Hier matin, dès 7 heures, plusieurs centaines de jeunes et de femmes portant des tee-shirts estampillés ‘’Justice pour les victimes’’ ont pris d’assaut les alentours du Conseil constitutionnel sis à Cocody. Venus de tous les quartiers d’Abidjan et de ses environs, ils scandaient tous : « on va déloger Yao ». Ils brandissaient également des banderoles sur lesquelles l’on pouvait lire « Yao Paul N’Dré, tu es responsable de la crise post-électorale, démissionne » ou « Yao Paul N’Dré, tu as trahi ton serment, dehors ». Peu de temps après, arrive le président de l’Alliance pour le changement (APC), Soro Alphonse. Il est aussitôt reçu par le secrétaire général de l’institution. A sa sortie, il fait la déclaration suivante : « Yao N’Dré a fui parce qu’il savait que nous venions le déloger ce vendredi (ndlr, hier). Il a pris l’avion et est sorti du pays en prétextant des raisons familiales. Il n’est pas courageux. » Et d’ajouter : « la place de Yao N’Dré n’est plus au Conseil constitutionnel mais au bâtiment C de la MACA ou à l’intérieur du pays en résidence surveillée. Parce que la conséquence de son acte, ce sont des milliers de morts ». Pour Soro Alphonse, il n’est plus question que le président de l’institution bénéficie des privilèges de l’Etat. Aussi, pendant que des poursuites sont engagées contre des militaires de l’ex-régime, il a souhaité que le ministre de la Justice, Me Ahoussou Jeannot, se penche sur le cas Yao N’Dré. Pour finir, à la foule massée, le président de l’APC a donné cette directive : « soyez prêts à répondre à tous mes mots d’ordre pour le déloger parce qu’il ne rentrera plus jamais au Conseil constitutionnel ».
Franck Koffi
Nord-Sud
Les commentaires sont fermés.