Côte d’ivoire – Un responsable d’Amnesty plaide pour une force de sécurité impartiale

Sécurité-Côte d’ivoire – Un responsable d’Amnesty International, Salvatore Saguès, a plaidé vendredi à Paris pour une force de sécurité ‘impartiale’ et le démantèlement des milices en Côte d’Ivoire, estimant que ce pays doit en passer par là pour retrouver la quiétude. ‘La clé de la situation actuelle, c’est de créer une force de sécurité ivoirienne impartiale qui protège la population et qui ne tolère pas les actes comme ceux que nous décrivons’, a indiqué M. Saguès, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International, dans un entretien avec la PANA dans la capitale française. Par ailleurs, a-t-il ajouté, le démantèlement des milices permettra de diminuer le sentiment de peur et d’augmenter le sentiment de sécurité.

Selon lui, c’est bien de dépenser des milliards de dollars pour la reconstruction des infrastructures du pays, mais il faut aussi assurer la sécurité de la population.

Dans un rapport publié jeudi et intitulé ‘Nous voulons rentrer chez nous, mais nous ne pouvons pas’, AI montre comment les forces de sécurité gouvernementales (FRCI) et les milices Dozos continuent à perpétrer des homicides et à prendre pour cible des personnes uniquement en raison de leur appartenance ethnique, même après l’investiture du président Alassane Ouattara.

‘Malgré l’arrestation de Laurent Gbagbo, il demeure plus d’un demi-million d’Ivoiriens déplacés qui ont fui leur terre et qui n’osent pas rentrer chez eux parce que le niveau d’insécurité demeure très grand et ça c’est un facteur d’instabilité qui peut nourrir plus tard des troubles encore plus importantes. Le plus grave est que la force de la Police et de la Gendarmerie a quasiment disparue’, a souligné M. Saguès.

Dans son rapport, AI affirme que la liberté avec laquelle agissent les Dozos, milice accusée d’entretenir un climat de peur, montre que leur comportement est toléré ou est même encouragé par les FRCI.

‘En 20 ans de présence en Côte d’ivoire, AI a défendu tout le monde. Ce qui nous disons maintenant, c’est que le démantèlement des milices peut être une forte indication et puis, qu’il y ait un déploiement des forces de Police et de la Gendarmerie pour rassurer la population’, a expliqué le chercheur, qui a réfuté de soutenir un camp contre un autre.

Salvatore Saguès reconnaît qu’il y a une volonté déclarée de lutte contre l’impunité de la part des dirigeants ivoiriens.

‘ M. Ouattara ne cesse d’affirmer qu’aucune personne ne sera épargnée dans la quête de la justice. Ce que nous demandons maintenant c’est des signes. Nous publions des informations très graves qu’il y ait toute de suite des enquêtes sur ces informations, que les personnes responsables soient suspendues de leurs fonctions, que les Dozos cessent d’être postés à des postes de contrôle, que l’ONUCI soit plus présente et que la force internationale soit plus impartiale et qu’elle garantisse la protection de tous’, a-t-il souhaité.

‘Sinon, a-t-il averti, nous allons vers une justice de vainqueurs où Laurent Gbagbo et ses partisans seront jugés pour des crimes graves qu’ils ont commis et que les partisans de Ouattara qui ont commis des actes graves pourront échapper à la justice’.

Pana

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