Les samedis de Biton – La Campagne électorale permanente…

C’est vraiment à désespérer. Je crois que je ne serai pas, de sitôt, des afro- optimistes. Je ne pouvais pas imaginer, qu’après la longue crise que nous venons de vivre, des hommes ne seront pas encore vaccinés de la politique politicienne. Hélas, le cirque a repris. On veut nous maintenir dans une campagne électorale permanente. Et, cela suppose que tous les esprits soient tournés, constamment, vers les problèmes de personne. Des intrigues, des calomnies, de l’hypocrisie, du mensonge et de la méchanceté. Je ne pouvais pas imaginer que, sans avoir nettoyé proprement la case, des gens viendront déposer encore des poubelles dans la maison. C’est vraiment à désespérer de l’Afrique et des Africains. Au moment où toutes les énergies doivent se concentrer sur la tâche de reconstruction gigantesque ce sont les élections qui intéressent une grande majorité de politiciens. Certains ne prêtent même pas, attention à tous les efforts déployés pour rebâtir le pays. Ils ne savent même pas, que des pays amis ou des bailleurs de fonds, chaque jour, nous apportent des contributions pour nous sortir de nos difficultés matérielles. Mais, cela n’intéresse pas certains. Le plus important reste le partage des postes. Et cette fois-ci, la nouvelle bataille n’est plus à PK18 ou à Yopougon. La vieille bâtisse de l’Assemblée nationale est la nouvelle cible des armes lourdes. Et comme on ne devient député qu’au détriment de quelqu’un d’autre, il est facile de comprendre dans quel climat permanent de campagne, on veut nous maintenir. Pour débusquer l’adversaire, le détruire ou l’ « abattre », la stratégie est toute trouvée. La réconciliation. On va attirer la population par des propos de paix et de réconciliation, pour mieux faire tomber l’oiseau dans le filet. L’oiseau, c’est le peuple. Il tombe toujours dans le filet. Il adore la fête et les cadeaux. Il faut lui en donner pour prendre son bulletin de vote. Toutes les dépenses sont permises car l’homme politique reçoit en contrepartie le pouvoir. Le pouvoir, c’est l’argent et les honneurs ou vice versa. Tout cet argent gaspillé pour acheter des voix, rien que pour se faire un nom, aurait été profitable dans l’économie du pays, par des investissements dans des microcrédits ou même, dans des petites et moyennes entreprises. Des candidats éventuels pourraient se réunir et monter des affaires qui seraient profitables à la jeunesse. Mais, ce n’est pas aujourd’hui, qu’on pourra combattre l’égo des uns et des autres. Tout pour nous, rien pour les autres. Il n’y a pas d’argent pour lancer des projets rentables et peu coûteux, mais des liasses de billets sortent pour se faire applaudir. Je crois, qu’il faudra un jour, prendre une loi qui impose à tout candidat à la députation de créer ou d’avoir une affaire qui emploie au moins cinquante personnes avant de postuler. L’Afrique doit absolument finir avec ces politiciens qui n’ont d’ambition que leur intérêt personnel. La Côte d’ivoire vient de trop loin pour qu’on assiste encore à une campagne électorale prématurée. Entre nous, quelle importance revêt une assemblée nationale dans un régime parlementaire ? Il ne faut vraiment pas se blaguer. Le Président peut trouver toutes les issues parlementaires pour faire passer ses réformes. En France où l’Assemblée nationale a encore plus de pouvoir, ne peut pas s’opposer au vote d’une loi, quand le Président y tient absolument. Alors, nos Assemblées nationales ! Il serait encore mieux d’utiliser ces ressources à quelque chose de plus productive pour la reconstruction du pays. Mais, je suis conscient que je prêche dans le désert, l’homme politique ayant un esprit qui n’est pas celui du commun des mortels, à fortiori d’un écrivain, qui s’est fait le devoir de le regarder fonctionner dans la société. En plus, la presse se fait le devoir d’attiser le feu. Et cela aussi, dans son propre intérêt. Le droit de vendre, de gagner de l’argent est masqué aux yeux du lecteur par le devoir d’informer. Mais hier, comme aujourd’hui, tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute. Léopold Sedar Senghor, malgré les critiques qu’il a dû subir, a compris que l’émotion est nègre. Continuons notre jeu favori. Le bavardage. Rien de mieux qu’une campagne électorale, surtout si, on la déclenche des mois avant même le dépôt des candidatures. Ce n’est pas demain qu’on s’engagera résolument vers le développement intégral. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
PS : Malgré les bons résultats, d’ores et déjà, dans la lutte contre le racket, j’étais un tout petit peu sceptique. Mais, voilà qu’une ONG vient me rendre confiant et optimiste. Il faut vraiment aider, promouvoir et encourager « Stop ! La Fraude Fiscale et la contrefaçon sans frontière en Côte d’Ivoire. » Chapeau Maitre Henri Gbê Gonsan ! Une ONG qui est bien utilisée, fera gagner beaucoup d’argent au pays. Pour une fois, encourageons cette ONG. A commencer par la presse même, si cette ONG ne fait pas vendre…
Par Isaïe Biton Koulibaly

L’Intelligent d’Abidjan

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