Cautions, loyers de maison – Les coûts vont baisser

Dans un futur proche, ce sera la fin du diktat des propriétaires de maisons. Les autorités planchent actuellement sur une règlementation qui va assouplir les conditions de location des maisons.

La ministre du Logement, Mme Kaba Nialé, de concert avec son collègue du Commerce, Dagobert Banzio, s’attèle à proposer, d’ici peu, un texte de réglementation des cautionnements et des coûts du loyer. Ce texte, selon nos sources, va soulager le locataire tout en protégeant les propriétaires. Les coûts de plus en plus exorbitants des loyers et des cautionnements sont à l’origine des dispositions en cours d’élaboration. Tenez, par exemple, dans la cité dortoir de Yopougon, le simple studio qui valait 20.000 F Cfa par mois, avoisine aujourd’hui les 40.000 voire 50 000 F Cfa. Et à ce niveau, il s’agit du moins onéreux. De même, à Cocody, il est quasi-impossible de louer un appartement de deux pièces en-deçà des 100.000 F Cfa. En l’état actuel des choses, il est de plus en plus question de débourser cinq mois de caution autant de mois d’avance et un mois à l’agence avant d’accéder à un toit. Un responsable d’une agence immobilière, annonceur à Nord-Sud Quotidien justifie cette surenchère par la malhonnêteté de certains locataires qui fuient les maisons avec des arriérés de loyers. Laissant souvent aux propriétaires des appartements dégradés. Du coup, ceux-ci doivent refaire la peinture, la plomberie, revoir les installations électriques, changer une fenêtre,… Un manque à gagner qui est tout de suite récupéré auprès du nouveau locataire. Le responsable d’agen­ce immobilière encourage les réflexions en cours. Selon lui, la mise en application d’une réglementation va arranger toutes les parties. Le spécialiste suggère une pénalisation en cas de non-respect des dispositions à venir par l’un des co-contractants.
En France, par exemple, au lendemain de la publication de la loi sur les conditions de location, en 2008, le montant du dépôt de garantie, précédemment fixé à deux mois, a été réduit à un mois. En outre, tous les locataires, salariés ou non, peuvent emprunter aux organismes étatiques chargés de la question un pourcentage du dépôt de garantie, (cautionnement) qui est versé directement au bailleur. Ils rembourseront ensuite cette avance à l’organisme-verseur sur trois ans et sans intérêt. En Côte d’Ivoire, pourquoi ne pas s’inspirer de ce modèle qui tient visiblement compte du faible pouvoir d’achat des consommateurs ? Les pouvoirs publics en sont certainement conscients. Un directeur du ministère du Logement confirme que « le sujet fait l’objet d’une réflexion profonde. Il est question de logement, certes, mais aussi d’acte commercial », fait-il remarquer. Pour bon nombre d’observateurs, la réflexion doit prévoir les critères de fixation des coûts du loyer. Il faut tenir compte de la commune et aussi de l’aménagement de l’appartement. Les consommateurs veulent d’un logement décent qui répond aux normes de sécurité et obéit à la santé. Ce qui implique que le gouvernement définisse et contrôle les éléments de confort et d’équipement. Sur cet aspect, la législation française impose une installation sanitaire intérieure au logement comprenant un w.-c., séparé de la cuisine et de la pièce où sont pris les repas, et un équipement pour la toilette corporelle, comportant une baignoire ou une douche, aménagé de manière à garantir l’intimité personnelle. Cela peut servir…

Nesmon De Laure
Nord-Sud

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