Le litige opposant les actionnaires d’une société de téléphonie mobile et qui divise un membre du gouvernement et le président de la Cour suprême, a fait réagir le gouvernement, par la voix de son porte-parole, Bruno Koné. Invité hier, jeudi 4 août à la tribune, les « matinales du gouvernement », du Centre d’information et de communication gouvernementale (Cicg) qui a eu lieu au Plateau, le ministre de la Poste et des Tic et porte-parole du gouvernement a livré sa position sur cette affaire. « La décision de la Cour suprême est celle qui prime. C’est celle qui aurait primé dans n’importe quel Etat de droit. Ce que je ferais, c’est de faire appliquer la décision de l’instance suprême de la justice c’est-à-dire celle de la Cour suprême », a dit Bruno Koné, qui a dit ne pas savoir les contours de cette guéguerre juridique opposant les partenaires de ladite entreprise de téléphonie mobile. Avant de se prêter à l’exercice, le porte-parole du gouvernement a souligné la délicatesse de sa mission de porte-parole. « C’est un rôle sensible, difficile, souvent ingrat parce que c’est un rôle dans lequel tout le monde attend la faute », a-t-il admis avant de s’engager à jouer le jeu en répondant aux préoccupations des journalistes. Commentant les dernières nominations au sein de l’armée, notamment le cas des ex-com’zone, il a justifié leur intégration dans une force spéciale. « Tous les pays ont des forces spéciales, qui ont pour mission de traiter tous les faits qui arrivent et qui ne sont pas prévus(…) Il ne fallait pas laisser les gens en marge. Ayant été intégrées, ces personnes devront se comporter en militaires et devront être jugées en militaires », a-t-il dit, ajoutant que ces nominations mettent fin aux spéculations sur le statut des désormais ex-com’zone. Sur le cas spécifique des dozo, le porte-parole du gouvernement, s’est voulu clair sur la position du gouvernement: « Les dozo n’auront plus de place dans notre système de défense. C’est vrai que des gens, à un moment donné , ont mené un combat que d’autres n’ont pas voulu mener. Mais ce n’est pas parce que des gens ont participé à cette lutte qu’ils doivent absolument participer aux forces publiques qui sécurisent le pays ». Toutefois, a-t-il nuancé, il faut se laisser le temps de faire comprendre cela aux dozo: « Les plaies étant profondes, il faut se donner le temps de les cicatriser ». Le porte-parole du gouvernement a également dit un mot de l’harmonisation des grades dont les résultats ont été rendus publics. Une vingtaine d’admis sur près de 2000 demandes. Il a indiqué que la sélection a obéi à des critères rigoureux de sorte que « ceux qui n’ont pas été retenus savent aujourd’hui pourquoi ils n’ont pas été retenus ». Il a été par ailleurs question de violation des droits de l’homme, en particulier du cas des dignitaires de l’ancien régime en résidence surveillée ou en détention à l’intérieur du pays. A ce sujet, voici ce qu’a répondu le porte-parole du gouvernement: « ce que ces personnes vivent peu paraître bien peu par rapport à ce que d’autres ont vécu. Donc, ne faisons pas comme si rien ne s’était passé dans ce pays. Il y a eu 3 000 morts, 600 disparus. Soyons raisonnables (…) Ce qui peut paraître normal pour les uns peut être choquant pour les autres et vice-versa. On ne veut pas privilégier un camp par rapport à un autre. On met le droit en avant ». Dans la même veine, Bruno Koné s’est prononcé sur l’occupation du siège du quotidien proche de l’ancien régime, Notre Voie. « Ce qui entraîne ce genre d’acte, c’est ce qui se dit tous les jours. Il est évident que la façon de dire certaines choses peut heurter certaines sensibilités et conduire à ce genre d’acte, ce que nous reprouvons. Mais peut-être qu’en disant les choses autrement, les choses évolueront favorablement. Désarmons les plumes et je suis persuadé que les choses vont se régler progressivement », a martelé le porte-parole du gouvernement.
Assane NIADA
Source: L’Inter
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