Affrontements à l’arme lourde: Agboville était en guerre samedi

Alors que sous la contrainte, certains chefs de village célébraient samedi, le ministre de l’Intégration africaine d’Alassane Ouattara, M. Adama Bictogo, dans le village d’Erymacouguié I, à environ 1, 5 km d’Agboville, des éléments des FRCI s’affrontaient à l’arme lourde dans la capitale de l’Agnéby. Il était environ 12 heures quand de nombreux véhicules pick-up surmontés d’armes d’assaut, avec des soldats portant des armes de guerre et des lances roquettes venus d’Abidjan et d’autres villes de Côte d’Ivoire semaient la panique dans la ville d’Agboville.
La raison, ils étaient en mission pour déloger leurs frères d’arme qui occupent illégalement presque 99% des 50 complexes hôteliers du département. Les tirs ont duré, selon des témoins, jusqu’à 17 heures. Les rues et les marchés se sont vidés. Les boutiques ont fermé. La circulation s’est interrompue. Les populations se sont terrées chez elles pendant que les éléments des Frci faisaient le rodéo dans la ville. Après les tirs pour lesquels nous ne disposons pas encore de bilan officiel, les soldats d’Alassane Ouattara qui devraient être délogés des hôtels, ont simplement continué de les occuper comme si de rien n’était. Ce qui a fait dire aux populations de l’Agnéby que les soldats de Ouattara ont une fois de plus créer inutilement le désordre et le chaos dans leur localité.
Entre temps, à la cérémonie en l’honneur de Bictogo, reporté quatre fois avant de se tenir ce samedi, s’il n’y a pas eu d’incident majeur, elle est surtout passée inaperçue pour les populations du département qui n’y voyaient absolument aucun intérêt. Surtout que pour ce type de cérémonie dont les contours n’ont jamais été clairement définis, puisqu’on parlait tantôt de «cérémonie de bénédiction», tantôt de «cérémonie d’intronisation », les populations ont majoritairement rappelé que de tels événements n’ont jamais été organisés pour les ministres autochtones du département que sont Appetey Kouassi, Nicolas Kouandi Angba, Attey Kouassi, Abouo N’dory Raymond et Attey Phillipe.
Sous le couvert de l’anonymat, de nombreux chefs ont tout simplement soutenu que c’était une cérémonie d’hypocrisie qui consistait simplement à faire en sorte que les hommes en arme d’Alassane Ouattara dans le département, au nombre de 400, ne continuent pas de tuer les populations, de piller leurs biens, de commettre des viols, des braquages, d’emprisonner sans raison des personnes, de réclamer des rançons comme ils le font depuis mars 2011.

Fatou Cissé

Notre Voie

Agboville / Vive tension dans la ville, samedi : Le Gal Soumaïla Bakayoko débarque le Cdt Oustaz
(Soir Info 25/07/2011)

Le samedi 23 juillet 2011, aux environ de 17h, la population d’Agboville a vécu des moments chauds. Avant de lever un coin de voile sur cette situation qui a semé un vent de panique générale, c’était le sauve qui peut. De fait, des éléments du commandant Koné Gaoussou dit Jah-Gao, de la zone d’Abobo, armés jusqu’aux dents, ont pris possession du rond-point de l’Agnéby avant d’intimer l’ordre à la population de regagner chacun son logis. Au motif, que les Frci ont reçu mission de mettre de l’ordre dans la troupe du commandant Oustaz qui règne sur le département depuis le 06 avril 2011. Laquelle troupe, à en croire nos sources, est composée d’éléments incontrôlés. Très vite, la nouvelle a parcouru toute la ville telle une trainée de poudre. Troublant subitement la quiétude de la ville, animée par diverses manifestations joyeuses dans la matinée. L’on a pu observer des véhicules, des piétons et autres avaler les rues dans un désordre indescriptible, obligeant les populations à se calfeutrer. Un peu plus tard, le calme revenu, nous avons pu approcher les nouveaux arrivants qui expliquent qu’ils sont venus relever le commandant Oustaz de ses fonctions, conformément aux décisions du nouveau patron des Frci, le général de division Soumaïla Bakayoko. Et cela dans le but de ramener la paix à Agboville, et mettre définitivement fin aux actes de pillage, aux violations des droits de l’Homme, au racket et aux tueries dont se rendent quotidiennement coupables les Frci basées à Agboville. Depuis samedi donc, ce sont désormais les éléments du commandant Jah-Gao de la zone d’Abobo qui circulent dans la ville à bord de véhicules de type pick-up estampiés du nom de guerre du patron d’Abobo, surmontés de fusil d’assaut. Au moment où nous mettions sous presse, le calme était revenu et les populations ont été encouragées à vaquer à leurs occupations par les Frci, version Jah-Gao.

Célestin KOUAME
(Correspondant régional)

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