Mettre fin au règne des fameux commandants de zone de l’ex-rébellion qui continuent d’être des seigneurs dans les localités de la zone centre nord et ouest de la Côte d’Ivoire. La consigne vient de l’Elysée, et c’est le Premier ministre français, François Fillon, qui a été chargé de la porter au président ivoirien, Alassane Ouattara. Après lui avoir prêté main-forte dans son combat contre Laurent Gbagbo pour la prise du pouvoir, Sarkozy veut maintenant le retour de l’ordre et de l’Etat partout où ils avaient disparu. Au cours de son séjour à Abidjan, les 14 et 15 juillet derniers, le collaborateur de Nicolas Sarkozy a clairement transmis cette exigence de Paris au locataire du palais d’Abidjan. C’est en tout cas la confidence livrée par le journal Jeune Afrique sur son site internet le 19 juillet dernier. « Le Premier ministre français a par ailleurs souhaité que tout soit fait pour que les prochaines élections législatives se déroulent dans le calme et la transparence. Il a également demandé avec fermeté la fin du règne des commandants de zone de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, qui constitue un « frein à la sécurité et au développement économique de la Côte d’Ivoire », souligne JA. En clair, les commandants Wattao, Fofié, Vetcho, Chérif Ousmane, Morou Ouattara, Fofana Losseni, Ben Laden et autres devront mettre fin au système de gestion mis en place dans les zones qui leur ont été confiées pendant la rébellion, pour laisser l’Etat prendre le relais. La décision n’est pas nouvelle. Elle est contenue dans l’accord complémentaire IV de l’accord politique de Ouagadougou, qui prévoyait la disparition des commandants de zone au profit du corps préfectoral. Une décision qui a été saluée, mais dont l’application n’a jamais été effective, tant le projet suscitait des grincements de dents au sein de l’ex-rébellion. Une grosse équation sous-tend en effet la mise à l’écart des com-zones. C’est celle de savoir ce que deviendront ces chefs de guerre une fois qu’ils auront donné le pouvoir à l’autorité civile. Cette question a-t-elle trouvé des solutions au moment où Paris demande la fin de règne ? Que deviennent ces seigneurs de la guerre dont la plupart n’entendent pas figurer dans la nouvelle armée ? Quelle récompense faut-il donner à Wattao, le chef d’état-major des Forces armées des Forces nouvelles (Fafn) et les autres chefs militaires, pour le satisfaire après les gros risques courus ? Bien malin qui pourra répondre.
Hamadou ZIAO
L’Inter
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