Source: L’Intelligent d’Abidjan
Une délégation des experts du conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine pilotée par M. Ferdinand Montcho, actuellement en mission en Côte d’Ivoire, a échangé hier jeudi 28 juillet 2011 au siège de l’association des femmes-juristes sis au Plateau avec des femmes-leaders réunies au sein du Repfeco de Salimata Porquet. Les échanges à huis clos, selon le point livré à la presse par les différents intervenants, ont porté sur le processus de réconciliation nationale, la reconstruction post-crise, la sécurité et les futures élections locales. Notamment les législatives. Au nom de ses pairs, Me Offoumou Kaudjis a signifié avoir instruit les experts de l’UA sur la nécessité de la justice en vue de faire éclater la vérité sur les exactions postélectorales. «Nous, les femmes, ne voulons plus de l’impunité dans notre pays. Nous avons dit qu’il est hors de question de passer l’éponge sur les crimes qui ont jalonné la crise postélectorale au nom de la réconciliation. C’est seulement à la fin de l’action judiciaire, s’il y a repentance, qu’on pourra réfléchir à une grâce présidentielle», a-t-elle indiqué. Mme Maïmouna Faber-Koné, présidente de la Coordination générale de lutte contre la pauvreté (Cglp) a axé son intervention sur la problématique de l’emploi-jeunes et le financement des micro-projets des femmes. « On peut spéculer et condamner des dérives relatives à la sécurité. Mais, pour moi, c’est quand on aura trouvé une occupation saine aux milliers de femmes et de jeunes désœuvrés, c’est quand les Ivoiriens seront réconciliés avec le bien-être social et un mieux-être individuel, que la réconciliation nationale sera un simple jeu », a-t-elle estimé. Pour sa part, Mme Salimata Porquet, après avoir appelé à l’application des mécanismes institutionnels relatifs à la parité hommes-femmes dans les instances nationales de prise de décisions, a dit avoir dénoncé le fait que des leaders d’opinion locaux livrent à la vindicte populaire d’autres Ivoiriens. «On ne se réconcilie pas dans les injures ni dans le folklore. Nous disons non à tous ceux de nos frères, qui se donnent de fausses âmes de réconciliateurs et appellent à la haine. Pour rompre avec ce folklore autour de la réconciliation, nous exigeons que les expertises féminines, qui sont des médiatrices de naissance, soient utilisées», a-t-elle lancé. Sur le point des rumeurs de coup d’Etat, elle a expliqué y voir une manœuvre pour décourager des investissements en faveur de la Côte d’Ivoire. Mais aussi et surtout faire du voyage du Président Alassane Ouattara aux USA, en termes de retombées économiques, un véritable fiasco. « Nous entendons ces jours-ci des rumeurs récurrentes de coup d’Etat. Pour nous, ces manœuvres visent à empêcher notre Président de revenir au pays avec de multiples fonds pour la reconstruction post-crise. Sinon, les Ivoiriens ont tourné le dos à la violence et ne sont pas prêts à s’engager dans de nouvelles actions violentes pour faire couler le sang sur le sol ivoirien », a-t-elle conclu.
M Tié Traoré
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