Ils ont utilisé le nom de Ouattara et Soro pour sévir…
Les langues commencent à se délier autour de l’histoire de la non-candidature de Jacques Anouma, et de Dieng. Un vaste trafic d’influence dans lequel, des apprentis stratèges et risk profiler, veulent entraîner le chef de l’Etat. Selon le site connectionivoirienne.net, les cerveaux de l’affaire seraient un conseiller spécial du Premier ministre, et filleul de Sidi Diallo, ainsi qu’un ancien international franco-ivoirien. Sans avoir au préalable demandé l’avis des présidents de club, ils ont décidé de faire de Sidi Diallo Augustin, le prochain président de la Fédération Ivoirienne de Football. Selon eux, il suffit d’avoir l’onction du Président de la République, (ou plutôt de prétendre avoir cette onction), pour faire la pluie et le beau temps dans le football ivoirien, sans l’aval de ceux qui vont mettre le bulletin dans l’urne. Ainsi, ils auraient convaincu le Premier ministre Guillaume Soro qui, à son tour, aurait plaidé le cas Sidi Diallo auprès du chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara. Tous les moyens ont été utilisés contre Anouma et d’autres éventuels candidats, y compris le chantage direct, lorsque les campagnes de presse, ont échoué. Chantages de poursuites judiciaires, ou de représailles contre toute personne se mettant sur le chemin du supposé candidat de Ouattara. Tout cela rappelle fort l’histoire d’Aké M’Gbo, lors de l’élection du président du conseil de l’Université de Cocody. Pourtant Ouattara n’est pas Gbagbo ! Ouattara ne sera pas Gbagbo ! C’en était trop pour Anouma ! Soutenu par Dieng, révolté comme lui, Anouma a préféré claquer la porte, pour laisser la bande qui s’agite, prendre la fédération et faire ( avec sa bénédiction et sous son œil vigilant), le bonheur des sportifs ivoiriens. Toutefois, comme il fallait s’y attendre, de nombreux observateurs ont dénoncé un hold-up et une tentative de passage en force. « On utilise le nom de Ouattara pour nous forcer la main. Pour que ça passe, il faudra que le Président de la république nous convoque un à un, pour nous donner des ordres de vote pour M. Sidi. Peut-être qu’ils vont nous mettre tous en prison. Pourquoi, ils ne demandent pas au Président de la République de nommer Sidi Augustin Diallo Président de la Fif, ou ministre des sports, au lieu de tout ce théâtre ? Sinon, ceux qui parlent au nom du Président de la République, ne vont pas nous convaincre », protestent des présidents de club. Qui n’ont pas manqué de huer avant-hier, Anouma, quand il leur a dit, qu’il pourrait appeler à voter Sidi Diallo, après s’être retiré. « Président tu es libre de ne pas être candidat, mais s’il te plait, nous sommes des adultes. Ne nous impose pas un candidat. Nous prendrons nos responsabilités », ont-ils prévenu. Déjà, l’on parle d’une réaction de la FIFA, qui pourrait mettre en garde les autorités ivoiriennes contre toute intrusion de la politique dans la gestion du football ivoirien…. Pendant ce temps, Sidi Diallo semble lui-même, est mécontent de la tournure que prend l’affaire. Il inquiète ses mentors, car il n’est pas prêt à se battre et ne veut pas faire une campagne, qui l’amènerait à subir le courroux de certains dirigeants de club. Au lieu de descendre dans l’arène, de rencontrer des présidents de clubs, de présenter sa vision, et d’assumer ses ambitions, Sidi veut un consensus, pourtant impossible, au vu des méthodes déloyales, et sans finesse employées. Tout porte à croire que le retrait de Jacques Anouma et de Dieng, n’a rien arrangé pour lui. Ces retraits se sont en effet, effectués sous pression politique de personnes prétendant parler au nom de la Primature…et de la Présidence ivoiriennes. Un gros trafic d’influence auquel le Premier ministre et le Président de la république, sont pourtant totalement étrangers. Pour marquer leur désaccord total, et dire non au chantage de ceux qui utilisent à des fins politiciennes, et malveillantes, les noms de Guillaume Soro et Alassane Ouattara dans cette affaire de la Fif, les présidents de clubs ont établi hier, une liste de candidatures sur laquelle, figure Eugène Diomandé. Elle devait être conduite provisoirement par Salif Bictogo, en sa qualité de président de la conférence des présidents. La fronde est réelle dans le milieu du football ivoirien. Malgré ce qu’ils peuvent bien reprocher à Jacques Anouma, de nombreuses personnes désapprouvent totalement la tentative de passage en force, au profit d’un candidat, prétendument soutenu par le Président de la République. Le Président de la République, peut apprécier le citoyen Sidi, qui devait même rejoindre son cabinet. Mais, il est inacceptable que le nom du chef de l’Etat soit utilisé pour faire du tort, à d’autres citoyens. Parmi les nombreux présidents de clubs, il y’a des Alassanistes, des militants du RDR, des cadres issus du PDCI. Ils sont pro-Ouattara, ils sont RHDP, mais ils ne veulent pas rouler pour Sidi Diallo. Hier, les réunions se sont multipliées et Jacques Anouma, a presqu’à genoux, supplié les dirigeants de clubs, de ne pas publier leur liste de candidature établie. Une liste dans laquelle ils ne veulent pas entendre parler de Sidi Diallo. «Si les autorités veulent qu’elles nous donnent un autre nom, mais le tout sauf Diallo est une réalité», a-t-on appris. Le suspens reste entier…L’élection reste prévue le 10 septembre…Rien n’est encore joué !
