Des chefs de l’ex-rébellion ivoirienne, qui ont contribué à porter Ouattara au pouvoir, ont été officiellement affectés dans la nouvelle armée nationale. Dans la liste apparaissent des officiers mis en cause par l’ONU pour avoir mené des « exécutions extrajudiciaires ».
Ces anciens chefs rebelles à la réputation controversée se partagent le contrôle du nord du pays depuis le putsch raté de 2002. Appelés aussi « com-zone », ces commandants ont, avec l’appui militaire de la France et de l’ONU, contribués à porter au pouvoir Alassane Ouattara, après quatre mois et deux semaines de guerre conclue par l’arrestation le 11 avril 2011 de Laurent Gbagbo.
Nommés officiellement par Alassane Ouattara mercredi, ces anciens chefs de guerre font partie d’une grande vague de promotion et de nominations au sein de la nouvelle armée. Les « com-zone » ont été régulièrement accusés depuis 2002 d’exactions par l’ONU ou par des ONG. Parmi ceux-ci, Martin Fofié Kouakou, mis en cause par l’ONU depuis 2006 pour avoir mené des « exécutions extrajudiciaires », devient le commandant de la ville de Korhogo.
D’autres anciens chefs de guerre se retrouvent dans ces nominations. L’ancien chef rebelle, Issiaka Ouattara, dit Wattao, devient commandant en second de la Garde républicaine. Ousmane Chérif, « com-zone » le plus proche de Ouattara, prend le commandement en second du Groupe de sécurité de la présidence de la République.
Les exactions commises par ces « com-zone » n’ont pas cessé avec l’arrestation du rival Gbagbo. Un rapport d’Amnesty International a d’ailleurs mis en lumière le climat de terreur que fait régner le clan des vainqueurs.
Par Justine Cohendet – humanite.fr
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