux (2) jours, selon le ministère de la Communication. A 11h56 mn, la grue de 200T de la PETROCI, dotée d’une flèche de 68 m, se met en position sur le pont Houphouët-Boigny. L’attente devient longue et l’angoisse se lit sur tous les visages. A 13h43 mn, l’arrière de l’autobus remonte à la surface. L’émotion est vive. «Est-ce qu’il y a des corps à l’intérieur ?», se demandent certains, impatients. Malheureusement, c’est un bus complètement vide qui a été sorti des eaux. Au même moment, on apprenait trois autres accidents de bus au niveau de l’Indénié, de la Carena et de Cocody-CSP, non loin du CHU. Un véritable vendredi noir, pour les Ivoiriens qui viennent juste de sortir d’une guerre de quatre mois et qui a fait, selon les organisations de la société civile 3000 morts, plus d’un million de déplacés et de blessés.
Dosso Villard et Olivier Dion

Encadré
Condoléances du Président HKB au Président Alassane Ouattara et aux familles éplorées

Alors que nos compatriotes s’activent à préparer les festivités commémorant le 51ème anniversaire de l’indépendance de notre pays, nous venons d’apprendre avec stupéfaction qu’un autobus de la SOTRA s’est abîmé, ce jour, dans la lagune Ebrié, faisant de nombreuses victimes et endeuillant plusieurs familles ivoiriennes.
M. le Président de la République, connaissant votre amour pour notre peuple, je mesure la douleur que vous ressentez devant un tel drame et partage votre peine. J’adresse mes condoléances les plus attristées aux familles éplorées et me tiens en esprit auprès de chacune d’entre elles et leur exprime toute ma solidarité.

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