Charles Kouassi
Anouma évoque des pressions familiales
Sauf révirement extraordinaire, Jacques Bernard Anouma ne fera pas acte de candidature pour l’élection à la présidence de la FIF, prévue le 10 septembre 2011. Et souhaite ardemment que le monde sportif en Côte d’Ivoire, respecte sa décision arrêtée depuis deux ans. La raison officielle, c’est que Jacques Anouma estime qu’un troisième mandat serait le bail de trop. « J’ai beaucoup réfléchi et j’ai décidé de ne plus continuer », explique-t-il. Mais, aucun journaliste sportif ne voulait le croire à la conférence de presse, tenue au siège de la FIF, le mardi 19 juillet 2011. N’est-ce pas le soutien politique qui a fait défaut ? « Mais, pourquoi ne voulez-vous pas respecter notre décision ? Malgré tout, nous sommes des responsables. Nous avons estimé qu’après plus de 20 ans de gestion ; Dieng en a fait 12 ans et moi, 09 ans, il est bon qu’on se retire. C’est tout », répondra-t-il. Dieng Ousseynou a tenté en vain de venir à la rescousse de Jacques Anouma, pour expliquer que la pression n’est pas venue des nouvelles autorités avec à leur tête le Président Alassane Ouattara et le Premier ministre Soro Guillaume, mais rien n’y fit. « En 2002, il n’y a pas eu de pression politique pour que Dieng parte. Ce sont les clubs qui avaient décidé », précisera Anouma sans toutefois lever les doutes. Mais la conférence a pris fin sur une note morose. « C’est une vraie comédie sportive ». Dixit un journaliste sportif qui n’a pas pu se retenir. « Respectez au moins notre décision ! Ne nous insultez pas, je vous en prie », a aussitôt répondu Jacques Anouma, avant de mettre fin à la conférence de presse. Le sourire a fait place à l’énervement chez le principal conférencier, Anouma. Mais, cette fausse note, permettra d’en savoir plus sur ce qui a poussé Jacques Anouma, grandissime favori des élections à venir, à se retirer. Et ce, au cours d’une audience à son bureau au siège de la FIF, quelques heures après sa déclaration. Au cours des échanges, Anouma dira enfin : « C’est à cause de ma famille que je me retire. Quand ma fille a lu récemment dans la presse que je serai candidat, elle m’a dit, papa, c’est quoi ça-là encore ! ». Poursuivant, il a affirmé que sa décision a été confortée après la débâcle des Eléphants à la CAN 2010 en Angola et surtout, après les attaques dont il a fait l’objet avec sa famille durant la période. « Ce sont les présidents de clubs qui ne me croyaient pas. Ils ont fait des délégations pour venir me voir à plusieurs reprises pour que je continue. Mais, j’ai été prudent sur la question. Ma famille compte beaucoup », a-t-il ajouté, tout en se réjouissant de sa disponibilité pour la CAF et la FIFA où il est membre du comité exécutif. Enfin, Jacques Anouma a conclu en ces termes, à l’endroit des sportifs
ivoiriens et surtout de ses sympathisants : « Si vous m’aimez vraiment, ne rentrez pas dans les polémiques inutiles. Le pays sort d’une crise et il faut éviter d’en rajouter aux problèmes. Je serai toujours là et nous nous verrons au plan international. J’aiderai le président qui sera là et cela pour le bonheur du football ivoirien ».
Annoncia Sehoué
La FIF dans le collimateur de la CAF et de la FIFA
Le football ivoirien n’est pas que la FIF. A côté de la FIF, il y a la CAF et la FIFA. Des organisations puissantes, autonomes et souveraines qui n’aiment pas trop qu’on joue avec l’indépendance des fédérations sportives. Comme tous les dirigeants, au monde, qu’ils soient démocrates ou autocrates, ont peur de sevrer le peuple de football (et de sa drogue), ils finissent toujours pas reculer devant la CAF et la FIFA. Les choses à Abidjan peuvent-elles se jouer sans que ces deux instances aient leur mot à dire. L’Union Africaine, avait bien fouiné son nez dans la crise politique ivoirienne. L’Union Européenne, l’ONU, les USA, et la France également. Ce serait donc injuste de crier au loup, de parler de souveraineté. (A la façon Gbagbo et LMP) si la CAF et la FIFA dont nous avons accepté les principes, s’avisent à vouloir regarder de très près, les conditions de l’organisation des prochaines élections à la FIF. Et puis que peut faire un président de la Fif, mal élu, ou élu dans des conditions calamiteuses, face à une Caf, à une Fifa, des dirigeants, ou à des joueurs aigris ?
CK
avec L’Intelligent d’Abidjan
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